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«Je vis dans la précarité sans retraite ni ressources»
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2009

– Belkacem, tout à l'heure, vous m'avez dit que vous étiez souffrant, on s'excuse, on ne savait pas…
– C'est juste une petite maladie (pour ne pas dire que c'est grave). Incha Allah maïkoun ghir el khir (restons optimistes). Je vais suivre un traitement. J'espère que d'ici le mois de mars, je serai guéri Incha Allah.
– Vous ne voulez pas le dire par pudeur, vous vivez dans la précarité. Vous ne vivez pas de votre art…
– Vous savez, mes soins nécessitent une prise en charge, mais je n'ai personne pour me prêter assistance. Je suis seul, sans ressources. Je n'ai ni retraite ni pension. Ma épouse est sans emploi et je n'ai pas d'enfants qui travaillent.
– Depuis quand ?
– C'est depuis quarante ans que je suis comme cela. J'ai une fille mariée et une autre de 17 ans qui est lycéenne. Je ne vis pas de la musique raï depuis le 1er Festival de raï d'Oran en 1985, où on m'a remis le premier prix. Depuis, plus rien ! La précarité ! Une fois chaque an ou deux, l'on fait appel à moi pour participer à un concert, mais pour me payer, on me fait courir. Même le cachet n'est pas honoré. On laisse traîner deux mois, six mois et puis c'est le silence radio. Le concert de Sidi Bel Abbès, si ! L'hommage annoncé, programmé et affiché pour la clôture du festival de Sidi Bel Abbès n'a jamais eu lieu.
– Cela vous a touché…
– Le premier jour, on m'a annoncé qu'on allait me rendre hommage, j'étais content.
Mais, j'ai rien vu. Saha bark ! (pourvu qu'on ait la santé en arabe)
– Pourtant, Bouteldja Belkacem est une légende du raï…
– Oui ! Mais comme je voulais faire du raï clean, propre… J'étais très fidèle au raï roots (racines). Je ne voulais pas changer le terme et le thème raï. Je voulais le laisser pur et brut de décoffrage. Un raï traditionnel et non pas hybride. Je ne voulais pas l'orientaliser ou l'occidentaliser, certes avec de temps à autre une nouvelle sensation orchestrale. Cependant, j'étais fidèle aux instruments traditionnels du raï.
– Belkacem Bouteldja demeure celui qui a fait vaciller le trône de la reine du raï rural, cheikha Rimitti, dans les années 1960, alors à peine âgé de 13 ans…
– C'était le 11 décembre 1965, j'avais 13 ans. J'avais sorti alors mon tout premier 45 tours Gatlek Zizia.
– Une reprise de cheikha El Wachma El Tmouchentia….
– Oui ! Celle d'El Wachma. Avec le titre Gatlek Zizia, j'avais mis fin au règne de Rimitti Allah yarhamha, cheikha Habiba, cheikha El Wachma, Hakoum, Kaifouh de Témouchent…
J'avais déstabilisé le marché du disque de l'époque.
– Qu'est-ce qu'écoutait le jeune Belkacem Bouteldja ?
– J'écoutais beaucoup Abdelhalim Hafez et Brahim El Allami, quand on habitait El Hamri, le quartier où je suis né.
J'appréciais Ahmed Saber, Blaoui Houari, Ahmed Wahby, Boudjemaâ (El Ankis), c'était mon ami intime, mon frère… J'aimais le chaâbi. J'ai écouté énormément Otis Redding, James Brown, George Brassens, Dalida, Alain Barrière, Charles Aznavour…
– Et puis une belle rencontre, celle du duo d'enfer qui allait révolutionner le raï ancien : Bouteldja et Bellemou…
– Oui, c'était en 1974. C'était l'avènement du raï-pop. On animait alors les fêtes et les mariages avec Bellemou (Messaoud). On avait incorporé de nouveaux instruments. Le saxophone, la trompette, le tbal (tambour traditionnel) et les karkabou (percussions métalliques). Et moi, j'étais chanteur et joueur de derbouka (percussions).
– Ce qui a donné le succès Zerga Ou Mesra avec Bellemou…
– Oui, c'était le boom. Le tube !
– Et puis, le raïman Boutaïba Seghir…
– J'ai travaillé beaucoup avec Mohamed (Boutaïba Seghir) et Benfissa dans les mariages.
– Qu'est-ce que cela vous fait-il que vous soyez les précurseurs du raï ?
– Oui, on a ouvert la voie (voix) du raï. Mais ce n'est pas terminé. Là, maintenant, j'espère que Khaled reviendra au raï roots. Il a la force et l'âme pour ça. Il peut revenir avec les qacidate (textes, poésies). Il en a encore dans le coffre.
– Et les nouveaux chebs…
– Non ! Impossible ! Ils ne peuvent pas ! Parce qu'ils n'ont pas débuté avec l'ancien raï. Ils ont commencé avec un raï sophistiqué et numérique, alors que Khaled a débuté avec l'accordéon, l'oûd, la derbouka, le violon, le tambourin. Des instruments vivants, acoustiques mais pas assistés. Il connaît la musique. C'est un vrai raïman.
– C'est votre fils spirituel…
– Exactement ! C'est mon fils, oui ! Il peut faire quelque chose. Et il sera mieux qu'il était au début. C'est le retour aux sources du raï.
– Le raï est-il mort ?
– Non, je ne le pense pas. Est-ce que le rock est mort. Est-ce que le blues est mort ? Le raï, c'est la même chose. Le raï, c'est un phénomène musical. Cependant, le raï actuellement est sorti de son cadre. Il a perdu son âme qui est vivante mais pas conservée.
– A l'époque, le raï était censuré…
– On ne passait ni à la radio ni à la télévision. Le raï était censuré. Ce n'est qu'à partir du 1er Festival du raï d'Oran en 1985 que les radios et télévisions commençaient à diffuser de la musique raï.
– Sous le vernis du raïman se cache un grand amateur de poésie, de ch'ir el melhoun Abdelkader El Khaldi…
– Je suis d'obédience khladéen (rires). J'ai appris par cœur ses poésies. Bakhta que j'interprète diffère de celle de Khaled que je respecte. Je la chante wahrani-makhazni mais pas moderne. J'ai pris et appris des chouyoukh comme Hamada, Madani, Charef Bekheira avec la poésie El Hamman.
– Il faudrait penser à éditer ce registre des poésies du ch'ir el melhoun à titre de préservation des musiques du terroir…
– Si tu es censuré à la radio, il n'y a pas d'archives.Tu n'existes pas, voilà.
– Donc, vous n'êtes pas sollicité pour un projet d'édition…
– Oui, pourquoi pas. Je suis disponible pour une réalisation collégiale. Djamel Larroussi m'a annoncé
depuis l'Allemagne qu'il était en train de produire un album pour Boutaïba Seghir. J'étais très content pour lui.


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