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Un nouvel ordre mondial face à la crise globale
Publié dans El Watan le 30 - 09 - 2009

Au cours de ces dernières décennies, notamment dans la décennie 2000, le monde a traversé les crises les plus graves dans plusieurs secteurs de l'activité sociale : crise politique, crise économique et financière, crise climatique, crise endémique, pour ne parler que des plus visibles.
Face à ces crises, les Etats ont adopté des mesures et des politiques qui sont souvent partielles et sectorielles et qui s'attaquent plus aux symptômes qu'à la source du mal. La conséquence est que ces politiques, précisément parce que sectorielles, n'ont pas eu les effets escomptés et ont au final plutôt aggravé la situation d'une décennie à l'autre. Le Sommet mondial de Pittsburgh (USA) sera une autre occasion de faire le bilan des politiques adoptées jusqu'à maintenant pour faire face à toutes ces crises et d'adopter une stratégie mondiale plus effective. Quel sera le menu sur la table des chefs d'Etat à la réunion de Pittsburgh ? Que sortira-t-il de ce Sommet ? Ce sont ces questions que tout le Monde (avec un grand et un petit « m ») se posent. Avant de tenter de « deviner » quelles sont les stratégies qui pourraient être adoptées lors de ce Sommet. Faisons d'abord un état des lieux dans le monde aujourd'hui en passant en revue les diverses crises qui le secouent.
La crise et ses diverses facettes
Il n'est bien entendu pas possible dans cet article de parler de l'ensemble des crises qui ébranlent le monde aujourd'hui. Parmi toutes ces crises, il y en a cependant qui sont plus déterminantes que d'autres en ce qu'elles ont un impact plus grand sur l'état actuel et l'avenir de notre planète. Ces crises sont principalement : la crise politique, la crise économique, la crise environnementale et la toute dernière, la crise pandémique. Il faut souligner dès le départ que ce n'est pas tant l'acuité individuelle de chacune de ces crises qui est importante mais l'effet combiné de toutes ces crises sur notre monde actuel et futur.Commençons par la crise politique. Celle-ci se manifeste aussi bien à l'intérieur des Etats que dans leurs relations entre eux. A l'intérieur des pays, des conflits d'ordre ethnique, religieux, économique, politique n'arrêtent pas d'émerger ça et là, avec pour effet des centaines, voire des milliers de blessés et de morts presque quotidiennement non seulement en Afrique mais aussi en Irak, Afghanistan, Palestine, et dans d'autres régions du monde.
Une des formes récentes de ces conflits est ce qu'on appelle le terrorisme, qui fait des milliers de victimes et qui n'épargne aucune région du monde avec bien sûr un impact plus grand dans les continents dits en développement. A l'extérieur, les guerres inter-Etats sont observées fréquemment partout dans le monde, avec là encore une fréquence plus grande dans les pays en développement, notamment en Afrique, Asie et Amérique Latine. La dernière en date est la guerre menée par l'Etat hébreu contre la population palestinienne à Ghaza, détruisant hôpitaux, écoles et autres infrastructures de base et faisant plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés et handicapés. Tournons-nous maintenant vers une autre crise : la crise économique dont le volet le plus grave est la crise financière qui est apparue à la surface l'été dernier mais qui a ses origines plus profondes dans le laisser-faire/laisser-aller des années qui ont précédé.
Cette crise est considérée comme tellement grave que certains observateurs et experts l'ont comparée avec la crise de 1929. Cette crise, qui a ses origines apparentes dans le secteur de l'immobilier (crise dite des sub-prime) trouve en réalité ses racines dans le dérèglement du système financier dans son ensemble et l'incapacité des instances financières internationales (FMI, Banque Mondiale et les Banques Centrales des Etats) de réguler les flux financiers et monétaires internationaux. Cette crise, qui est caractérisée comme financière, a eu son lot d'effets : faillites d'entreprises parfois de dimension mondiale (General Motors, Lehmann Brothers, AIG, pour ne citer que quelques-unes), licenciements de milliers, voire de millions de travailleurs partout dans le monde, aggravant le chômage qui avait déjà atteint des taux à deux chiffres. La troisième crise que connaît le monde aujourd'hui, mais qui est, elle aussi, le résultat des politiques énergétiques, productrices et consommatrices passées, est la crise environnementale, dite aussi crise climatique.
Tout le monde s'accorde à reconnaître que cette crise, en apparence naturelle, est provoquée par les politiques économiques et énergétiques adoptées par les Etats et l'absence d'une régulation mondiale de ces politiques. La conséquence est que la Terre, espace de vie des hommes, a subi des changements tels qu'il devient de plus en plus difficile d'y vivre, entraînant des maladies nouvelles mais aussi la résurgence de maladies anciennes qu'on croyait disparus. Cette crise se manifeste aussi par un épuisement des ressources naturelles, ce qui risque de menacer l'existence-même des humains qui voient leur part du gâteau se réduire de plus en plus comme une peau de chagrin. La dernière-née de ces crises, qui n'est pas la moindre, est la crise pandémique de ces derniers mois : la grippe H1N1, communément appelée grippe porcine. Une grippe surpassant toutes les grippes jusque-là connues et qui n'a fait que commencer, le pire, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, étant prévu pour l'automne-hiver prochain.
