Les artistes et artisans, femmes et hommes venus de la wilaya de Tindouf à Tipaza, dans le cadre de l'organisation de la Semaine culturelle de cette wilaya lointaine du sud-ouest du pays, ont franchement gravé une autre image du territoire algérien dans les esprits de ceux et celles qui vivent au bord de la Méditerranée. En effet, les Tindoufis se sont spontanément impliqués dans le quotidien de Tipaza, comme une gazelle dans le désert. La semaine culturelle de Tindouf, qui s'achève ce 6 juin, aura été une opportunité pour découvrir toutes les richesses que recèle la wilaya de Tindouf et les capacités de ses habitants dans la préservation des manuscrits qui datent de plusieurs siècles, qu'ils soient écrits en langue arabe, en français ou même en hébreu. Les populations de Tindouf sont restées attachées à leur pays, l'Algérie, dans leurs aspects culturels et vestimentaires. La préservation des vestiges des civilisations, qui sont passées à travers cette partie du territoire algérien, est restée intacte. La villa Angelvy de Tipaza, située non loin du port du chef-lieu de la wilaya, a vibré au rythme saharien de Tindouf. Des femmes belles, des hommes élégants et communicatifs se sont révélés être de véritables ambassadeurs, capables de présenter leur précieux héritage aux rares visiteurs. L'artisanat traditionnel aux multiples couleurs et diverses formes, les bijoux, la khaïma de Tindouf, les tenues des hommes bleus, des manuscrits authentiques et rares de la zaouia Tidjania de Ksar El Ahmed et de Hassani, des œuvres en art plastique, des produits de beauté fabriqués localement par les familles, des photos des sites et monuments érigés en béton de terre stabilisée, une partie des 11 stations d'art rupestre, des outils et des produits de l'artisanat de la wilaya de Tindouf, étaient autant d'éléments et de supports exposés, mais qui impressionnent et révèlent non seulement la partie visible de la richesse culturelle et artistique de cette partie du Sahara algérien, pour les visiteurs chanceux qui se sont rendus à la villa Angelvy, mais également l'intelligence de ces humbles artistes algériens. A l'extérieur des locaux d'exposition, les troupes folkloriques, à leur tour, dévoilent à leur manière la pureté du potentiel artistique de cette wilaya encore méconnue du grand public, tant par les chants, la poésie et les danses. Ces artistes gratifient leurs visiteurs par des chants rythmés aux sons du karkabou et du guinga, appelés El haoul. Des compositions musicales qui font tanguer les corps, interrompues de temps à autre par les déclamations de poèmes dédicacés, une façon pour les artistes femmes et hommes enveloppés de leurs habits traditionnels, d'insuffler l'atmosphère et l'ambiance de Tindouf au milieu du site archéologique de Tipaza. La délégation d'artistes s'est laissée aller d'une façon déconcertante et naturelle à Tipaza, après avoir pris acte de l'accueil très chaleureux dès son arrivée, selon le directeur de la culture de Tindouf, du wali et des citoyens de Tipaza. Les mots ne suffisent plus pour décrire l'atmosphère dès qu'un homme ou une femme de Tindouf rentre en scène, y compris au port de Tipaza. Les badauds tombent aussitôt sous le charme de cette culture saharienne.
