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Dans toute épidémie, la première arme, c'est l'information
Publié dans El Watan le 22 - 01 - 2010

– Avant de parler de l'Algérie, parlons de la campagne de vaccination dans le monde. Elle peut être considérée comme un échec…
Oui, dans la majorité des pays, la population a été réticente à se faire vacciner. A mon avis, pour trois raisons. La première, c'est que la plupart des gouvernements ont été incapables de donner une information objective sur cette grippe. Or, dans toute épidémie, la première arme, c'est l'information. Il y a eu, d'un côté, les gouvernements, de l'autre, les gens, et au milieu, aucun agent médiateur – médecin de famille, sage-femme, gynécologue… – pour expliquer les choses. Deuxième raison : la communication scientifique autour de la pandémie a été défaillante. Il y a eu cafouillage, et ce, dès le départ, c'est-à-dire dès l'augmentation alarmante des cas d'infections respiratoires aiguës au Mexique. Je crois que l'OMS aurait dû garder l'appellation «grippe porcine» au lieu de passer à l'appellation «grippe A», qui ne faisait plus peur aux gens.
On a perdu en rationalité et en argumentation scientifique. Tout d'un coup, cette grippe devenait banale. Enfin, dans un monde où l'information circule par Internet, les gens ont très rapidement comparé le taux de mortalité de la grippe saisonnière à celle de la grippe porcine et en ont conclu par eux-mêmes que ce n'était pas aussi grave que ce qu'annonçait l'OMS (l'Organisation a précisé que ces comparaisons ne sont pas fiables et peuvent s'avérer trompeuses, ndlr).
– Votre démonstration s'applique-t-elle aussi à l'Algérie ?
Oui, mais dans le cas de l'Algérie, un troisième problème s'est greffé, celui de la crise sociale. Depuis une dizaine d'années, le système de santé publique est en crise. Les médecins et le personnel paramédical, via les mouvements sociaux, ont alerté le ministre de la Santé sur une question très importante, qui est celle de la dévalorisation de la profession. La première chose que le ministre aurait dû faire, c'est réunir tous les professionnels de santé et ouvrir un débat.
– Les professionnels du secteur médical, pourtant informés et sensibilisés par un programme spécial avec réunions et vidéo-conférences, ne semblent pas vouloir se faire vacciner. Il faut dire que le décès du médecin à Sétif ne lui a pas fait bonne publicité…
Oui, et encore une fois, tout cela est dû à une mauvaise communication. Il est anormal que le personnel de santé refuse de se faire vacciner ! A un moment donné, le message a été censuré alors qu'on aurait dû marteler de manière claire qu'il s'agissait d'un nouveau virus, d'origine animale et que la vaccination était le meilleur moyen de s'en protéger.
– Si les gens ne se vaccinent pas, c'est aussi parce qu'ils se méfient des groupes pharmaceutiques. Le président de la Commission santé du Conseil de l'Europe, le docteur Wolfgang Wodarg, a lui-même dénoncé l'association étroite d'experts de l'OMS aux «big pharma»…
Qu'on le veuille ou non, il est normal que l'OMS discute avec les laboratoires. Et puis là encore, le déficit de démocratie sanitaire a permis aux conspirationnistes et aux ligues antivaccin d'avoir une audience. Aux Etats-Unis, la sécurité des vaccins ne pose aucun problème. Elle est assurée par l'intermédiaire des Centres de contrôle de la maladie (CDC) et de la FDA (administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments). A chaque fois qu'un vaccin est produit, tout un réseau de surveillance collecte les anomalies, comme les effets indésirables. Les données sont ensuite vérifiées par des centres de recherche médicaux, et le citoyen a à sa disposition un numéro vert pour alerter les autorités sanitaires. Les laboratoires améri-cains, contrairement aux labos européens, ne sont pas libres. Ils doivent répondre à un cahier des charges élaboré par le gouvernement et les agences sanitaires. Et le CDC se trouve au cœur du dispositif de communication du gouvernement et passe ses messages sur les chaînes hertziennes à des heures de grande écoute.
– Aujourd'hui, connaît-on le virus un peu mieux ?
Oui. Il faudra attendre la prochaine saison grippale, à l'automne 2010, pour avoir une information complète sur le vaccin, le virus, sa virulence, etc., mais il y a eu des avancées remarquables. C'est la deuxième fois dans l'histoire (après le SRAS en 2003) que l'on a pu, en un temps record, identifier le génome, produire un test diagnostic et mettre au point un vaccin. Le premier cas est apparu le 12 avril 2009 et un mois après, après une mobilisation extraordinaire de la communauté scientifique, nous avions la séquence complète du génome ! Via Internet, nous étions informés heure par heure des avancées du décryptage !
C'est aussi la première fois que pour une pandémie, on dispose de rétroviraux à usage courant –Tamiflu et Relenza – qui contrent le virus. Le fait que des crédits importants ont été alloués à la recherche ont permis également d'améliorer la connaissance pathogène du virus. On a su très vite que contrairement à celui de la grippe saisonnière, le H1N1 s'attaquait aux tissus pulmonaires en profondeur.
– Êtes-vous d'accord avec les experts qui accusent l'OMS d'avoir été trop alarmiste ?
Non. L'OMS a fait son travail. Elle a tiré les leçons de l'épidémie de grippe aviaire et a pu gérer la première pandémie du XXIe siècle en faisant passer le principe de précaution avant tout. Face à un virus nouveau, il fallait un dispositif médical agressif comme celui qu'elle a mis en place. Aujourd'hui, nous devons adopter une autre posture face aux épidémies. Avec la mondialisation, les gens circulent de plus en plus et de plus en plus vite, les virus aussi. Et ils mutent. Il faut donc les surveiller, augmenter ce qu'on appelle la biosécurité.
Les Etats doivent se préparer en assurant par exemple un contrôle vétérinaire de plus en plus strict des élevages. Tirons les leçons de la grippe aviaire. Il a fallu trois mois pour que l'OMS découvre que le Nigeria, important éleveur de poulets, était touché ! Tout ça parce que sur le terrain, il y avait un déficit de vétérinaires. Les gouvernements des pays émergents doivent mobiliser des ressources financières pour former des vétérinaires, des virologistes, des experts en biologie moléculaire… et investir dans des systèmes de santé publique et de protection sociale pour contrer les futures épidémies.
|Bio express :
A 54 ans, cet enseignant chercheur vit entre Alger, où il enseigne la biologie moléculaire à l'université Houari Boumediène (Bab Ezzouar), et Genève où il finalise sa thèse de doctorat à la faculté de médecine des Hôpitaux universitaires. En tant que membre associé de l'Association américaine pour la recherche sur le cancer, l'ancien étudiant de l'USTHB a eu l'occasion de présenter à trois reprises ses travaux de recherche sur le cancer héréditaire du sein et de l'ovaire chez la femme algérienne, travaux pour lesquels il a obtenu deux bourses en 2008 et 2009. Avec le laboratoire de Genève, laboratoire de référence, il travaille sur un projet de coopération avec (tests de dépistage génétique du cancer du sein et de l'ovaire avec les hôpitaux de Blida, Aïn Naâdja, et des médecins du secteur privé).|


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