Il y a quelques semaines, je m'étais engagée, publiquement, à apporter ma contribution aux élections. Je suis pour la parité, c'est à mes yeux un progrès nécessaire et urgent et pas seulement pour les femmes mais pour la société dans son ensemble. En revanche, je suis beaucoup moins convaincue par l'idée qu'on y parviendra par des quotas. Cela va discriminer négativement beaucoup de femmes qui veulent arriver en fonction de leur mérite et de leurs qualités propres. Des femmes déjà lancées dans des sphères politiques les plus élevées, et ceci par leur seule valeur et leur seul mérite. Ces proscrites d'un haut niveau sont remplacées par des «c1andos» parfaitement illettrées et totalement ignorantes et méprisantes de la législation, de l'histoire, des langues étrangères, mais grâce aux quotas on les propulsera vers des postes à légiférer. Bien évidemment, les lobbies veilleront pour que ces places soient réservées à certaines personnes, alors que d'autres auraient été meilleures, c'est donc injuste et complètement scandaleux. Je suis gênée par l'idée qu'on puisse choisir une personne en raison de son genre ou du groupe social dans lequel on la classe. Je pense qu'il faut parvenir à instaurer la parité et, au-delà, la diversité sans cesser de privilégier les critères de compétences et de personnalité, en s'attachant à repérer l'intégrité et la morale et les faire émerger. Le député doit allier l'expérience, le sens de l'action au service d'une foi indestructible dans la Nation qu'il s'engage envers et contre tout à servir, une sincérité dans les prises de position, quelqu'un d'élégant extérieurement et intérieurement. Il doit aimer sincèrement les gens et être capable d'ouverture et d'empathie. En plus de ces qualités humaines, il doit également disposer d'une très grande culture universitaire, héritière des leçons de l'Histoire et permettant l'adaptation aux temps nouveaux. Fin connaisseur des arcanes de notre Constitution, s'exprimer sans faute ; lire la presse étrangère et connaître parfaitement les nouvelles technologies : un député qui ne saurait répondre lui-même à ses e-mails, naviguer sur Google serait aujourd'hui incapable de comprendre le monde ! S'engager aujourd'hui au travers d'un mandat de député, c'est accepter une charge de travail, avoir une grande connaissance des sujets les plus essentiels pour l'incarnation de la nation. Choisir un candidat, c'est choisir un profil. Un magistrat-philosophe-stratège : c'est-à-dire un philosophe doté d'une vaste culture qui permet la mise en perspective, un stratège qui se situe dans une vision historique donnant le sens du temps à l'action et qui s'appuie sur une appréciation précise du terrain et du présent… Fini le nomadisme qui a creusé le déficit de confiance des citoyens vis-à-vis des institutions et des élus. Il faut une révolution des idées… J'espère voir faire de la femme un thème fort, un axe principal de cette campagne. Ne sont-elles pas les principales intéressées ? A l'heure des grandes réformes ? On les disait peu mobilisées, indifférentes… Les femmes algériennes ont prouvé leur engagement en affirmant leur présence dans toutes les manifestations. Longtemps décrites comme passives et peu intéressées par la «chose publique», elles ont montré leurs capacités de mobilisation et leur désir de changement. Faut-il rappeler que grâce aux combats des femmes, l'opinion internationale a modifié le regard qu'elle portait sur la situation réelle en Algérie ! Faut-il rappeler qu'elles sont des centaines à avoir payé de leur vie pour que «Debout» reste l'Algérie ! Courage, c'est de cette femme qu'il s'agit ! Reste à savoir si elles seront entendues et bien représentées. Leur participation est un enjeu majeur des élections législatives prochaines. On ne pourra plus faire sans elles. S'il fallait retenir une leçon des révolutions qui ont secoué le monde arabe, c'est bien que la femme veut faire entendre sa voix. On veut que le Parlement de demain nous représente et nous ressemble, que des candidates compétentes y fassent leur entrée, défendent nos opinions. Le Peuple ne veut plus de représentants aventuriers, incompétents, égoïstes, inutiles et imposés. J'appelle donc les femmes à cesser de se ranger dans la catégorie des êtres fragiles, qui ont besoin de protections pour exister et réussir… mais à agir pour que notre société soit digne de sa réputation égalitaire… Gloire aux vaillants martyrs de la lutte de Libération nationale. Vive l'Algérie !
