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Farid Ighilahriz. Directeur de l'Office du parc national de l'Ahaggar : «Le guépard saharien est menacé»
Publié dans El Watan le 07 - 02 - 2010


Tamanrasset
– A quand remonte l'ouverture du musée de l'Office du Parc national de l'Ahaggar (OPNA) ?
Le musée est ouvert depuis le 11 décembre 2009. C'est un musée dédié d'une manière générale au patrimoine du Sahara. Il y a un projet d'un autre musée de dimension nationale dont l'infrastructure a été réalisée sur la route de l'Assekrem. Une étude d'aménagement est en cours d'exécution pour cette structure. On l'appellera probablement Musée national du Sahara. On préfère être large et ne pas se limiter à l'Ahaggar seulement. L'aménagement pourrait durer deux ans. Il y aura des maquettes et des reconstitutions. Il sera un musée thématique et didactique avec une scénographie particulière qui permettra une bonne accessibilité des informations au grand public. Cela dit, le parc national est un lieu de pratique du tourisme culturel et scientifique.
Mais, c'est également un important terrain de recherche scientifique dans tous les domaines : géologie, archéologie, anthropologie socio-culturelle, zoologie, botanique, etc. Il y aune forte demande de la part d'institutions, de centres de recherche, d'universités, de laboratoires algériens et étrangers. Nous invitons les étrangers à passer par une institution nationale. La recherche se fait par le biais d'une convention établie avec cette institution. Nous participons à la recherche sur le terrain.
– Et comment procédez-vous pour engager vos recherches ?
Nous utilisons le système d'informations géographiques qui nous permet d'avoir des données et de les traiter avec les moyens informatiques et avec beaucoup de précision. Le parc est habité. Le défi est de lier les exigences du progrès avec les impératifs de conservation du patrimoine. Ce n'est pas facile. Cela dit, nous sommes à chaque fois associés par les autorités locales à toutes les décisions relatives au développement. Nous avons reçu beaucoup de moyens matériels depuis 2003, mais nous avons un manque en matière d'encadrement.
– Justement, où se situe le besoin en matière d'encadrement ?
Nous avons besoin immédiatement de spécialistes en écologie, zoologie, botanique, archéologie et en anthropologie. Il n'y a pas de mesures incitatives. Considérant les salaires, la cherté du billet d'avion et l'éloignement, les diplômés ne sont pas intéressés pour venir à Tamanrasset. Au niveau local, on ne trouve pas ces personnes qualifiées. On commence à ressentir les conséquences du manque d'encadrement. Toutes les institutions ici, souffrent de cette carence. Ceux qui sont venus, il y a dix ou quinze ans, commencent à partir. Je tire la sonnette d'alarme donc. Le parc emploie actuellement 500 salariés dont 97 % sont des locaux. Le parc est le plus grand employeur de la région. Nous avons besoin de gens qui ont une connaissance particulière du terrain. Nous avons une bonne collaboration avec le Parc national du Tassili. Nous avons des programmes annuels communs liés à des missions de terrain ou d'inventaires. Le parc recèle beaucoup de richesses en faune et en flore et des vestiges archéologiques.
– Quelles sont les menaces qui pèsent sur ce patrimoine ?
Le parc lui-même est une mesure de protection. Au sein de sa superficie, il y a des monuments, des vestiges archéologiques, des éléments de la faune et de la flore ayant une grande importance sur le plan scientifique, qui sont rares et qui sont menacés de disparition ou d'extinction. Les sites archéologiques le sont également. La particularité des vestiges archéologiques du Sahara est qu'ils se trouvent en surface. Il n'y a pas de sédimentation par rapport au Nord où il faut creuser. Ici, les vestiges et les outils préhistoriques sont au ras du sol. Il suffit de connaître, de se baisser et de ramasser. D'où ce caractère fragile des vestiges sahariens. Les plantes et les animaux vivent dans un milieu aux conditions climatiques extrêmes. Ils sont dans de petites niches écologiques. Il suffit de perturber ces niches et c'est toute la chaîne qui est déstabilisée. Le guépard, qui a fait sa réapparition dans l'Ahaggar, est fortement menacé également.
