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Trois décès liés au syndrome de Guillain-Barré
Ghaza
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 08 - 2025

Alors que la propagation des maladies continuent de submerger le système de santé de Ghaza, déjà débordé avec des taux d'occupation des lits extrêmement élevés, les agences de l'ONU ont confirmé la mort de trois Palestiniens atteints du syndrome de Guillain-Barré, une maladie neurologique rare pouvant entraîner une faiblesse musculaire soudaine, voire une paralysie.
Deux des victimes sont des enfants de moins de 15 ans, décédés « faute d'accès aux traitements vitaux » en raison du blocus imposé par Israël sur l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.
«Le ministère de la Santé de Ghaza a averti que l'absence de traitement nécessaire risquait d'aggraver la situation », a détaillé dans son dernier rapport le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Le groupe sectoriel des humanitaires chargé de la santé note que les établissements de réadaptation spécialisés, notamment les hôpitaux Hamad, Al Amal et Al Wafaa, sont submergés par les cas de traumatismes (polytraumatismes complexes) et de syndrome de Guillain-Barré.
Nombreux cas signalés
L'OMS, qui s'alarme «d'une augmentation inquiétante» des cas, note que 30% des patients atteints du syndrome de Guillain-Barré doivent être admis en unité de soins intensifs. Selon les autorités sanitaires gazaouies, 64 cas, dont 27 chez des enfants de moins de 15 ans, ont été recensés, selon un décompte effectué le 31 juillet 2025, contre seulement cinq cas par an avant l'escalade du conflit en octobre 2023. Parmi ceux-ci, 32 cas ont été recensés dans le gouvernorat de Khan Younis (50 %), 28 dans le gouvernorat de Ghaza (44 %) et quatre dans le gouvernorat de Deir al Balah (6 %). Bien que de nombreux cas aient été signalés dans des zones très densément peuplées, en particulier dans les gouvernorats de Khan Younis et de Gaza, aucun groupe de cas n'a été signalé dans des zones géographiques définies. Selon l'OMS, il n'y a actuellement aucun stock disponible d'immunoglobulines intraveineuses, le principal médicament utilisé pour le traitement du syndrome de Guillain-Barré. L'effondrement du système hospitalier à Ghaza a entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes, faute de traitements pour soigner leurs pathologies. Ils ne sont pas comptabilisés dans les bilans quotidiens publiés par les autorités gazaouies, qui font état d'au moins 61 158 Palestiniens directement tués par des tirs ou des bombardements israéliens depuis le début de la guerre.
Qu'est-ce que le syndrome de Guillain-Barré ?
Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie neurologique et auto-immune qui affecte le système nerveux et provoque une paralysie progressive des muscles. Ce syndrome n'est pas une maladie contagieuse et est souvent déclenché par une infection antérieure, qu'elle soit virale ou bactérienne, qui perturbe le système immunitaire. Dans la plupart des cas, les malades peuvent se rétablir sans séquelle en quelques semaines. Mais, « même dans les meilleurs contextes sanitaires, 3 % à 5 % des patients décèdent de complications de la maladie, telles qu'une paralysie des muscles de la respiration, une septicémie, une embolie pulmonaire ou un arrêt cardiaque », résume l'agence sanitaire mondiale de l'ONU. La malnutrition, les déplacements incessants à la suite des ordres d'évacuation de l'armée israélienne, la surpopulation dans les camps de fortune, l'absence d'assainissement et la rareté de l'eau potable ont déjà provoqué plusieurs épidémies de maladies infectieuses dans l'enclave assiégée telles que la poliomyélite, le choléra, l'hépatite A ou encore la gale depuis le début de l'offensive israélienne en octobre 2023.
Méningite : 420 cas suspects
Outre l'apparition du syndrome de Guillain-Barré, l'enclave doit faire face à la menace d'une maladie bactérienne. Selon l'OCHA, 420 cas suspects de méningite ont été signalés au cours du mois de juillet. Il s'agit du nombre « le plus élevé enregistré » depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. Parmi ceux-ci, 197 cas ont été recensés dans le gouvernorat de Khan Younis, 150 dans le gouvernorat de Gaza et 73 à Deir al-Balah. La destruction du principal entrepôt médical de l'OMS à Deir al-Balah a entraîné une pénurie critique d'antibiotiques, essentiels au traitement de la méningite. Comme pour aggraver les choses, les hôpitaux de Ghaza sont aussi submergés par « un afflux de blessés qui dépasse leurs capacités ». Le taux d'occupation des lits dans les hôpitaux spécialisés dans les traumatismes a considérablement augmenté : 300 % à l'hôpital Al-Ahli Arab, 240 % à l'hôpital Al-Shifa, 210 % à l'hôpital Al Rantisi et 180 % à l'hôpital Nasser. Les hôpitaux sont ainsi contraints d'installer des patients à même le sol et dans les couloirs faute de lits disponibles.
