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Beyrouth Tolérance et bombance
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2010

En ce vendredi, 17e jour du mois de Ramadhan, c'est la veille du week-end. Rien de fébrile dans l'air. Une chaleur caniculaire. Le fameux ballet incessant des avions dans le ciel de Beyrouth a disparu. Un signe patent ! Les touristes préfèrent ne pas se rendre au Liban pendant le Ramadhan. On entend une clameur «tentaculaire» de Beyrouth. Par exemple du quartier du Solidère, la mosquée Rafik Hariri diffuse des versets coraniques, l'appel du muezzin pour la prière du vendredi puis le prêche de l'iman. Mais les haut-parleurs ne sont pas mis très fort. Le long de la corniche est quasiment vide. Les plages sont désertées. Hormis des pêcheurs à la ligne qui dérogent à cette vacuité. Du côté du fameux boulevard Al Hamra, le quartier huppé et «trendy», les boutiques affichent les soldes, les restaurants, les snacks, brasseries et autres pizzerias sont ouverts la journée. Mais ne sont pas bondés. Une clientèle éparse.
L'effet Ramadhan ! Dans cet endroit, on peut croiser des passants grillant une cigarette, sirotant un soda ou dégustant une glace. Et ce, dans une nonchalance, un flegme et une indifférence totale. Une banderole accrochée dans ce boulevard résume cet état d'esprit de respect mutuel et de tolérance : «We love Al Hamra» (la lettre o sous forme de cœur rouge, à l'instar de I Love New York). Vers 19h15, heure locale, c'est l'appel du muezzin à la prière du maghreb et l'iftar (rupture du jeûne). Contre toute attente, les rues ne sont pas désertes, les voitures et les gens circulent toujours et vaquent à leurs activités. Ici, le temps ne s'arrête guère. La vie continue. «Ce n'est pas la même ambiance qu'aux Emirats arabes, en Tunisie ou en Algérie. Ici, à Beyrouth, il n'y a pas de signes ostentatoires montrant que c'est le Ramadhan. Les gens de l'intérieur vivent l'ambiance du Ramadhan. Par exemple à Sayda, on conserve plutôt le cachet de ce mois sacré.
La tradition est maintenue là-bas. Mais, la veille de l'Aïd (El Fitr), Beyrouth va vivre une grande animation. Des Syriens et des Jordaniens viennent ici célébrer la fin du Ramadhan. La Syrie est à deux heures et la Jordanie à quatre heures de Beyrouth…», nous expliquera Myriam, une journaliste libanaise.
L'Iftar à Achrafieh
Pour rattraper le déficit accusé par la perte sèche de consommation diurne, les restaurants se rabattent sur le chaland avec des formules iftar et s'hour comme c'est le cas de l'établissement la Terrasse de Raouché. Il y a même au quartier chrétien d'Achrafieh certains restaurants qui proposent des menus spécial Ramadhan. Dans un autre quartier, c'est une opération iftar de solidarité à l'endroit des démunis. Ainsi, un espace y a été réservé en plein air à cet effet. Par ailleurs, d'une manière plus anecdotique, pendant tout le mois de Ramadhan, la chaîne de télévision MTV, Liban, diffuse en direct «Dans l'air ensemble» : un iftar où les invités dînent à 50 mètres au-dessus du sol. Installés dans leur fauteuil, la ceinture de sécurité attachée, une vingtaine de convives dégustent, chaque soir, les mets préparés par un chef autour d'une table dans les airs et débattent à la place des Martyrs, à Beyrouth. La table de l'iftar à Beyrouth est dressée par l'incontournable mezzé.
Le mezzé est une spécialité libanaise parmi les plus connues, qui se présente sous forme d'un assortiment de plats. C'est un ensemble de hors-d'œuvre différents pouvant aller de six (petit mezzé) déposés sur la table et dont on se sert en s'aidant du pain libanais. Il comprend un choix savant des spécialités suivantes : le tabouleh (salade de persil haché, de blé dur concassé, de tomates, d'oignons et de menthe), le fattouche est l'autre salade vedette. C'est un mélange de légumes de saison : pourpier, laitue, radis, tomates, concombres, persil et menthe ; le batenjan, appelé également baba ghannouj ou metabal, est une purée d'aubergines souvent décorée de grains de grenade ; le hommos, une purée de pois chiches à l'huile de sésame (tehini), parfois agrémenté de pignons frits et de viande ; le kebbé, viande fraîche de mouton ou de veau, battue avec du blé concassé, assaisonnée et servie crue, frite ou grillée ; le labné, sorte de fromage crémeux semblable au yaourt, les rkakates sont des petits chaussons de pâte feuilletée garnis de fromage de chèvre, de crabe ou de viande.
Le selk (blettes) ou le kechk (délicieux yaourt, fermenté, séché puis réduit en poudre). Se nomment fatayers ou sambousecks, les warak enab, feuilles de vigne farcies, et le foul médammas sont des fèves à l'huile. Comme dessert, de la pâtisserie libanaise. Les spécialités sont la baklawa (disponible sous plusieurs formes : kol w'chkor, doigts, losanges), le kenafeh, le moghli, le mafrouké, le maâmoul (gâteau à base de semoule fourré aux dattes, aux noix ou aux pistaches, saupoudré de sucre glace), ou encore la osmaliyeh, un gâteau ayant l'apparence de vermicelles, fourré de fromage crémeux et couvert de sirop, la mouhalabia (pudding de crème de riz garni de confiture de pétales de roses et d'amandes). Et puis, le café turc servi par infime dose dans une petite tasse (findjel). Le soir, la corniche de Beyrouth, déserte la journée, est la destination de choix. C'est là que ça se passe.
Plus précisément à Raouché. Un lieu de villégiature nocturne où l'on peut se promener, flâner, faire du jogging, du vélo ou encore s'attabler à une terrasse d'un café et prendre du narguilé (chicha). Les voitures stationnent le long de cette promenade distillant du tarab arabi, du R'n'b, du George Wassouf… Au centre-ville, plus communément appelé «downtown», à Solidère, les ruelles piétonnes d'Aswak Beyrouth connaissent une animation. Le mausolée du président Rafik Hariri est ouvert aux visiteurs, des clubbers attendent devant la discothèque Buda et les klaxons annoncent les embouteillages.


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