La manifestation a vu une grande affluence, notamment les nostalgiques de ces lycées prestigieux, plusieurs générations confondues. L'artiste peintre, Habiba Beldjoudi, veuve Bentobal, constantinoise par sa mère et sétifienne par son père, elle-même ancienne élève du lycée Malika Gaïd, a agréablement surpris l'assistance par ses quarante-sept toiles, composites dans leurs formes, allant de l'abstrait, aux cubisme, surréalisme, figuratif… L'artiste aime toutes les formes et tous les styles de peinture. Des tableaux, classés par rubriques, portent des titres inspirés d'œuvres littéraires et chansons, tel ce grand bougeoir intitulé: «Like a candle in the night» (Elton John), ou encore l'alambic légendé: « Senteurs enivrement et délices ». Alliant couleurs chaudes et pastel, elle laisse courir son pinceau au gré de son imagination et de son âme sensible. Féminine et rayonnante, Habiba s'adonne à son art avec un rare bonheur. Elle ne l'explique pas, elle l'offre, avec simplicité, aux autres. «Chacun est libre de voir dans ma peinture ce qui l'obsède. J'aime laisser les autres deviner ce que j'essaie d'exprimer», dit-elle. Elle s'investit avec une réelle joie dans ses couleurs, oubliant tout «dans sa toile». C'est une première expérience, heureuse du reste, qui devra en susciter bien d'autres, puisque cette femme douée jusqu'au bout des ongles, touche également aux autres formes de création artistique. Sous ses doigts, naissent des personnages, des objets originaux, et des bijoux chatoyants, façonnés avec un matériau des plus insolites, «à partir de rien», précise-t-elle, souriante.