Largages aériens insuffisants
Près de 12 000 enfants de moins de cinq ans à Ghaza souffraient de malnutrition aiguë en juillet, le chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré, selon le groupe sectoriel Nutrition ce chiffre comprend cinq personnes décédées dans des hôpitaux avant-hier mardi. Par ailleurs, l'aggravation de la famine observée ces dernières semaines dans l'enclave palestinienne a fait grimper le nombre total de Palestiniens décédés pour cause de malnutrition à 193 personnes, dont 96 enfants, selon un décompte effectué mercredi 6 août 2025. Parmi ces enfants, plus de 2 500 d'entre eux souffrent de malnutrition aiguë sévère, dont 40 ont été hospitalisés dans des centres de stabilisation. Et dans l'enclave assiégée, même les travailleurs humanitaires ne sont pas épargnés par la souffrance. «Je sais qu'un seul repas ne suffit pas, mais peut-être que cela suffit pour nous maintenir en vie » « C'est la réalité de nos collègues de l'UNRWA à Ghaza : épuisés, étourdis et affamés, ils continuent néanmoins à servir la communauté». Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a réclamé une nouvelle fois un afflux massif d'aide à Ghaza. «Nous ne pouvons pas nous sortir d'une famine qui se se répand avec des largages aériens. Pas à Ghaza », a insisté la Directrice exécutive du PAM, Cindy Mc-Cain, dans un message sur les réseaux sociaux mercredi soir. Elle a souligné que «500 000 personnes souffrent de la faim aujourd'hui » et que la seule façon de les aider est de leur acheminer de la nourriture à grande échelle et par voie terrestre. « Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre ; Gaza est à court de nourriture et manque de temps».
Terres agricoles brûlées
Par ailleurs, des données de l'ONU publiées mercredi soulignent la faible quantité de terres cultivables restantes dans la bande de Ghaza, ce qui contribue aux conditions de famine que subissent actuellement plus de deux millions de personnes.
Un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT) révèle qu'au 28 juillet, seulement 8,6 % des terres cultivées à Ghaza sont encore accessibles, tandis que seulement 1,5 % sont à la fois accessibles et intactes. Plus de 86 % des terres cultivées sont endommagées, tandis que 12,4 % sont intactes mais hors d'atteinte, alors que les combats entre les forces israéliennes et les militants du Hamas et d'autres groupes armés se poursuivent.
La malnutrition reste à des niveaux critiques
Malgré les « pauses tactiques » décidées par Israël la semaine dernière afin de permettre le passage en toute sécurité de convois humanitaires et les largages aériens d'aide, la bande de Ghaza est toujours en proie à une forte augmentation des taux de malnutrition chez les enfants et chez les femmes enceintes et allaitantes. Dans l'enclave palestinienne, les ravages de la faim se matérialise depuis plusieurs mois déjà à travers les images insoutenables d'enfants au corps décharné et aux yeux enfoncés dans les orbites, diffusées par les hôpitaux de l'enclave ou relayées par les messages des agences humanitaires sur les réseaux sociaux.
Juillet bat le record établi en décembre 2024
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), sur les 117 000 enfants âgés de 6 à 59 mois dépistés en juillet, 9.205 enfants ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë. Il s'agit «du chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré à ce jour ». Le précédent triste record remontait à décembre dernier et faisait état de 5.436 enfants atteints de malnutrition aiguë. Parmi eux, plus de 1 700 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, dont 40 ont été hospitalisés dans des centres de stabilisation. La majorité des cas identifiés se trouve dans la ville de Ghaza, avec 4.280 enfants dont 725 cas de malnutrition aiguë sévère. Suivent Deir al Balah, avec plus de 3.400 cas de malnutrition dont 675 atteints de malnutrition aiguë sévère ; Khan Younis avec 1.470 cas dont 369 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ; 36 à Rafah ; et 52 dans le nord de Gaza. Mais les données individuelles issues de ces dépistages restent limitées au nord de Gaza et à Rafah en raison des contraintes d'accès et d'une présence opérationnelle réduite.
