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Le séisme de Beni Haoua : de la lumière et du bruit

Les différents organismes de localisation épicentrale des séismes (USGS, CRAAG) l'ont situé dans le douar des Beni Abdeslam, à 8 km à l'est du chef-lieu de la daïra. Ce séisme vient, encore une fois, poser trois problématiques fondamentales : la communication face aux catastrophes naturelles ; la construction selon les normes de sécurité des personnes et des biens ; la prévision et la prédiction sismiques. Les deux premières problématiques relèvent d'une pratique contrôlable par l'Etat et les secteurs concernés, mais la troisième relève du savoir scientifique, que seule la recherche fondamentale poussée est à même de résoudre ,avec le concours de la communauté internationale. En quoi un séisme modéré comme celui qui vient de frapper la zone de Beni Haoua peut-il contribuer à résoudre de telles problématiques? C'est ce que nous voulons dans cette modeste intervention montrer. Eléments sur les séismes : un séisme, ou tremblement de terre, est une secousse violente du sol.
Cet ébranlement ressenti à la surface de l'écorce terrestre est dû à une rupture en profondeur des roches. Le terme séisme dérive du grec seismos, qui signifie secousse ou ébranlement. Le séisme s'accompagne d'une libération d'énergie élastique lentement accumulée. On appelle foyer, ou hypocentre, le point où commence le phénomène de rupture dans le sous-sol, à une profondeur d'une dizaine kilomètres (pour les plus superficiels) jusqu'à près de 700 km pour les séismes les plus profonds. La projection verticale de l'hypocentre sur la surface de la terre donne l'épicentre, lieu où il y a le maximum de dégâts. Le séisme est lié aussi bien à la Terre qu'aux autres astres du système solaire.
Même la Lune connaît des séismes quotidiens liés au champ de la gravitation. Les spécialistes sont unanimes pour dire que les séismes terrestres ne sont pas liés à quelques champs gravitationnels que ce soient (des astres), pour la simple raison que celui-ci est si faible et négligeable devant des forces internes de la Terre. La force gravitationnelle lunaire peut, par contre, déplacer des masses d'eau, étant ainsi à l'origine des marées. Lorsque les ondes sismiques arrivent en surface elles font vibrer le sol et selon la force de la vibration des dégâts peuvent apparaître. Selon les dégâts provoqués, on peut calculer l'intensité du séisme. Intensité : chaque séisme est caractérisé par les dégâts qu'il provoque.
L'intensité est une échelle des dégâts conventionnels. La première échelle fut mise au point par l'Italien Rossi et le Suisse Forel en 1880 (1 à 10) et améliorée par Mercalli 1902 (I à XII), des modifications lui ont été apportées par Medvedev, Sponhoer et Karnik en 1964, c'est l'échelle MSK, la seule utilisée aujourd'hui. Les dégâts ainsi que l'intensité diminuent en fonction de l'éloignement de l'épicentre. Une enquête sur le terrain accompagnée d'un questionnaire, permet aisément de tracer une carte isosismique. Elle est basée sur l'échelle suivante : 1 er degré, seulement enregistré par les instruments sensibles. 2ème degré : très faible. Peu d'observateurs au repos, le remarquent. 3ème degré : faible.
Ressenti en général par un petit nombre d'habitants. 4ème degré : moyen. Ressenti en général à l'intérieur des maisons, mais par un petit nombre de personnes en plein air ou quelques dormeurs réveillés. 5ème degré : assez fort. Il est parfaitement ressenti en plein air. Comme à bord d'un bateau, les oscillations sont ressenties. Réveil général des dormeurs. 6ème degré: fort. Provoque la panique. Objets et meubles lourds déplacés, les plâtres des plafonds tombent, chute de cheminées. 7ème degré : très fort. De sérieux dégâts peuvent se produire, les eaux sont troublées ; il se produit des lézardes, des chutes de cheminées, le niveau de l'eau change dans les puits. 8ème degré : ruineux.
Des objets sont transportés à une distance importante ou sont renversés, les statues sont renversées. 9ème degré : désastreux. Des maisons peuvent s'écrouler. Destruction partielle des maisons ou totale des édifices bien construits. 10ème degré : très désastreux. Des digues s'écroulent, les tuyaux d'alimentation (eau-gaz) sont coupés. Les rails de chemin de fer sont tordus. Des mamelons se produisent sur les routes ainsi que des fissures dans les terrains meubles. 11ème degré : catastrophique. Les ponts les plus solides sont détruits, les rails complètement tordus. De grands éboulements se produisent. 12ème degré. Cataclysmique. Rien ne subsiste de l'œuvre humaine. La géographie complètement modifiée.
