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Des barons et des ateliers clandestins
Publié dans El Watan le 16 - 09 - 2009

Territoire considéré chasse gardée, la rue Kedid Salah (ex-Combes), ou place du R'cif, dans la vieille ville de Constantine, ou encore place des «Dellalas», est investie, depuis toujours, par les vendeurs de bijoux à la sauvette, sauf qu'ici, l'on est bien «enraciné», et l'on se «sauve» rarement. Donc le terme de commerce informel serait, en l'occurrence, plus approprié. Constitués par quartier, ces «joailliers» autoproclamés s'érigent en maîtres incontestés des lieux. Parfaitement organisés et solidaires entre eux, ils ne tolèrent aucune concurrence «étrangère». Ils viennent essentiellement des quartiers de l'Emir Abdelkader, plus connu par le Faubourg, de Souika et de la cité Kouhil Lakhdar (Djenane Ezzitoune). Ils sont là à partir de 9h, malgré la conjoncture du jeûne, où la ville est quasi déserte à cette heure-ci. Ils se tiennent à quelques mètres les uns des autres, sur une file régulière qui s'étend au-delà d'El Djezzarine. Le bras tendu, enfilé pratiquement jusqu'à l'épaule, de chapelets faits de bracelets, colliers, chaînes, bagues, gourmettes, louis… ils ont tous la même attitude, celle du rabatteur : hâbleurs et harceleurs.
Les femmes sont la composante principale de la clientèle ciblée. Elles viennent, déjà convaincues de faire les meilleures affaires, car on leur a affirmé que l'or vendu chez ces «dellalas» (littéralement vendeurs au rabais) est beaucoup moins cher que dans les bijouteries réglementaires. Une femme s'approche d'un de ces vendeurs. S'enclenche aussitôt un vrai discours racoleur, habile et surtout persuasif, qui aboutit au fait accompli. «Qu'avez-vous acheté ?» avons-nous demandé à cette jeune femme. «Mon frère est fiancé et m'a demandé de choisir une petite chaîne pour sa promise, c'est pour le cadeau de l'Aïd», explique-t-elle en nous montrant l'objet, visiblement en quête d'une approbation.
Des produits de moindre valeur
Le produit n'est pas poinçonné. «Pourquoi ce bijou ne porte pas de poinçon ?» Nullement désarçonné par notre question, le vendeur tente de nous persuader que l'estampille ne signifie rien, et que «ça coûte plus cher, inutilement». Pourtant, à leur niveau, le gramme d'or vaut entre 2 300 et 2 400 DA, (celui d'importation un peu plus, jusqu'à 3 000), même tarif que chez le bijoutier légal. Le louis ancien coûte 6 900 DA, celui à 1g, «mélangé» (d'après le jargon utilisé) 2 000 DA, et à 2g, 4 000 DA. Absolument les mêmes prix partout. Et encore, parfois c'est nettement plus cher au marché parallèle, car le forfait est largement pratiqué «à la tête» du client. Nous l'avons su d'une cliente qui, persuadée de s'être fait arnaquer, cherchait «son» vendeur pour lui rendre l'objet en question (une gourmette) et se faire rembourser. «Mais où est-il, c'est un jeune, il était là, il m'a vendu la gourmette beaucoup plus cher que chez le bijoutier!» Elle s'adressait à tout le monde et à personne en particulier. Une source bien ancrée dans le milieu nous dira que les bijoux écoulés sur le marché informel proviennent de la «contrebande, du recel, de la casse réparée et récupérée, ou d'ateliers clandestins, de bas titre, à 16 carats au lieu des 18 réglementaires». De ce fait, la marchandise n'est nullement répertoriée par les Impôts.
Une activité «hors-la-loi»
A ce propos, un bijoutier ayant pignon sur cette place des «Dellalas» nous donnera quelques précisions sur cette activité complètement « hors-la-loi», qui «nuit considérablement à l'économie du pays» tout en concurrençant, de la manière «la plus déloyale qui soit» les commerces légaux. «Les brigades de contrôle et de la répression des fraudes n'ont pas effectué de descentes depuis très longtemps, confortant ainsi les assises de cet immense trafic», relève-t-il. «Leurs clients viennent chez nous pour se faire tester l'authenticité du bijou acquis auprès d'eux, et quand nous leur donnons des conseils pour les dissuader d'acheter chez les dellalas, nous nous retrouvons au cœur d'un conflit, et nous faisons même l'objet de menaces de la part de ces vendeurs qui font leur propre loi et n'hésitent devant rien pour sauvegarder leurs privilèges», a-t-il ajouté, non sans amertume. Des bijoutiers ont essayé, par ailleurs, d'attirer l'attention des instances concernées sur ces «pirates, qui font du recel, encourageant par là toutes les dérives, y compris le meurtre», selon leurs propres mots.
Toujours selon ces bijoutiers, «l'Etat laisse faire par complaisance, car étant dans l'incapacité de prendre ses responsabilités pour donner du travail à ces trafiquants, qui invoquent l'alibi du chômage». Notre source nous a fait savoir que ces gens ne travaillent pas toujours à leurs propres comptes, mais pour des barons à la tête de réseaux aux incommensurables ramifications. Ils s'approvisionnent de partout, mais actuellement beaucoup plus à partir d'ateliers non déclarés, activant le plus souvent dans la clandestinité, surtout à Batna, qui est devenue la plaque tournante de l'industrie de l'or.


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