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Une nouvelle scène algérienne du jazz se met en place
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2010

Une nouvelle scène du jazz s'installe doucement en Algérie. Au dernier Festival international du jazz (Dimajazz) de Constantine, en mai dernier, des groupes sont montés sur scène, soutenus par le jeune public. Le groupe Illusion de la ville des Ponts a fait sensation. C'était sa première grande scène quatre ans après sa création. Illusion a été relancé en 2009 après des départs de certains membres fondateurs et l'arrivée de nouveaux musiciens tels que Kikim Mechaar à la batterie et Mehdi Mehennaoui la guitare. Ils sont venus se joindre à Karim Bezaz à la basse, Anis Chekireb, au chant et la guitare, et Adem Aïssaoui au clavier. Moyenne d'âge : 24 ans. «En 2009, nous avons emporté le prix Découverte du Centre culturel français grâce auquel, nous avons fait une tournée avec des concerts à Oran, Tlemcen et Annaba», explique Anis Chekireb, qui a appris seul la musique. Porté sur le rock alternatif, Illusion ne tourne pas le dos au jazz et au blues. Au Dimajazz, il a présenté une nouvelle chanson, Finding what I'm looking for (trouver ce que je cherche). «Pour l'instant, on écrit seulement en anglais», a reconnu Anis, aidé dans la composition par Adem Aïssaoui. Sans complexe, les cinq membres du groupe ont interprété des morceaux de Marcus Miller, Billy Cobham et Aziza Mustafa Zadeh. «Je ne suis pas favorable à la fusion. Le groupe préfère avoir son propre son et ne pas jouer du déjà entendu. Cela dit, nous sommes ouverts pour jouer avec d'autres groupes», a soutenu Anis qui aime la voix du Britannique Matthew Bellamy, chanteur de génie.
Big Band
«Heureusement qu'il y a le Dimajazz à Constantine qui encourage les jeunes. Sans ce festival, des groupes comme le nôtre ne seront jamais à l'affiche ! Nous allons produire notre propre album, avec quatre titres déjà enregistrés comme The Waiting. Ecrire en arabe est un projet pour nous», a encore expliqué Anis Chekireb. Illusion cherche un auteur qui écrit en arabe. Les membres de BB Blues, eux, chantent en anglais aussi, le blues autant que le jazz et le rock. «Je pense actuellement aux textes. Quelle forme auront-ils ? Difficile de chanter le blues en arabe. En targui, c'est possible car, dans le Sud, il y a un genre de blues», souligne Fawzi Mecellem, 26 ans, chanteur et guitariste du groupe BB Blues. Après une période d'instabilité de dix ans, Blue Birds Blues s'est doté d'une section cuivre. Outre Fawzi, le groupe est composé de Khaled Laouar à la basse, Redouane Nehar à l'harmonica, Nazim Benkaci à la batterie, Lotfi Mouknèche au clavier et Hacène Zemrani et Hichem Hamza au saxophone (un trompettiste devra bientôt rejoindre le groupe). L'idée de former un big band n'est pas loin. «Nous travaillons sur un album qui devrait sortir la fin de l'année. Dans le blues, c'est l'interprétation qui compte le plus. Les sonorités du blues se rapprochent beaucoup de la culture orientale. Je suis favorable à la bonne fusion», relève Fawzi Mecellem qui soutient que ce genre musical a son public en Algérie. Récemment, BB Blues a rendu un hommage à Stevie Wonder lors de concerts en sold out à Alger.
