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Comète sur écran
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2018

Demain s'achève cette belle édition du Festival international du film d'Alger. Observations, réflexions, digressions…
Demain, le Festival international du Cinéma d'Alger (FICA) clôturera sa 9e édition avec la projection du film Une saison en France (2017). Une belle finale pour cette manifestation si l'on en croit les critiques parues dans les pays où il a été présenté. L'œuvre, où figure notamment la comédienne française Sandrine Bonnaire, est réalisée par Mahamat Saleh Haroun, premier cinéaste du Tchad où il est né en 1961.
Sa filmographie s'est essentiellement focalisée sur les démons de l'Afrique – guerres, famines, corruption… – avec quelques succès remarquables et notamment son quatrième film, Un homme qui crie (2010) qui lui avait valu le Prix du Jury au Festival de Cannes. Il sera présent à la salle Ibn Zeydoun du complexe Riadh El Feth où le public du festival pourra rencontrer ce personnage dont le parcours éclaire la production. Grièvement blessé durant la guerre civile qui avait ravagé le Tchad, Haroun avait été évacué en 1980 vers le Cameroun avant de se rendre en France, d'étudier pour devenir journaliste, ce qu'il fut un moment, puis d'étudier à nouveau pour faire du cinéma.
Dernièrement et assez brièvement (une année), il a été ministre de la culture de son pays avant de rendre le tablier en février dernier, frustré de cinéma ou peut-être réalisant que la politique est souvent un cinéma de la frustration. Le Tchad est en paix. Haroun n'y vit plus. Ses champs d'inspiration semblent se déplacer comme nous le suggère Une saison en France, premier de ses films importants à se passer hors d'Afrique. Mais les personnages y portent l'Afrique en eux et découvrent, après avoir fui les démons de leur continent, ceux de l'Europe.
Une belle clôture, disions-nous, comme le fut le formidable film d'ouverture, Wajib (2017) de la Palestinienne Annemarie Jacir. On s'attendait à une belle œuvre avec cette native de Bethléem en 1974 qui avait «osé» être nominée à l'Oscar du meilleur film étranger sous l'emblème palestinien avec Quand je t'ai vu (2010), que nous n'avons pas vu pour notre part. En tout cas, Wajib nous a révélé une réalisatrice à la fois forte et subtile autant qu'une scénariste émérite. Nous ne reviendrons pas sur la programmation somptueuse de cette édition.
Le FICA nous a habitués à une offre de films toujours récents et souvent marquants. Sur ce plan, on ne peut reprocher qu'une seule chose au duo de choc qui préside à ses destinées, la commissaire, Zehira Yahi, et Ahmed Bedjaoui : c'est de nous faire croire pendant une dizaine de jours que nous sommes revenus à une époque où les cinémas vivaient en Algérie. Après le passage de la comète sur écran, la chute est amère. De plus, dans notre dernière édition du week-end, notre consœur, Amina Semmar, a amplement souligné la richesse et la diversité du programme.
Ligne
Deux choses nous paraissent importantes à relever à la veille de la clôture. La première est que le Festival vient nous prouver chaque année qu'il existe un public potentiel du véritable cinéma, des personnes des deux sexes et de plusieurs générations et catégories socio-professionnelles en mesure de se déplacer pour aller voir un film en salles. Ce n'est pas la télévision, internet ou le mobile qui nuisent aux salles comme le prouvent tant de pays autrement plus et mieux dotés en technologies que le nôtre.
C'est l'absence de salles bien gérées, propres, sécurisées et accueillantes, de programmations attirantes, de films récents (c'est important), d'horaires respectés, de promotion soutenue, bref de tout l'univers qui va avec le film.
Que nos salles soient équipées de la dernière technologie du DCP, quelle belle affaire si les usages du cinéma et son âme-même ne sont pas présents ! La seconde a trait à la notion de «film engagé» sous la bannière duquel s'est placé le FICA, sans doute parce que tout festival doit trouver son créneau et afficher sa ligne programmatrice.