Cette grippe, qui a commencé au Mexique et qui a touché le monde entier, a déjà fait des centaines de morts et des milliers de cas déclarés ou suspects. Selon les prévisions de l'OMS, il y a beaucoup de chance que cette grippe atteigne le degré le plus élevé de gravité dans les mois qui viennent. Avec tous les moyens que possèdent certaines puissances économiques mondiales comme les Etats-Unis, le Canada et l'Europe, cela n'a pas empêché que la grippe atteigne des populations de plus en plus nombreuses à travers le monde.
Les dégâts, comme d'habitude, sont toujours plus importants dans les pays pauvres d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine. Cette crise, si elle s'aggrave, comme le prévoit l'OMS, peut mettre en péril des millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le monde, ce qui ne manquera pas d'ajouter au pessimisme déjà créé par les autres crises et de faire croire à l'incapacité des hommes de trouver des solutions aux problèmes qu'ils ont souvent créés eux-mêmes Que faut-il faire pour faire face à toutes ces crises ? Il faut tout de suite dire que ce n'est pas une tâche facile compte tenu de l'ampleur prise par ces crises et de leurs interrelations. En effet, la politique a un impact sur l'économie et vice-versa ; ces deux crises ont-elles-mêmes un effet sur l'environnement et l'inverse est vrai ; la santé (physique et mentale) est affectée par ces trois crises ensemble et a un effet, à son tour, sur les trois autres.
Prenons d'abord la politique. Que faire pour que cette dernière aille dans le sens du bien-être des peuples ? D'abord, il faut mettre de l'ordre dans chaque maison nationale. Il faut qu'à l'intérieur de chaque pays, le peuple soit représenté par des leaders élus démocratiquement. Il faut que les trois piliers institutionnels que sont l'Exécutif, le Judiciaire et Le Législatif fonctionnent de façon autonome et qu'il n'y ait plus d'intervention de l'un dans les décisions de l'autre. Ce n'est pas un exercice facile mais un processus qui prend du temps à être mis en place. Il faut aussi que les cultures et les ethnies locales soient reconnues par les régimes au pouvoir non comme un contre-pouvoir mais comme un composant intégrant de la richesse nationale. Il faut également que le pouvoir soit décentralisé et que les décisions locales ne soient plus prises par des pouvoirs omnipotents et omniprésents. Au niveau international, les relations entre Etats doivent être basées sur la souveraineté nationale et le respect des autres. Chaque pays doit être libre de choisir le système politique pour lequel a opté le peuple et aucun pays ne doit s'immiscer dans les affaires intérieures des autres.
L'ONU ne doit plus être une organisation géante sans pouvoir effectif. Elle doit désormais jouer un véritable rôle d'arbitre entre les nations et poursuivre les objectifs qui sont attendus d'elle : assurer la paix et favoriser le développement économique, social et culturel de toutes les nations sans exception, notamment des nations qui ont des difficultés à décoller comme les pays africains. Pour que cet objectif multiple et noble puisse être réalisé, il faut que l'ONU fasse elle-même l'objet de réformes. En particulier, il faut que le système actuel de prise de décision par un comité restreint de membres du Conseil dit de « Sécurité » (quelle sécurité ?) puisse s'ouvrir aux pays émergeants, notamment l'Inde et le Brésil, qui représentent une bonne partie de la population mondiale. C'est uniquement si ces trois remises en ordre-à l'intérieur des nations, dans les relations internationales et au sein de l'organisation mondiale de l'ONU-sont réalisées que le monde pourrait se développer économiquement, socialement, culturellement et écologiquement et vivre en paix.La deuxième réforme à entreprendre concerne l'économie et la finance, et cela également au double plan national et international.
L'équilibre rompu entre l'homme et la nature
Cette réforme doit se faire à deux niveaux : au niveau systémique et au niveau des institutions chargées de réguler l'économie et la finance mondiale (le FMI et la Banque Mondiale). Au niveau systémique, il est temps de reconnaître, comme on l'a fait avec le système socialo-communiste, que le système capitaliste classique n'est plus aussi performant qu'il était au 19e et 20e siècles et qu'il a besoin d'être régulé par un système de règles de fonctionnement et d'éthique. Cette régulation doit jouer aussi bien à l'intérieur de chaque économie nationale que dans les relations économiques et financières internationales. Concernant les institutions financières internationales, une réforme profonde doit toucher le FMI et la Banque Mondiale. Le FMI doit pouvoir trouver un modèle d'organisation et de régulation qui lui permette de jouer le rôle d'arbitrage dans les relations financières et monétaires internationales.
