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« Les blocages maintiennent sous tutelle les APC »
Rachid Grim. Politologue
Publié dans El Watan le 15 - 06 - 2009

Des blocages persistent dans plusieurs assemblées communales en raison des retraits de confiance aux P/APC. Pourquoi ces situations, favorisées par les élus de la majorité dirigeante, interviennent-elles souvent quelques mois seulement après l'installation de ces APC ?
En théorie, le système algérien de gestion des collectivités locales est un système basé sur la gestion des affaires locales par des représentants élus aux pouvoirs relativement larges, bien que très insuffisants, surtout en matière de moyens financiers capables de booster une véritable politique autonome de développement. Les concepteurs du système (à l'époque du parti unique) partaient du principe que l'APC est la structure (cellule) de base du système politique algérien. Le code communal et le code de wilaya étaient assis sur le principe de larges pouvoirs donnés à des représentations élues (APC, APW) qui devaient s'en servir pour, d'une part, planifier et animer des politiques de développement économique et social adaptées aux réalités locales, d'autre part, de contrôler les dérives éventuelles des exécutifs locaux des communes et des wilayas. Mais de la théorie à la réalité, il y a un monde. Les textes fondamentaux eux-mêmes (codes communal et de wilaya) pêchaient entre autres par l'absence de moyens réels, essentiellement fiscal et financier. Tout est resté centralisé au niveau gouvernemental qui garde ainsi la haute main sur les collectivités locales.
D'autre part, il ne faut pas oublier que les codes communaux et de wilaya ont été conçus dans un contexte politique totalement différent de celui d'aujourd'hui. Pour de sombres raisons, y compris celles objectives d'incompétence des élus locaux dans le domaine de la gestion, les pouvoirs publics ont préféré tenir en laisse les assemblées et les exécutifs locaux, et vider complètement de leurs sens les velléités toutes théoriques de décentralisation et de rapprochement de la décision au plus près du citoyen. L'arrière-pensée politique est claire : ne laisser aucune possibilité à d'autres courants politiques de s'exprimer et de faire la démonstration qu'il existe d'autres voies possibles. Il est vrai que les raisons premières des blocages ne proviennent pas directement des pouvoirs publics. Les raisons sont multiples, le plus souvent liées à des jeux partisans (partis qui forment des alliances plus ou moins contre nature et qui cherchent à s'approprier les postes les plus valorisants de l'exécutif) ou à des positions personnelles de notables élus qui ne s'intéressent qu'à ce que leur élection peut leur apporter en avantages ou en pouvoirs. Mais les pouvoirs publics, s'en accommodent très bien. Les très nombreux blocages d'APC leur permettent de maintenir sur elles une forte tutelle et de justifier celle-ci par l'incapacité des élus locaux.
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ne semble pas trop s'en soucier, alors que les élus ont consommé une partie de leur mandat. Dissoudre ces assemblées est prévu dans le code de la commune, mais le ministre a fait le choix d'en confier la gestion à des administrateurs qui maintiennent le statu quo. Qu'en pensez-vous ?
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales est la personnalité politique la plus impliquée dans la situation que vit un grand nombre d'APC. Il est le maître d'œuvre de la politique de déstabilisation et de décrédibilisation des assemblées locales et régionales et des partis politiques qui y sont représentés. Il n'est absolument pas intéressé à voir lesdites assemblées réussir et donner d'elles une image de responsabilité et de réussite. Même avec le peu de moyens légaux dont disposent les assemblées locales et régionales, certaines, plus motivées que les autres, peuvent faire preuve de volontarisme et « s'agiter » de manière à avoir quelques réussites qui crédibiliseront les partis (surtout d'opposition) qui les dirigent. Il ne tient pas à refaire l'expérience des APC RCD ou FFS de Kabylie de la décennie 1990 qui ont bataillé dur pour recevoir les moyens financiers de réaliser les programmes sur lesquels elles ont été élues. La gestion des APC par des administrateurs offre aux pouvoirs publics l'occasion de prouver que les assemblées sont incapables de gérer, parce qu'engluées dans des luttes partisanes, alors que l'administration est neutre et ne voit que l'intérêt général.
La situation désastreuse des APC « bloquées » est la même partout là où les élus se « trouvent en bonne entente ». Peut-on expliquer cela par une certaine lassitude et un désengagement avéré des « élus du peuple », souvent mal élus ?
Je ne crois pas qu'il est question de lassitude des « élus du peuple » (les guillemets sont réellement à leur place). Un élu fatigué ou déçu a une solution unique devant lui : démissionner. Or, en Algérie, ce n'est vraiment pas le cas. Nos élus (bien ou mal élus, peu importe) n'ont en vue que leurs intérêts personnels ou de clans. Les blocages d'APC sont le reflet de ces luttes d'intérêt. S'il existe seulement des élus préoccupés par l'intérêt général, ils sont tellement rares qu'on devrait leur élever des statues. Et la lassitude, si lassitude il y a, vient de leurs administrés qui, d'élection en élection, ont perdu tous leurs espoirs et ont fini, pour la plupart, par ne plus voter.


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