L'engagement culturel est une notion très contextualisée, liée notamment à l'Europe des années 60' et 70', poussée à la faveur des mouvements contestataires de l'époque. On se demande si le FICA doit continuer à arborer la bannière en sous-titre «Journées du film engagé» quand il nous a prouvé royalement qu'aujourd'hui un film engagé est tout simplement un film sincère, bien pensé et bien fait.
L'engagement dans le cinéma a évolué et n'est plus décliné de la même manière que La Hora de los hornos (L'heure des brasiers, 1968), fameux documentaire de l'Argentin Fernando Solanas qui avait fait en son temps fureur à Alger, Oran, Constantine, etc. Le style agit-prop n'est plus de notre époque et, en fiction comme en documentaire, les engagements ne peuvent passer qu'avec l'imagination, l'originalité et la qualité de création.
Les publics du monde entier, dont le nôtre, sont désormais habitués à des registres et modes d'expression ainsi qu'à des niveaux de réalisation qui ne peuvent souffrir les films-tracts qui ne plaisaient d'ailleurs qu'aux personnes déjà engagées ou se croyant telles, à l'image de l'auteur de ces lignes dans son adolescence.
lamento
Vaste question que la relance du cinéma en Algérie, interminable serpent se mordant la queue en s'agitant vainement sous la patte du dragon de la bureaucratie. Pourra-t-on un jour expliquer par exemple pourquoi aucun gouvernement n'a pu prendre simplement la décision suivante : toutes les salles aux mains des APC doivent revenir à compter de ce jour au secteur de la culture. Le pouvoir n'a-t-il pas le pouvoir de le faire ?
Ou pas le vouloir ? Cela, quand chaque année voit le détournement ou la ruine accumulée de ces salles s'accroître dans le lamento généralisé. En attendant, qu'avons-nous, hormis quelques salles bancales ou mal gérées ? Hormis la Cinémathèque dont le réseau a connu un formidable travail de restauration et d'équipement mais qui manque d'un véritable plan de marketing culturel, discipline que nous ignorons superbement. Hormis les festivals, hirondelles indispensables annonçant un improbable printemps.
Mais même en la matière, nous ne pouvons que constater la faiblesse de ce dispositif festivalier. A peine une demi-douzaine de manifestations du genre : le FICA donc, le Festival d'Oran du film arabe (qui est d'ailleurs le seul du monde arabe à se consacrer au film arabe !), le Festival d'Annaba du film méditerranéen, le Festival national du cinéma amazigh, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa, les Journées cinématographiques d'Alger dont nous manquons de visibilité, des journées ça et là du court métrage…
Nos voisins de gauche sur le palier du Maghreb alignent pendant ce temps 81 manifestations du genre selon le site du CCM (Centre cinématographique marocain) qui les présente dans un tableau parfaitement renseigné.
Parmi eux, bien sûr, le très clinquant et glamour Festival international du film de Marrakech, royalement organisé mais aussi 31 autres manifestations internationales et plusieurs autres à l'échelle méditerranéenne. Tout cela avec une belle diversité de genres et de thématiques.
Nos voisins de droite évoluent dans la douzaine avec en tête de liste les prestigieuses Journées cinématographiques de Carthage créées en 1966, ce qui leur donne 52 ans d'existence et en font le plus ancien rendez-vous du genre en Afrique. On nous dira que pour le Maroc et la Tunisie, l'organisation de festivals participe de la promotion de leurs destinations en tant que pays touristiques.
On peut voir les choses autrement et se dire que s'ils le sont devenus, c'est qu'ils ont un jour considéré que l'art et la culture participent de leur image, intra et extra-muros, et contribuent au développement économique et social. Pensez-y en vous rendant à la clôture de cette belle édition du FICA qui prépare sa dixième pour l'an prochain. Rideau.


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