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Commune de Ammal (Boumerdès) : Mizar tire la sonnette d'alarme
Publié dans El Watan le 04 - 02 - 2009

Ledit village s'appelait autrefois Timizar qui n'est que le pluriel du mot kabyle tamazirt qui signifie une parcelle de terre fertile où une riche variété de fruits et légumes est cultivée. Mais aujourd'hui, les gens le surnomment Mizar non par amour au diminutif mais parce qu'il rime correctement avec les conditions de survie les plus déplorables : misère. «Le village est dépourvu d'une route qui pénètre au cœur des hameaux.
Celle qui existe est le fruit du volontariat des villageois qui ont loué un bull pour l'ouvrir. Ceci suite à un don, par un habitant du village, d'un morceau de terrain. Elle n'est malheureusement pas achevée, ni suivie de commodités comme le bitume, ou l'éclairage public», nous a dit Guessoum, un habitant du village. Et d'ajouter : «Quant à l'assainissement, il traîne toujours car même pas 5 % du projet ont été réalisés. Les eaux usées coulent toujours à ciel ouvert menaçant la santé des habitants.» Le village de Mizar est connu aussi pour les crues des eaux de oued Assadfa qui envahissent la RN5 chaque hiver causant sa fermeture. Heureusement que cette année le barrage de Mâala est fonctionnel et il a été d'une grande utilité en retenant les quantités considérables des eaux de pluies tombées dans la région. Mais ce qui attriste les habitants est incontestablement l'implantation d'une carrière exploitée par des entreprises algériennes et turques depuis son ouverture dans les années 1980. Elle est sise à 200 m seulement de leur village.
Elle a déjà freiné toute initiative commerciale capable de créer des postes d'emploi pour absorber le chômage. Les plus aisés de la région se sont exilés et n'ont pas pensé un instant à y investir. Par conséquent les habitants ont eu droit uniquement au vacarme assourdissant et autres embouteillages ininterrompus causés par des milliers de véhicules qui transitent journellement par cette route. A ce sujet M. Moulay Farid, vice-président du comité du village nous a fait ce constat : «Lorsque les moments de procéder aux explosions s'approchent, tous les villageois sont pris de panique. Car on fait usage de mines pour extraire la roche. Juste après l'avertissement donné par la sirène, un état d'hystérie s'empare surtout des petits enfants et des femmes spécialement celles qui sont enceintes.» Ainsi on saura auprès de l'homme qui milite dans plusieurs autres associations que «plus de 20% des enfants de Mizar souffrent des problèmes respiratoires dus à la poussière». Concernant l'habitat, les constructions sont fragilisées par les secousses dues aux explosions qui continuent d'avoir lieu au moins deux fois par mois. Les dégâts sont lourds : des murs lézardés, des structures fissurées et des toits défoncés.
Maintes fois les villageois ont été témoins des chutes de pierres à l'intérieur même de leur domicile. «Une fois une grosse pierre a atterri dans la cour de l'école du village. Heureusement qu'elle n'a pas fait de dégâts», nous révèle un vieux de Mizar. Dans le chapitre écologie, les effets sont catastrophiques. Car après l'explosion, un immense nuage poussiéreux envahit le village réduisant même la visibilité et obligeant les gens à inhaler des quantités considérables d'air pollué. Cela a menacé aussi l'écosystème de la région. Les plus âgés regrettent les «paysages féeriques et l'air pur d'autrefois».
A ce propos M. Moulay nous a dit : «Les apiculteurs se souviennent de l'abondance de miel, les agriculteurs se rappellent de la bonne vente de liège et les familles se remémorent la cueillette réjouissante d'olives d'autrefois.» Les personnes âgées ont toutes admiré la visite des touristes du monde entier pour voir les singes qui descendaient des montagnes pour récupérer des morceaux de pain. Ils adoraient se baigner dans le bassin en contrebas des tunnels du chemin de fer. Ils aimaient aussi rester des heures durant sous les chutes d'eau fraîche pendant l'été. Les gens moins jeunes ont été tous émerveillés par pas mal d'oiseaux qui survolaient ce territoire au-dessus de leurs têtes. Mêmes des alpinistes sont venus escalader les montagnes rocheuses de la localité. Hélas toutes ces merveilles ont disparu à jamais et le bruit des mines en est sûrement, en partie au moins, responsable.
Aujourd'hui la carrière a transformé la région en un gouffre laid aux couleurs ocre ne représentant aucun signe de beauté ni même de vie.
Les habitants demandent que cette carrière qui emploie uniquement dix travailleurs de la région soit «délocalisée ailleurs, loin du village, pour garantir le bien-être de la population». L'association culturelle Assirem multiplie les efforts avec d'autres associations écologiques internationales afin d'inscrire ce site comme faisant partie du patrimoine naturel national d'autant plus que quand la nouvelle autoroute Est-Ouest sera ouverte, la localité sera considérablement soulagée. Elle pourra revenir à sa vocation initiale : le tourisme.


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