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Pour une exploitation rationnelle de nos ressources halieutiques
Publié dans El Watan le 02 - 01 - 2011

Les espèces qui ont fait l'objet d'études exhaustives sont celles dont l'abondance et la valeur commerciale sont les plus évidentes: sardine (Sardina pilchardus), sardinelle ou allache (Sardinella aurita) et anchois (Engraulis encrasicolus) pour le petit pélagique, espadon (Xiphias gladius) et thon rouge (Thunnus thynnus) pour le grand pélagique; rouget (Mullus barbatus et M surmuletus), merlan (Merluccius merluccius), pageots (Pagellus erythrinus, P. acarne, P. bogaraveo), rascasse profonde (Helicolenus dactylopterus) et quelques sélaciens (raies et requins) pour les poissons démersaux, crevette rouge (Aristeus antennatus et Aristeomorpha foliacea), crevette blanche (Parapenaeus longirostris) et crevette caramote (Penaeus kerathurus) pour les crustacés décapodes ; seiche (Sepia officinalis) pour les mollusques céphalopodes ainsi qu'une espèce de coelentérés à très haute valeur commerciale : le corail rouge (Corallium rubrum).
A part ces quelques espèces, à haut rendement commercial, mieux connues parce que plus recherchées, il faut admettre une véritable indigence dans la connaissance de nombreuses autres ressources qui méritent d'être reconnues, mieux cernées et plus rationnellement exploitées. Pour toutes ces ressources, il paraît évident que l'aspect scientifique doit être enrichi d'une approche à finalité économique qui cherche à situer le degré de participation des différentes espèces à l'effort de pêche sachant qu'une exploitation rationnelle est une véritable source de richesse pour l'économie nationale et que les travaux des scientifiques ont pour objectif la détermination de recommandations opérationnelles qui participent à favoriser la prise de décisions économiques.
Notre parti pris de cette recherche est de tenter le rapport le plus efficient entre les exigences de la science et les besoins de l'économie, cette profession de foi est dictée par la nécessité de participer au développement d'un secteur qui, aujourd'hui, souffre d'une organisation et d'un niveau de gestion qui réduit le niveau de sa participation à la formation du revenu national malgré un potentiel en tous points remarquable :
– 1200 kilomètres de façade maritime méditerranéenne riche en opportunités de toutes sortes,
– disponibilité de nombreux abris naturels et d'infrastructures adaptées au développement de la pêche,
– existence de très nombreux groupes d'animaux marins d'intérêt économique confirmé peu ou mal exploités, –
– présence d'une ressource humaine nombreuse et perfectible,
– personnel scientifique en augmentation constante,
– moyens financiers et équipements appropriés accessibles,
– volonté des pouvoirs publics de promouvoir une exploitation des ressources halieutiques plus intensive dans le respect des équilibres écologiques.
Il apparaît tout à fait justifié de mettre la science au service du renouveau de ce secteur dont les richesses sont exploitées, en règle générale, de manière anarchique et parfois irresponsable. Il est tout à fait anormal que l'Algérie, qui dispose d'un tel potentiel, reste l'un des pays de la Méditerranée où le taux de consommation annuel moyen en poisson par tête d'habitant est des plus faibles.
Le développement de la pêche en Algérie ne saurait se passer d'une opération de recueil et de traitement d'informations qui ne néglige aucune espèce et aucune aire d'intervention.
Cet investissement qui conditionne la réussite d'un programme d'aménagement halieutique envisagé dans le cadre du programme national de relance économique, passe avant tout, au delà de la disponibilité de moyens d'exploration, par la formation d'équipes pluridisciplinaires d'intervention et la promotion de la recherche océanographique. Les thèmes ouverts à la réflexion sont aussi nombreux et variés que la biodiversité elle-même.
Actuellement, si les données de pêche fournies par les statistiques officielles permettent une estimation approximative globale des captures et de l'effort, elles ne sont pas utiles pour des études d'évaluation des stocks de certaines espèces qui, souvent, se trouvent confondues ou mal déterminées dans les captures. Il en est de même pour le manque d'informations de l'effort de pêche qui se traduit par l'impossibilité d'entreprendre des études de gestion de ces stocks. La collecte de données plus fiables, serait d'une grande contribution pour la mise en place d'un système pratique, adéquat et régulier d'évaluation et de gestion permettant ainsi un aménagement stratégique avec une définition claire des objectifs.