En particulier, il doit être en mesure d'établir une monnaie qui ne soit plus le monopole d'un quelconque Etat et qui remplisse les missions classiques d'une monnaie : moyen d'échange, étalon de la valeur des biens et services, valeur refuge. La Banque Mondiale doit aussi se réviser dans sa représentation et dans ses procédures. Elle doit être dotée d'une structure et d'outils tels qu'elle puisse réaliser l'objectif pour lequel elle a été créée depuis la Seconde Guerre Mondiale : aider au développement des pays, notamment des pays qui n'arrivent pas seuls à se mettre dans la phase du « take-off » et qui doivent être aidés à atteindre les autres phases du développement rostovien. Comme sur le plan politique, ce n'est qu'avec cette double réforme économique-au niveau systémique et au niveau des institutions financières internationales-que l'on évitera les crises comme celle que le monde vient de connaître.Le troisième volet de la réforme mondiale se situe au plan environnemental.
Jusqu'à ces dernières années, la théorie classique considérait que le développement économique allait automatiquement entraîner le bien-être des nations prises individuellement et collectivement. Malheureusement l'expérience des quatre dernières décennies a montré que cela n'est pas vrai. Au contraire, le développement économique souvent « sauvage » a eu pour effet de rompre l'équilibre qui existait entre la Nature et l'Homme en dégradant les deux. On assiste en particulier à un épuisement des ressources naturelles dont l'homme a besoin pour sa survie à long terme. L'exploitation effrénée de la Nature s'est retournée contre l'exploiteur lui-même qui non seulement expérimente une rareté de plus en plus grande des ressources naturelles mais aussi connaît des maladies dûes à la pollution des eaux et de l'atmosphère, au changement climatique et à la disparition des espèces végétales et animales qui jouaient un rôle dans la mise en harmonie de l'Homme et de la Nature.
Le monde ne doit donc plus penser uniquement en termes économiques mais aussi en termes écologiques et se dire que l'on peut faire l'un avec l'autre et non l'un sans l'autre. Arriver à un équilibre entre les deux « E » (le « E » de Economie et le « E » de Ecologie) et ne plus les considérer comme des ennemis mais comme des amis est une nécessité vitale de la symbiose nécessaire entre l'Homme et la Nature. Une des réformes à entreprendre pour rétablir cet équilibre est de créer une Organisation Mondiale de l'Environnement (OME)-qui semble rimer avec Homme-dont l'objectif est de faire que la planète soit plus vivable. Enfin, et ce n'est pas le moindre, il faudrait réfléchir à un nouveau système de santé à l'échelle mondiale. Cette réforme part du postulat de base selon lequel si l'homme n'a pas une bonne santé (physique et mentale) il ne pourra pas entreprendre les activités qui lui permettent de survivre et de se développer. Or lorsqu'on fait une analyse de la situation dans ce domaine stratégique, on constate que le monde connaît une évolution constante et alarmante des maladies, non seulement de nouvelles maladies mais d'anciennes maladies qui refont surface, notamment dans les pays en développement.
Parmi ces maladies, la toute dernière est la grippe H1N1 dite grippe porcine. La dissémination rapide de cette dernière dans presque tous les pays du monde a montré l'incapacité des pouvoirs publics nationaux et des organisations internationales, avec à leur tête l'OMS, de contrecarrer l'expansion de ces maladies et encore moins de les prévenir. Une nouvelle réflexion dans ce domaine doit être engagée par les pays individuellement et à l'échelle globale pour créer un système de prévention de ces maladies. Pour cela, il faut que le monde ait le courage de transférer les sommes astronomiques d'argent et de ressources naturelles et humaines utilisées pour des guerres dévastatrices vers les centres de recherche, les hôpitaux et les organisations humanitaires. Si ce renversement de tendance n'est pas opéré, le nombre de malades et d'handicapés n'arrêterait pas de croître et on devra alors engouffrer des sommes d'argent et de ressources encore plus grandes pour prendre en charge les catégories de populations atteintes.
En conclusion, il faut dire encore une fois que ces réformes ne sont pas les seules et qu'elles-mêmes vont entraîner des réformes dans d'autres domaines reliés, qu'elles ne sont pas faciles à entreprendre, qu'elles vont prendre du temps pour mûrir, et qu'elles demandent du courage de la part de ceux-au niveau national comme au niveau international-qui ont la destinée du monde entre les mains. En même temps, si ces réformes ne sont pas engagées-et de surcroît le plus tôt possible, c'est-à-dire aujourd'hui-alors personne ne pourra dire de façon certaine ce que sera le monde de demain. Nous osons cependant émettre l'espoir que, lors de la réunion du G20 à Pittsburgh, cette fois-ci, la prise de conscience sera déclenchée, mais pas seulement cela, que ces réformes soient mises sur les rails en vue d'un monde où il fera bon vivre.
A. I. : Docteur en économie, professeur d'économie et de marketing


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