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La relation presse-pouvoir souffre d'un profond paradoxe : Les journalistes condamnés à la liberté conditionnelle
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2010

Si le nombre de quotidiens, fondés depuis le mois de mars 1990, date à laquelle le pouvoir s'est lancé dans une politique d'ouverture tous azimuts, atteint aujourd'hui les 80 titres, il reste que dans la réalité, la plupart des journaux jouissent d'une liberté aussi limitée que fragile. Si durant la «décennie rouge» les islamistes n'ont pas hésité à recourir à la menace puis aux assassinats pour faire taire les journalistes, les autorités de leur côté aussi, n'ont a aucun moment ménagé cette même presse avec laquelle elles ont commencé très vite, d'ailleurs, à ne plus s'en accommoder. En fait, le pouvoir a eu une attitude ambivalente à l'égard de la presse indépendante : autant il avait besoin d'elle pour se donner une image de marque favorable à l'extérieur, autant, dans le même temps, il a cherché, également, à l'asservir afin d'en faire une corporation aux ordres.
Cela se vérifiera d'ailleurs très vite.Depuis l'année 1992, les journaux privés ont, en effet, commencé à faire face presque, quotidiennement, à une extraordinaire adversité (intimidations, pressions économiques et financières, harcèlement judiciaire, suspensions, monopole étatique sur les imprimeries, discours virulents prononcés par des membres des gouvernements qui se sont succédé). Au moins 45 journalistes, dont certains subirent même des sévices, ont eu à séjourner dans des prisons durant des périodes allant de 24 heures à plusieurs mois. Malgré tout cela, les journalistes opposent aux terroristes islamistes et aux autorités une farouche résistance. Toutefois, le contexte, marqué par une effroyable flambée de violence, fera que les conditions de l'exercice du métier d'informer deviendront nettement plus difficiles que celles ayant prévalu durant les années 1990 et 1991, période durant laquelle la presse a connu sa période faste.
De nombreux rapports d'ONG de défense des droits de l'homme rendus publics, à l'époque, se rejoignent sur le fait que «les journalistes ne pouvaient pas, par exemple, réaliser des reportages dans toutes les régions du pays en raison des menaces de mort proférées contre eux par les groupes terroristes». Autant dire que «tout professionnel qui tombait entre leurs mains était tout simplement un homme mort». En outre, mentionnent ces rapports, «il n'était pas aisé de se déplacer librement à cause de l'attitude des forces de l'ordre, qui ne toléraient pas, pour ainsi dire, la présence des médias sur les théâtres des opérations». La situation s'est compliquée davantage lorsque les autorités se sont dotées, sur le plan réglementaire, de textes qui leur ont permis de rappeler à l'ordre, sans ménagement et à n'importe quel moment, les titres audacieux qui ont osé franchir la ligne rouge. Ce n'est pas tout. Le gouvernement n'a pas tardé à instaurer l'imprimatur de 1993 à 1997 pour contrôler les journaux à leur sortie des imprimeries. Les autorités de l'époque n'ont pas hésité également à utiliser le monopole sur la publicité et sur l'importation du papier comme moyen de pression et souvent de chantage sur les publications.
Les pressions étaient parfois tellement fortes que certains journaux ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Les mesures prises par le pouvoir, pour museler ou tout au moins pour maintenir sous haute surveillance la presse, ne s'arrêtent pas là. Trois années après la levée de l'imprimatur, les autorités récidivent en introduisant notamment dans le code pénal un article (le 144 bis) prévoyant des peines de prison allant de 2 à 12 ans et des amendes pour tout propos jugé diffamatoire. Depuis l'adoption, en 2001, par le Parlement de cet amendement inique, une véritable épée de Damoclès est suspendue en permanence sur la tête des journalistes algériens. Malgré les assurances données par le pouvoir de l'époque, les poursuites judiciaires se sont multipliées à l'encontre des journalistes et de leurs directeurs de rédaction. En ce sens, le président Bouteflika, qui s'est souvent réclamé des idéaux de Thomas Jefferson, a plus passé ses deux premiers mandats à «guerroyer» contre les médias plutôt qu'à d'œuvrer et consolider les bases de la liberté d'expression et de la presse.Par ailleurs, malgré la fin de son monopole sur la presse en 1990, le pouvoir continue à s'illustrer par une gestion politique des sociétés d'impression publiques dont dépend la survie de plusieurs dizaines de titres.
Et la création d'un holding d'entreprises d'impression par le ministère de la Communication, en juillet 2008, n'a fait que renforcer le contrôle de l'Etat dans ce domaine. Bien évidemment, un tel système — qui refuse de fonctionner sur les règles de la commercialité — réduit à sa plus simple expression la marge de manœuvre des journaux qui auraient l'idée d'exercer un regard plus critique sur la société et sur la vie politique nationale. A l'inverse, certains titres privés, connus pour leur proximité avec le pouvoir, ne sont pas du tout rappelés à l'ordre, bien qu'ils cumulent d'importantes dettes auprès de ces mêmes imprimeries. En continuant à agir de la sorte, le pouvoir a non seulement faussé le jeu de la concurrence mais a surtout noyé, sous une multitude de titres maintenus en vie de manière artificielle, les journaux récalcitrants. Du moins, c'était là son objectif premier à travers cette démarche. Parallèlement à ce procédé sournois, il n'est pas inutile de rappeler que l'Agence nationale de l'édition et de la publicité (ANEP) s'est employé à distribuer la publicité des administrations et des entreprises publiques en fonction des lignes éditoriales et du degré d'allégeance des journaux au pouvoir en place.
Dans cette situation de verrouillage généralisé, il va sans dire qu'il est pratiquement impossible de créer un journal, quand on ne bénéficie pas d'entrées solides au sein de l'administration et, surtout, quand on n'est pas parrainé par un acteur du pouvoir. Les journalistes indépendants, qui ont encore la chance de pouvoir exprimer de temps en temps leurs opinions, ne jouissent, quant à eux, que d'une liberté conditionnelle. Il suffit parfois d'un petit «écart de langage» pour que leur carrière s'arrête net, du jour au lendemain.
Bien peu différentes de ses voisins immédiats, les autorités algériennes confirment, à travers les nombreux stratagèmes mis en place ces 20 dernières années pour régenter le champ médiatique, leur nature autoritaire et leur refus de voir émerger de véritables contre-pouvoirs.


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