De nouveaux morts de faim
La publication de ces dernières données survient alors que les rapports des médias ont publié les dernières statistiques sur l'impact de la faim dans l'enclave. Selon le ministère de la santé de la bande de Ghaza, les hôpitaux du territoire ont enregistré cinq nouveaux décès dus à la famine et à la malnutrition au cours des dernières vingt-quatre heures. Cela porte à au moins 193 le nombre total de victimes directes de la faim, parmi lesquelles 96 enfants. L'UNICEF prévient que la grande majorité des enfants souffrant de malnutrition sévère finiront par mourir d'autres causes. Ils ont dix fois plus de risques de contracter une pneumonie, la rougeole ou d'autres maladies mortelles. La plupart de ces décès ne seront même pas signalés, car la majorité des enfants souffrant de malnutrition ne peuvent même pas être hospitalisés. Les agences de l'ONU et les ONG ont averti à plusieurs reprises que l'aide acheminée dans l'enclave était insignifiante et loin d'être suffisante pour atténuer la crise alimentaire actuelle. Par ailleurs, l'impact de la pénurie alimentaire sur les femmes enceintes et allaitantes est particulièrement grave, car leurs bébés sont plus susceptibles de naître avec des complications de santé, et il devient plus difficile pour les mères d'allaiter, ce qui expose les enfants à un risque accru de maladies infectieuses. Une femme à Ghaza a reçu de la nourriture apportée par des camions. Un News Une femme à Ghaza a reçu de la nourriture apportée par des camions. Selon l'OCHA, les pénuries d'approvisionnement font partie des principaux défis à relever pour maintenir les programmes nutritionnels. Au 2 août, les stocks du programme général d'alimentation complémentaire étaient complètement épuisés, et l'insécurité actuelle ne permet pas de collecter les fournitures préventives aux points de passage et de les distribuer à l'échelle nécessaire pour couvrir tous les enfants de moins de cinq ans et les femmes allaitantes. Les ordres de déplacement récurrents continuent également de perturber la prestation des services nutritionnels et entraînent une fonctionnalité fluctuante des établissements de santé et des sites spécialisés. Ces structures sont fréquemment contraintes de suspendre ou de cesser leurs activités. Les enfants et les femmes allaitantes sont alors obligés de parcourir de longues distances à pied pour accéder à des services nutritionnels ailleurs. En outre, bien que les hôpitaux n'aient pas été contraints d'évacuer, les services qu'ils dispensent sont devenus inaccessibles aux populations à nouveau déplacées par les ordres d'évacuation. Le personnel de l'ONU participe à l'évacuation de patients hospitalisés à Khan Younis.
Les ONG redoutent d'être radiées
Alors que la faim extrême ravage l'enclave assiégée, les organismes d'aide font face à des obstacles logistiques et administratifs. Les agences humanitaires de l'ONU et les ONG redoutent d'être radiées par Israël dans les semaines à venir. « Les agences des Nations Unies et les ONG appellent les autorités israéliennes à annuler l'obligation introduite le 9 mars imposant aux organisations non gouvernementales (ONG) internationales de partager des informations personnelles sensibles sur leurs employés palestiniens, sous peine de voir leurs opérations humanitaires dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, interrompues», notent ces organismes d'aide dans un communiqué. À moins que des mesures urgentes ne soient prises, les organisations humanitaires préviennent que la plupart des ONG internationales partenaires pourraient être radiées d'ici le 9 septembre, voire avant, ce qui les obligerait à retirer tout leur personnel international et les empêcherait de fournir une aide humanitaire vitale aux Palestiniens. Cette obligation fait partie d'une série de nouvelles conditions restrictives imposées aux ONG internationales, qui prévoient des sanctions en cas de critique publique des politiques et pratiques du gouvernement israélien. D'ores et déjà, les ONG qui ne sont pas enregistrées dans le cadre du nouveau système se voient interdire l'envoi de fournitures à Ghaza. En juillet dernier, les autorités israéliennes ont rejeté les demandes répétées de 29 ONG qui souhaitaient acheminer de l'aide humanitaire à Ghaza, invoquant le fait que ces organisations n'étaient «pas autorisées». «Empêcher les ONG de participer à la réponse humanitaire collective viole les obligations d'Israël en vertu du droit international humanitaire et survient à un moment où nous recevons quotidiennement des informations faisant état de décès par famine alors que Ghaza est confrontée à une situation de famine».


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