L'autre étude faite à partir des sismogrammes est la mesure d'énergie d'un tremblement de terre, car celui-ci représente une brusque libération d'énergie. Plus il est puissant, plus sont fortes les vibrations qu'il émet. L'amplitude des ondes sismiques émises par un tremblement de terre dépendra de la puissance de ce dernier. L'amplitude décroît avec la distance au foyer, il faut par conséquent se placer à une distance fixe. On convient donc de mesurer l'amplitude du mouvement du sol à 100 km de la source. Le logarithme décimal de cette amplitude mesurée en microns s'appelle magnitude. Donc la magnitude est le logarithme décimal de l'amplitude maximale, mesurée en microns d'un sismographe standard de période courte, situé à 100 km de l'épicentre : M = LogA/T +f(O) ; A amplitude, T période f(O). Alors qu'il existe, suivant le lieu, plusieurs intensités pour un même tremblement de terre, il est par contre caractérisé par une seule magnitude.
Un séisme de magnitude 6 est 1 a fois plus puissant qu'un séisme de magnitude 5 et 100 fois plus puissant qu'un séisme de magnitude 4. Cette échelle a été inventée par le Japonais Wadati (1931) et améliorée par Richter (1935). A partir de la magnitude, on accède facilement à l'énergie dégagée par un séisme. Un séisme de magnitude 5 correspond à peu près à l'énergie dégagée par la bombe atomique de type Hiroshima. L'énergie dégagée en une année par les séismes de la planète est équivalente à la consommation en énergie des Etats Unis d'Amérique (450 milliards de mégawats/heure (Allègre, 1987). Relation entre intensité (dégâts) et magnitude sismiques : certaines équivalences entre magnitude et intensité (liées aux dégâts) ont été établies, mais il n'y a pas de relation claire entre ces deux grandeurs.
La sismicité en Afrique du Nord : l'Afrique du Nord, et particulièrement l'Algérie, est caractérisée par une sismicité récurrente. Celle-ci est liée à sa position sur la bordure de la mer Méditerranée, la limite de la plaque Afrique-Europe qui est en perpétuelle convergence depuis le Miocène supérieur (Tortonien) qui correspond à peu près à 8 millions d'années. Cette limite est une mégafracture dont la position exacte n'est pas simple à déterminer. Ce que l'on sait, c'est que l'origine des séismes nord-africains est liée à des failles qui jouent depuis le début de la convergence et qui sont orientées, selon des directions variables, mais dont les principales sont Est-Ouest, NE-SW. Elles sont soit en mer (séisme de Zemmouri, séisme de Aïn El Benian … ) soit à terre (séisme d' El Asnam, séisme de Constantine … ).
Observations sur le terrain du séisme de Beni Haoua : en visite à Beni Haoua, ce vendredi 27 avril, nous avons pu mesurer l'ampleur de la peur qui s'est emparée de la population encore sous le choc trois jours après la secousse principale. Dans l'agglomération chef-lieu, de légers dégâts matériels ont été enregistrés. Mais ce qui est perceptible, c'est aussi certaines fissures sur des façades (en maçonnerie) des bâtiments récemment réceptionnés. Dans le douar de Bainet (Beni Abdesslem) à l'est de Beni Haoua village, près de la RN11, à moins d'un kilomètre de la mer, une falaise de roches s'est effondrée. Elle était très probablement sur le point de tomber. Les habitants de Beni Haoua ont unanimement relevé un bruit assourdissant qui a accompagné la secousse jusqu'à sa fin.
Les habitants de la localité de Beni Abdesslem ont été aussi unanimes pour relever que le bruit semblait venir de la mer dans un sens du Nord vers le Sud et que ce bruit a commencé avec le début de la secousse et s'est terminé avec celle-ci. Par ailleurs des habitants de Beni Haoua centre, réveillés avant la secousse, ont fait savoir qu'une lumière de faible intensité s'est dégagée en mer et a parcouru le large de Beni Haoua quelques minutes avant le début de la secousse. Sans remettre en cause l'efficacité des localisations instrumentales, nous pensons que les éléments rassemblés (fissures et dégâts légers à Beni Haoua village), origine marine du bruit, lueur en mer, laissent à penser que la zone épicentrale est située plutôt en mer qu'à terre. Vu sa situation, Beni Haoua est, par conséquent, une zone sismique très exposée. Elle a connu, au cours de son histoire récente, plusieurs secousses de magnitudes appréciables et bien ressenties, voire meurtrières .. Le 19 novembre 1922, un séisme de magnitude 4.6, dont l'épicentre est localisé à Bissa, a été recensé.