La mise sur orbite
Le groupe algérois Madar (orbite en arabe) est né en 2007 après une formation à la faveur du Dimajazz. L'association Lima, qui a initié ce festival, et le groupe français Tôt ont soutenu cette idée. «Une année après, on est venu jouer au Dimajazz à Constantine. C'était notre premier concert. Nous avons présenté nos propres compositions avec une couleur algérienne», se souvient le violoniste Khireddine Mekkachiche. Les batteurs Hafid Abdelaziz et Nazim Benkaci ont rejoint le bassiste Najib Gamoura et Khirddine Mekkachiche. Le groupe a fait appel au guitariste de jazz le plus en vue à Alger, Amine Hamrouche (Aminos) pour être au complet. «Nous avons depuis 2008 animé plusieurs concerts. Sorti en 2009, notre premier album contient le live du Dimajazz de 2008. Rien n'a été refait. Nous sommes restés fidèles à la représentation initiale», relève Khireddine Mekkachiche. En avril dernier, Madar a été invité à participer à la semaine culturelle algérienne en Russie. «La première sortie officielle du groupe à l'étranger». Le groupe a joué récemment avec Stephan Payen à Alger dans un concert organisé par l'ONCI. Pour Khireddine Mekkachiche, il y a un mouvement certain sur la scène algérienne du jazz. «Il y a des groupes qui se forment. Le public du Dimajazz prouve que cette musique a de l'audience. Cette dynamique commence à se déplacer vers d'autres villes. A chacun de nos concerts, nous sommes satisfaits de la forte affluence. Nous avons même vu des familles ! Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que le jazz est inaccessible.». Dire que les jeunes ne jouent que du rock est, pour lui, une idée reçue. Khireddine Mekkachiche autant que Fawzi Mecellem ont été formés à l'origine dans un ensemble andalous.
Philosophie de la musique
Zoheir Bouzid, commissaire du Festival Dimajazz, trouve positif que les jeunes groupes enregistrent leurs travaux. «En 2003, nous avons entamé une action pédagogique. A cette époque-là, on parlait des master class mais personne n'en comprenait le sens. A partir de 2005, nous avons lancé l'organisation de résidences de formation et de création», rappelle-t-il. L'association Lima et Aka moon, un groupe belge de jazz expérimental, ont organisé des formations pour les musiciens. «Nous avons des musiciens de bon niveau mais ils ont une approche ancienne. Le problème du musicien algérien est qu'il développe une relation avec l'instrument et pas avec la musique. Comprendre l'histoire, les secrets et la philosophie de la musique est important. Côtoyer les grands professionnels étrangers permet aux artistes algériens de s'améliorer», a souligné Zoheir Bouzid. Il a remarqué que des groupes sont sortis du Dimajazz tels que Sinouj, Madar, Aminoss, BB Blues et Koudia Atti. «On est en train de construire une nouvelle vague, une alternative dans le pays, tout en gardant notre identité. Universaliser notre culture est une bonne manière de former les musiciens. Nous avons proposé par exemple au Conservatoire de Constantine un atelier de batterie. Des jeunes, filles et garçons, y jouent avec des partitions.»
Pas de honte
Pour sa part, Adnane Ferdjioui, producteur et animateur de «Black and Blue», une émission de jazz, diffusée chaque jeudi soir, sur la Chaîne III, prétend qu'on ne peut pas parler encore d'une scène de jazz en Algérie. «Des groupes ne réussissent parce qu'ils n'ont pas d'endroit où répéter, d'autres manquent de matériel. Cela relève normalement de l'action des maisons de jeunes», note-t-il en relevant que des groupes tels que Sinoudj et Madar ont leurs propres compositions. «Ils sont à un stade de sérénité qui leur permet de composer. C'est très important. Illusion joue très bien, surtout les reprises des années 1980 et 1990. Il a ses propres compositions également mais il ne les a pas encore enregistrées. Pendant le Dimajazz, on a écouté qu'un seul titre. Mais il y a une volonté d'aller de l'avant. C'est un groupe autonome qui a son matériel», ajoute l'ex-directeur artistique de Alger Jazz meeting. Et de lancer un appel aux autres jeunes groupes qui ne se révèlent pas encore au public. «N'hésitez pas et n'ayez pas honte. Le jazz ne peut pas continuer en Algérie si ces groupes persistent à ne pas se faire connaître. BB Blues, Illusion, Madar et Sinoudj ont eu le courage de faire des propositions aux organisateurs de spectacles et aux gens des médias», appuie Adnane Ferdjioui. Selon lui, un festival de jazz ne peut pas avoir une longue vie sans la présence d'artistes algériens. «Aux festivals de Copenhague et de Stokholm, note-t-il, 80 % de la programmation est locale…»


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