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Mona Achache. Réalisatrice et scénariste : «J'ai envie de faire des portraits de femmes en Algérie…»
Publié dans El Watan le 04 - 08 - 2010

– Le film Le Hérisson, est un bestiaire philosophique. Un regard enfantin dévoilant la vérité des adultes…
Oui, c'est un peu cela . C'est un regard assez cru et cynique sur le monde. Mais, il y amène aussi, avec sa naïveté et son imaginaire, une dose de poésie qui peut donner, du coup, quelque chose ressemblant à de la philosophie. En tout cas, c'est ce qui se dégageait du livre (Le Hérisson). Quelque chose de presque onirique, poétique, philosophique. Oui, j'ai essayé de le garder dans le film.
– Un œil «design» d'une petite fille sur les adultes…
Ce regard-là, n'a pas le même sens que dans le film par rapport au livre. Je l'ai légèrement modifié. Pour moi, elle (la petite fille) a peur du monde qui l'entoure. Elle ne veut pas l'affronter. Elle décide de le fuir. Mais avant cela, elle décide de filmer tout ce qui l'entoure pour montrer l'absurdité de la vie. Et finalement, elle se rend compte que les choses sont plus surprenantes que ce qu'elle imaginait. Mais oui, il y a cette démarche d'aller filmer les autres pour essayer de comprendre.
– C'est aussi un certain regard «impertinent» mais triste sur le malaise des adultes…
Oui ! Je voulais montrer une famille qui, de l'extérieur à l'air unie, heureuse, riche…Ils sont beaux…Tout ça à l'air douillet et confortable. Et puis finalement, c'est la réunion de plusieurs personnes qui sont très différentes, très égoïstes, très narcissiques et très névrosées. Et c'est vraiment une raison d'avoir envie de se suicider. (rires). Comme veut le faire Paloma.
– Paloma est candide mais blasée…
Voilà ! Cela fait partie de ces familles qui sont tellement formatées et où les choses sont tellement prévisibles dont ce que va être le parcours scolaire, universitaire…Et puis, elle voit sa sœur qui suit la lignée des parents. Alors, elle se dit : ''comment dans une famille comme celle-ci, vais-je avoir la possibilité de devenir autre chose que ce qu'on me destine à être''. C'est comme si, à 12 ans, elle sait déjà ce qu'elle va devenir. Donc, elle observe ses parents, elle les filme. Cela la détermine d'autant plus dans l'idée qu'elle ne veut pas leur ressembler.
– Le Hérisson renferme des clins d'œil et autres référents littéraires notamment à celui d'Anna Karénine…
Oui, ça c'était dans le livre. C'est un joli clin d'œil. C'est lié au fait que Renée ( Josiane Balasko) comme Paloma a peur du monde. Mais, elle s'en sort différemment. Elle décide de se cacher. Elle se réfugie dans ses livres. Cependant, elle pense que justement dans ce monde où tout est tellement prévisible, personne n'aura envie de savoir que la concierge est une grande lectrice. Parce que cela fera d'elle une espèce de créature de foire. Donc, elle préfère se cacher jusqu'au jour où elle se démasque sans le vouloir auprès de Kakuru.
– Justement, c'est une belle leçon d'espoir et d'espérance…
Oui ! J'avais vraiment envie de raconter l'histoire de cette femme qui, derrière des apparences peu avenantes, dissimule une intériorité énorme. Souvent, on me dit : ‘'c'est incroyable comme Josiane Balasko a réussi à s'enlaidir. Moi, je n'arrive pas à la trouver ''moche''. Je la trouve plutôt belle, même. Pour moi, l'humanité, la générosité, la douleur qu'elle dégage, sont tellement fortes que je n'arrive pas à la trouver ''moche''. La laideur, pour moi, est celle qui est apparente. Celle de quelqu'un de méchant, de dur.
– Pour une jeune réalisatrice, vous avez bien «casté et coaché» Josiane Balasko…
Josiane est formidable. Elle travaille beaucoup. Durant toute sa carrière, elle a interprété des rôles marquants de femmes qu'on a peu l'habitude de voir. Ces femmes invisibles, quoi! Que soit le rôle saphique dans Gazon maudit, Trop belle pour toi ou dans Le Hérisson. Elle a campé énormément de personnages très forts. Et puis, elle a cette force de servir de tout son corps, de tout ce qu'elle est pour nourrir le personnage. C'est ce qui fait, qu'elle est à chaque fois aussi spectaculaire.
– Paloma, l'impertinente, a un talent prometteur…
(Rires). Elle a beaucoup de talent. Je ne sais pas si elle sera comédienne. Elle me dit qu'elle voudrait être journaliste, je crois. Je ne vais pas, moi, lui prédire son avenir. Elle deviendra ce qu'elle veut. Et c'est très bien !
– Comment l'avez-vous dirigée…
Elle a une très bonne mémoire. Je lui demandais d'apprendre le texte et de ne jamais le dire avant le jour du tournage. Et quand elle le dira, il y aurait un côté un peu comme ça, spontané. Ce qui était parfait ! Donc, je lui demandais d'apprendre le texte presque la veille, pas avant. Pour qu'elle n'ait pas trop de temps pour l'apprendre trop par cœur. Elle a beaucoup travaillé. On a fabriqué ensemble le personnage. C'était un vrai travail de comédienne. Ce n'était pas qu'instinctif. Il y a eu un vrai travail sur sa voix, sur ses gestes. Non, non ! Elle est incroyable ! (rires)
– Maintenant, vous ne faites plus court, mais long métrage…
Moi, j'ai un petit parcours. J'ai fait deux courts-métrages et un documentaire. J'ai deux enfants. Le film sur lequel je travaille aujourd'hui, n'a vraiment rien à avoir avec. Si ce n'est que c'est encore des portraits de femmes. Je crois que j'aime bien.
– Le pitch ?
C'est le portrait de trois femmes. Une adolescente, sa mère et sa grand-mère. Montrer que les liens familiaux, parfois, peuvent être une force et un poids. Cela parle de la famille, de ce que c'est d'être une femme à tous les âges. A 15 ans, 45 ans et 80 ans. C'est très différent du Hérisson. C'est un long métrage que j'ai écrit et n'est pas encore fait.
– Votre approche filmique est toujours filiale…
Oui ! Il est souvent question de transmissions familiales. J'avais déjà fait un court-métrage sur ma grand-mère, qui avait perdu son père pendant la guerre. Il y avait dans cette relation filiale quelque chose qui se transmettait. J'ai réalisé un documentaire sur l'accouchement qui est la base même de la transmission de quelque chose. Ainsi qu'un autre court-métrage qui est plus drôle et plus léger intitulé La Peluche de ma fille. Une peluche perdue dans Paris et qui se transmet comme ça et puis qu'on retrouve. Dans le Hérisson, c'est la même chose. Il y a un vrai passage de relais entre Paloma et Renée. Il y a un regard posé sur l'autre et qui le fait renaître. Je trouve que c'est vrai. La transmission à petite échelle au sein d'une famille, dans une rencontre amicale ou amoureuse, c'est très fort.
– Aimeriez-vous tourner un film en Algérie…
Ah, j'adorerais ! Pareil, parmi les mille sujets. Comme j'aime beaucoup parler des femmes. Tous les séjours, que j'ai effectués au Maroc et en Algérie, me poussent à réaliser des portraits de femmes fascinants et très complexes par rapport à la condition féminine. Oui, c'est un sujet qui m'intéresse. L'Algérie, un pays qui m'intéresse. Une culture qui me plaît, voilà !


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