Le 22 octobre 1954, une secousse .a eu pour épicentre Beni Haoua. C'est une réplique de la secousse principale qui ·avait ravagé précédemment El Asnam, alors Orléansville, le 9 septembre de la même année. Cette réplique a été suivie par d'autres dont celle du 1er Novembre 1954 et qui avaient toutes pour épicentre Beni Haoua. Une trentaine de séismes qui ont eu pour épicentres Beni Haoua et ses alentours ont été enregistrés depuis 1955, dont douze en 1955, deux en 1956, deux secousses en 1958, une en 1960 et une autre en 1961. Un précurseur du séisme d'El Asnam du 10 octobre 1980, a eu lieu à Beni Haoua (Souk letnine) au mois de mars 1980. Plusieurs répliques ont eu pour épicentres Beni Haoua et Souk Lethnine jusqu'en 1981. Depuis 1986, l'activité sismique s'est considérablement ralentie.
Ce silence sismique traduit-il une inquiétude ? Cette secousse, bien que modérée, doit-elle nous inquiéter et nous réveiller pour nous attendre à pire? Ou marque-telle juste une activité normale qu'il faut gérer? Peut-on prévoir les séismes? La lueur en mer avant le séisme de Beni Haoua remet sur scène les fameux SES (Seismic Electric Signal) qui furent durant la fin des années 1980 à l'origine de la fameuse «méthode VAN' des prédictions ou prévisions sismiques. Qu'elle est la méthode VAN ? La prévision des séismes est un défi scientifique majeur que la communauté des sciences de la Terre (géologues et géophysiciens) tentent de relever depuis des décennies.
De nombreux paramètres rentrent en ligne de compte dans un tremblement de terre. On s'est rendu compte, cependant depuis longtemps que certains phénomènes apparaissent avant le séisme et les scientifiques ont tenté de les corréler pour une éventuelle prédiction. Parmi ces phénomènes prémonitoires, des phénomènes électromagnétiques ont été observés ou enregistrés dans les régions où allaient se produire des séismes de forte intensité. Et ce, quelques minutes ou même quelques heures avant que le tremblement n'ait lieu. La première interprétation concrète de cette relation entre séisme et émission radioélectrique a été donnée par Warwick en 1962 à la suite du séisme du Chili de 1960. Au début des années 1980, trois scientifiques grecs nommés Varoutsos, Alexipoulos et Nomikos, dont les initiales ont donné le nom de la méthode dite «V AN» ont construit un dispositif qui permettait de prédire la magnitude et la position de l'épicentre d'un futur séisme grâce aux mesures d'impulsions radioélectriques.
Cette méthode a été quelquefois vérifiée, mais a failli dans d'autres cas. Selon certains scientifiques, il serait possible de prévoir approximativement un séisme si on maîtrisait certains paramètres, car il existe des indices qui permettent de prévoir une secousse importante. Parmi les indices prémonitoires, on peut citer : – une diminution de la résistivité de la roche – une variation du champ magnétique local – une augmentation de la circulation des eaux souterraines – une augmentation des émanations du Radon – une variation du niveau d'eau des puits et des débits des sources – une activité sismique un peu plus marquée que les petites vibrations habituelles – de petites déformations de la surface du sol – le comportement des animaux peu de temps avant la secousse (les serpents et les rats quittent leur gîte et les animaux domestiques attachés tentent de s'échapper … ) La construction parasismique Malgré tous les efforts consentis par les scientifiques, il est aujourd'hui très difficile, voire impossible, de prévoir un séisme avec précision. Il est donc impératif, puisque les séismes se produisent de toute façon, de prévenir contre les dégâts sismiques.
Pour cela la nature de la construction et le choix des zones d'habitation sont les premiers éléments de prévention. Aussi, faut-il rester constamment sur une stratégie de sensibilisation des habitants pour un meilleur comportement lors des tremblements de terre aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Il faut prendre exemple sur les pays avancés dans le domaine de la prévention comme le Japon.
Conclusion : le séisme de Beni Haoua est une alerte et doit nous interpeller sur nos comportements quotidiens et interpeller surtout ceux qui ont des responsabilités à quelque degré que ce soit pour exécuter, contrôler et gérer les constructions et l'aménagement du territoire. Le fait d'avoir observé des étincelles en mer au large de Beni Haoua reconsidère cette méthode des SES qui a été écartée il y a deux décennies de toute discussion. Il ne faut pas se lasser d'expliquer aux Algériens que leur pays (surtout sa partie atlasique) est situé dans une zone fortement sismique, à savoir, à la limite de deux plaques convergentes. Ce n'est pas demain qu'elles vont cesser de converger, c'est-à-dire d'accumuler des contraintes qui vont se relâcher pour produire des séismes. L'Algérie possède un RP A (règlement parasismique algérien), il faut le faire respecter par tous, Etat et privé. Comme je J'ai déjà écrit dans ce même journal en 2003, «les séismes relèvent de l'activité normale des zones actives en bordure des plaques lithosphériques, comme c'est le cas de la façade Nord algérienne. Il y aura toujours des séismes mais seule la bonne conduite des gouvernants et des gouvernés permettra de réduire le risque et de le minimiser à terme».


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