Les divers objectifs théoriquement envisageables dans le cas d'une pêcherie sont :
– la conservation de la ressource à long terme,
– la maximisation de la production physique,
– la maximisation de la valeur totale des captures ou des rentrées de devises,
– la maximisation du produit économique net,
– la diminution des coûts de production (consommation de carburant par exemple),
– l'amélioration de la condition économique et sociale de la main-d'œuvre par une meilleure opportunité d'emplois ou une meilleure redistribution des bénéfices,
– l'amélioration de l'exploitation des espèces secondaires (trop souvent rejetées et représentant un gâchis considérable),
– l'amélioration de la rentabilité des navires par réduction de la destruction des juvéniles.
Hormis les effets néfastes de la pollution du milieu marin qui résultent directement ou indirectement des nombreuses activités terrestres et maritimes, les espèces marines se trouvent surtout perturbées par l'activité de pêche. Toutes les études menées, relatives à l'exploitation des ressources halieutiques, montrent une situation de surexploitation pour de nombreuses espèces démersales sur lesquelles la pression de pêche se concentre dans les mêmes zones depuis des décennies (les pêcheurs transmettent leurs connaissances de père en fils).
A titre indicatif, les chalutiers exploitent en général et durant toute l'année des fonds de pêche situés entre 200 et 400 mètres de profondeur à la recherche de deux espèces de crevettes profondes d'intérêt économique fréquentes et abondantes: la crevette rouge (Aristeus antennatus) et la crevette blanche (Parapenaeus longirostris). Sur ces fonds de vase profonde peu sableuse, la faune associée à ces deux crevettes ciblées se compose de nombreuses espèces dont certaines sont commercialisées comme le merlan (Merluccius merluccius), la mustelle de vase (Phycis blennoides), le faux merlan (Micromesistius poutassou), la baudroie (Lophius budegassa) et la langoustine (Nephrops norvegicus).
En raison d'une exploitation intense de ces fonds, toutes ces espèces se trouvent en danger de disparition :
– diminution sensible de la taille du merlan, de la mustelle et de la baudroie,
– absence de plus en plus marquée dans les apports du faux merlan et de la langoustine,
– nette diminution des rendements de la crevette rouge et de la crevette blanche.
Pour le petit pélagique (sardines, anchois, allaches) les eaux algériennes sont riches et les débarquements fluctuent d'année en année. Ces dernières années, les captures d'allache sont bien plus importantes que celles de la sardine et l'anchois qui diminuent en abondance et en fréquence.
Dans les années 80, le stock pélagique était évalué à 180 000 tonnes et la possibilité de capture de l'anchois était estimée à 30 000 tonnes par année (Campagne Thalassa, 1982). Il semblerait donc que l' allache colonise progressivement la zone de répartition de l'anchois et de la sardine.
De plus, une pratique dévastatrice perturbe gravement le stock pélagique ainsi que certaines niches écologiques : la pêche à l'explosif. Si cette technique de pêche semble rentable (pour certains senneurs débarquant jusqu'à dix fois, plus de petits pélagiques que la majorité des autres bateaux qui pêchent légalement en moyenne une cinquantaine de casiers par unité), elle cause la perte d'au moins deux fois la quantité récoltée et risque d'entraîner à court terme l'effondrement du stock.
Ainsi, l'exploitation de certaines de nos ressources halieutiques se situe à un niveau inquiétant, proche d'une catastrophe biologique (effondrement des stocks) décelée par des travaux scientifiques d'évaluation et annoncée par de nombreux signaux :
– cherté du produit halieutique due à la baisse remarquable de la production enregistrée ces dernières années,
– plafonnement du niveau de production en dépit de l'augmentation du nombre de bateaux de pêche,
– diminution des rendements de certaines zones subissant une forte pression de pêche,
– diminution de la taille maximale pour de nombreux stocks,
– raréfaction et même disparition de certaines espèces …..
Il est donc urgent et indispensable de prendre des mesures adéquates, tant recommandées par les scientifiques algériens, pour une exploitation rationnelle de nos ressources halieutiques.


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