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«On ne peut séparer la guerre d'Algérie du contexte colonial»
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2012


Lyon.
De notre correspondant
Il faut rendre hommage à l'universitaire Raphaëlle Branche d'avoir mis du corps à son étude L'embuscade de Palestro, paru en France en 2010, aux éditions Armand Collin, et publiée en 2011 en Algérie aux éditions Casbah. Avec l'appui du documentariste Rémi Lainé, elle a transcrit en documentaire le fait guerrier, fruit de ses recherches. Le 18 mai 1956, vingt militaires français tombent dans une embuscade montée par des maquisards d'Ali Khodja, l'un des jeunes chefs de l'ALN, sur les hauteurs des gorges de Palestro. Ce sont des rappelés, ouvriers et pères de famille. Les corps des soldats sont retrouvés mutilés. L'embuscade suscite une émotion considérable en France et peut être considérée comme un tournant dans la répression française : passage à tabac de suspects arrêtés, exécutions sommaires, déplacement de populations. Raphaëlle Branche ne se contente pas des faits.
Elle a tenté de lire derrière l'évidence, autopsiant la réalité et remontant jusqu'à l'origine de cette violence : la conquête et le déni d'existence des tribus qui possédaient cette région. Pour elle, le projet était d'abord de ne pas faire «un énième documentaire sur la guerre d'Algérie, mais un film qui restitue la guerre dans son contexte colonial, ce qui est le projet de mon livre». Le film démontre, grâce à des nombreux témoignages d'anciens combattants algériens, dont celui du commandant Azzedine, que les mutilations des corps de jeunes soldats n'étaient pas le fait des moudjahidine d'Ali Khodja. Pour lui, les opérations étaient toujours rapides. Tuer, prendre les habits et les armes des soldats et fuir sans s'attarder.
Les habitants des lieux se sont donc vengés sur les malheureux. Mais pourquoi ? Le documentaire remonte à l'établissement du village colonial de Palestro sur les terres des tribus locales. En 1871, alors qu'est lancée l'insurrection des chouyoukh Mokrani et Haddad, le village colonial est attaqué par les Algériens qui tuent des dizaines de colons. Un monument sera érigé, peu avant 1880, par les autorités locales pour leur rendre hommage. Un paradoxe dont l'histoire est friande. Le monument fige en effet dans la pierre la vérité historique de la lutte à mort entre coloniaux et colonisés, qui aboutira au 1er novembre 1954 et à l'indépendance de 1962. «Dans ce lieu il y a eu énormément de violence au XIXe siècle et cela les Français ne l'ignoraient pas», précise Raphaëlle Branche. La réalité de l'écrasement d'un peuple est démontrée.
Au lendemain de 1871, le séquestre de surfaces de plus en plus importantes a appauvri les Algériens. Sur les terres agricoles volées, leurs légitimes propriétaires devenant les ouvriers des colons. Les poèmes colportés de génération en génération, les chants, révèlent cette blessure que 1962 cautérisera. Le documentaire, comme le livre qui l'avait précédé «reconstitue l'événement du XXe siècle dans la continuité du XIXe siècle. Les témoins, acteurs de la situation au XXe siècle portent aussi la mémoire du passé lors de la colonisation». Un film complexe et clair comme l'eau de la rivière qui serpente dans les gorges de Palestro : «Le projet n'était pas de raconter un lieu dans toute sa dimension, mais qu'on ne peut pas comprendre la guerre d'Algérie si on ne regarde pas l'histoire coloniale.» Autant dire que la guerre a duré 132 ans.
* A voir mardi soir à 22h30 sur Arte.
Sur la même chaîne, le deuxième volet de Karambolage, dimanche 25 mars à 20h, avec l'écrivain Boualem Sansal.


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