Les Etats-Unis, c'est connu, ne sont pas une nation de football. Au contraire. Il figure parmi les sports les moins populaires dans cette partie du monde. A ne pas confondre, bien entendu, avec le football américain qui est largement répandu dans cet immense pays de plus de 300 millions d'habitants. Au football américain s'ajoutent d'autres disciplines aimées par les Américains, tels le baseball, le hockey et le basket-ball. Le manque d'intérêt pour le soccer, comme on l'appelle en Amérique du Nord, n'a cependant pas empêché son développement. Et cela s'est fait, en grande partie, grâce à la FIFA. Avant d'accorder aux Etats-Unis l'organisation de la Coupe du monde 1994, la FIFA avait posé comme condition la mise en place d'un championnat professionnel à caractère national. Les Américains ont certes traîné des pieds, mais ont tout de même tenu parole en créant en 1996 la Ligue majeure de soccer (MLS). La MLS Cup Depuis, le football ne cesse de se répandre dans cet immense pays, trouvant de plus en plus d'admirateurs, mais aussi de pratiquants. La MLS comprend une saison régulière qui se joue d'avril à octobre, suivie de séries éliminatoires et d'une finale baptisée MLS Cup. Après un début timide, la MLS a connu une rapide expansion. Elle est passée de 10 équipes en 1996 à 16 équipes en 2010. Les dirigeants de la ligue ambitionnent d'arriver à un championnat à 20 équipes en 2012-2013. Le championnat est organisé sous forme de franchises à payer pour entrer dans la ligue. Il n'y a pas de système de relégation et de promotion. Les franchises (15 américaines et une canadienne) sont réparties en conférences (Est et Ouest). Cette forme d'organisation, qui sort du championnat classique, vise à permettre aux petites équipes de se développer. La grande majorité des joueurs vient des Etats-Unis, mais aussi de Jamaïque, du Canada et de Trinidad et Tobago. Parmi les clubs les plus cotés il y a Galaxy de Los Angeles, pour lequel a joué David Beckham en 2007. Autre caractéristique du championnat nord-américain, c'est qu'il fixe le plafond salarial pour les joueurs. Ce qui n'est pas le cas ailleurs, dans les autres championnats, notamment européens, où les joueurs perçoivent des salaires qui donnent le tournis. Cela dit, une règle d'exception existe ; elle est appliquée en faveur des joueurs étrangers, comme Beckham en 2007. Grâce à la création d'un championnat, le soccer s'est répandu aux Etats-Unis. Une question de coûts Ainsi, selon les dernières statistiques disponibles, plus de 3 millions d'enfants sont affiliés à la United States Youth Soccer Association. S'il est largement pratiqué par la nouvelle génération américaine, surtout celle issue de l'immigration, c'est parce qu'il est beaucoup moins coûteux que les autres disciplines traditionnelles américaines. D'où, d'ailleurs, cette expression connue aux Etats-Unis qui dit que les enfants grandissent en jouant au soccer mais finissent par regarder le football. La pratique du soccer s'est surtout répandue chez les filles. Passionnées par ce sport, les Américaines ont fini par se distinguer dans de grandes compétitions internationales. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que les Etats-Unis ont gagné deux fois la Coupe du monde du football féminin et décroché trois médailles d'or aux Jeux olympiques. Audience record S'il n'est pas un pays de football, l'Amérique commence à y prendre goût. Les téléspectateurs américains étaient nombreux, la semaine dernière, à suivre le match ayant opposé leur équipe à celle d'Angleterre. Un match, rappelons-le, qui s'est terminé par un but partout. Environ 14,5 millions d'Américains ont regardé ce match, soit la meilleure audience dans le pays pour un match de football depuis 1994, selon l'institut Nielsen. En 1994, ils étaient 15,8 millions Américains à suivre leur équipe, au Brésil en 8e de finale du Mondial 1994 (0-1). Mais selon Nielsen, le nombre de téléspectateurs pour Etats-Unis – Angleterre constitue un record pour un match de premier tour. Le précédent record d'audience aux Etats-Unis pour un match de premier tour avait été établi en 1994, lorsque 12,1 millions de personnes avaient regardé la rencontre Etats-Unis-Roumanie. Même si cela reste insignifiant comparativement aux 300 millions d'habitants. S'il y a de plus en plus d'Américains qui suivent le football, c'est surtout grâce à la constante présence de leur équipe en Coupe du monde depuis la 15e édition organisée par les USA en 1994. De toute leur histoire, les Américains se sont qualifiés huit fois à la phase finale de la Coupe du monde ; ils ont réussi à franchir quatre fois le premier tour. Leur première participation remonte à 1930, en Uruguay.