– Le guépart est donc menacé ?
Absolument. C'est un prédateur qui se trouve à la tête de la chaîne trophique. Il est vrai qu'il n'a pas de concurrent, mais il est menacé par l'homme. L'homme pense que le guépard est un danger pour son cheptel de chèvres ou de chameaux. Une recherche effectuée par un étudiant algérien fait ressortir l'existence d'une trentaine de guépards dans l'Ahaggar. Il peut y en avoir plus. Nous n'avons pas de chiffres précis. Le guépard saharien vit dans un territoire isolé des autres bêtes, du reste de l'Afrique, comme celles du Niger ou de la Namibie. Cette situation est due à la barrière saharienne. Le guépard de l'Ahaggar n'a pas subi de croisement. C'est ce qui fait son importance.
C'est une souche pure qui vient de loin. Il y a aussi cette pratique du braconnage et de la chasse à l'aide de projecteurs qui menacent les espèces même si elle a baissé en intensité du fait d'une sensibilisation continue des autorités et de la population. Il y a deux types de braconnage : à l'arme à feu et au projecteur et aux pièges. Il y a une quantité considérable de pièges. La chasse traditionnelle est toujours tolérée. Cette chasse sélective participe à la préservation. Les jeunes bêtes et les femelles ne sont pas chassées.
– Faut-il adopter une loi sévère contre le braconnage ?
La loi nationale existe et protège différentes espèces menacées. Les animaux sont répertoriés sur une liste. L'amendement de la loi 83/251 en 1996 a autorisé le rajout de certaines espèces comme les chauves-souris. Il y a aussi les lois universelles. Il y a un projet de loi pour la protection de toutes les espèces qui existent en Algérie, au Sahara, dans les montagnes et dans la mer. Ce texte, qui est en préparation, portera une liste complète dressée par le ministère de l'Environnement. Le braconnage n'est pas propre à l'Algérie. Il faut penser peut-être à d'autres moyens par exemple des chasses organisées quand c'est possible. Il faut que les autorités, à tous les niveaux, s'impliquent davantage dans l'application de cette loi et dans la sensibilisation.
On ne protège pas contre la population mais avec. Sans l'aide de la population, on ne peut pas couvrir un territoire de 500.000 km2. Cette aide permet de limiter le phénomène du braconnage et l'atteinte aux végétaux. Il y a un abattage des arbres qui touche surtout les acacias. Cet arbre n'est pas menacé, mais sa destruction est massive. Nous avons l'avantage, ici dans l'Ahaggar, d'avoir des forêts d'acacia. Il y a des endroits où il n'y a aucune atteinte grâce à l'implication de la population. Il ne suffit pas d'avoir des lois ou des agents de surveillance.
– Le pillage des œuvres a-t-il baissé ?
Les touristes tendent, il est vrai, à ramasser des objets. La plupart des visiteurs du parc passent par l'aérogare de Tamanrasset. A la sortie, il y a un contrôle des bagages par les policiers et les douaniers. Ils sont assistés par des agents de l'OPNA. Nous avons installé depuis trois ans un poste où nos agents sont omniprésents. On récupère tous les objets. Il s'agit souvent de cailloux ayant des formes ou des couleurs particulières prises comme des souvenirs. Il est vrai que ce n'est pas méchant, mais nous sommes obligés d'être un peu extrêmes pour préserver le patrimoine. Nous ne tolérons pas à ce qu'un grain de sable sorte du parc.
La première année de l'installation du poste, nous avons récupéré énormément d'objets. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je suppose que cela est dû à la sensibilisation. Il faut que les agences de tourisme s'impliquent dans la sensibilisation des touristes qu'elles ramènent en visite au parc. Nous ne cessons pas de mener des actions. Il existe des agences de voyages qui respectent l'environnement et qui récupèrent ou détruisent les déchets laissés après les bivouacs. Malheureusement, ce n'est pas la cas de toutes les agences. Et là, nous sommes obligés d'organiser, avec la collaboration de certaines agences, des campagnes de nettoyage du site.


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