La Soummam ancestrale s'est réinvitée cette semaine dans l'enceinte de la Maison de la Culture de Béjaïa. L'établissement a, ainsi, concocté un riche programme de festivités pour célébrer de manière jumelée l'arrivée du printemps kabyle et la fête de la femme. L'affiche n'est pas 100 % femmes mais presque. L'ouverture s'est faite, hier midi tapantes, exprès à l'heure du déjeuner, sur un seksou ouderyis, un couscous au thapsia (faux fenouil), préparé dans l'enceinte même de la Maison de la Culture et gracieusement servi encore fumant. La troupe folklorique de Kherrata a accompagné de tbal et gheïta la dégustation. En après midi, la chorale féminine d'Ighil Ali a charmé le nombreux public présent avec notamment des reprises du chant ancien de Taos Amrouche et des chants tirés du patrimoine local et patriotique. La double célébration ne se contente pas de déhanchement. Le programme qui s'étale jusqu'au 10 mars prévoit en fait un cocktail de musique, théâtre et cinéma. En musique, le carton ouvre demain, lundi, sur un gala animé par le groupe el kseurois, l'Etoile d'Algérie. Le 8 mars, pour la journée mondiale de la femme, le plateau musical sera animé par des artistes de la ville de Yema Gouraya : la troupe Jasmin et Cheb Hakim. Et pour finir, pour le gala de clôture, dans l'après midi du 10 Mars, est attendu une vedette nationale, cheb Slimane. Et sans discontinuer, Itebalen de Kherrata égaieront de zorna l'esplanade en même temps que des DJ pour attirer les passants. Côté septième art, il est prévu aujourd'hui la projection de Rachida de Yasmina Bachir Chouikh et mercredi celle de Dihya, avec en prime, un débat avec le réalisateur Omar Belkacemi. Rappelons que ce film a obtenu le premier prix du court métrage au festival du film amazigh de Tizi Ouzou en 2010.Autre projection annoncée, pour la mémé séance, celle du film documentaire Conductrice d'engins en présence également d e la réalisatrice Djahida Amzal. Côté théâtre, déboulera sur les planches de la Maison de la Culture, pour un one man show, Cherdouh Belaid. Des stands installés dans le hall exposent le savoir faire artistique des femmes de la région. Bijoux berbères et occidentaux, pâtisseries traditionnelles et orientales, couture, poterie et peinture sur céramique, objets de décoration, arts plastiques,… Le regard s'est beaucoup arrêté sur les tableaux de Nabila Zizi, une artiste friande visiblement de l'expressionnisme abstrait, sourcée dans les silences et les souffrances de l'être humain en général. Un homme, cependant, a tout de même «resquillé» dans l'exposition. Il s'agit de Abdenour Irzi, un artiste travaillant sur du cuivre repoussé, avec minutie et détails, des figures en 3D, de personnages médiévaux et antiques de notre histoire, des citadelles, des paysages… Le domaine de la santé n'est pas en reste. Une conférence sera animée par le docteur Hamissi sous le thème «Comment la femme peut préserver sa santé». Loin de la Maison de la culture, une initiative a aussi marqué la célébration de l'arrivée du printemps, tel que le fixe le calendrier agraire kabyle. L'association du village Djebla, aidée par les scouts SMA d'El Kseur, le groupe Hocine Salhi, a servi hier un seksou ouderyis au niveau de la place Gueydon, le théâtre Abdelmalek Bouguermouh et la résidence universitaire la Pépinière.
