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Les graminées de la mort
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2009

Ils sont de retour les vendeurs de maïs ! Comme chaque année en pareille période, Smara, petite bourgade située sur la RN5, à la sortie ouest de la ville d'El Eulma, se transforme en véritable souk de maïs. Cette année, celui-ci a été plutôt précoce.
Une nouvelle vague de commerçants, les vacances scolaires aidant, déferlent sur les lieux et jalonnent, dès le matin, les bords de cette route à très grande circulation pour vendre ces graminées à ses usagers. Les vendeurs sont, pour la plupart, les enfants des agriculteurs de la localité qui, au lieu d'écouler leur produit au marché, préfèrent le vendre sur place et bien entendu plus cher. Installés le plus souvent par petits groupes, à l'ombre des arbres, ces jeunes étalent à même le sol leurs marchandises, allument du feu à l'aide de brindilles ou de charbon de bois, sorte de barbecue de fortune, et commencent la rituelle cuisson du maïs où les règles d'hygiène les plus élémentaires sont ignorées. Le maïs, une fois cuit à point, sera étalé sur des caisses en bois ou sur simple papier journal à la merci des mouches et de la poussière pour sécher après avoir été trempé dans une eau salée, douteuse. Très coriaces, ces vendeurs affichent des prix dépassant l'entendement ; il est inutile de marchander car les mômes sont intraitables. Ces pratiques pour le gain facile se renouvellent chaque saison et au même endroit, au mépris des dangers auxquels sont exposés les vendeurs eux-mêmes et les automobilistes, car les accidents sont fréquents et dramatiques en ces lieux. Attirés par le maïs, les conducteurs de véhicules s'arrêtent n'importe où et n'importe comment. Aussitôt, ils sont littéralement assaillis par une nuée de gosses. Cette ruée est malheureusement encouragée par les automobilistes inconscients qui s'arrêtent le plus souvent au beau milieu de la route bloquant ainsi la circulation en prenant le temps de tâter le produit et en discuter le prix sans se soucier de ce qui se passe derrière. Dans ce contexte, la semaine dernière, un motocycliste a été fauché par un camion à quelques centaines de mètres à peine de ce lieu. Le lendemain, un autre accident survenu au même endroit près d'un ralentisseur, a fait trois blessés, dont un grave, suite à la collision de deux camions. Ce spectacle, pour le moins insolite, se passe en plein jour sans que cela n'émeuve outre mesure. Si rien n'est fait pour remédier à cet état de chose, les conséquences en seront désastreuses. Il est à signaler que les jeunes sont encouragés par leurs parents, motivés par la soif du gain. A Smara, un danger réel guette ces petits vendeurs de maïs

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