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Des cadres de l'Ecole de police devant le juge
Le procès se déroule à la cour d'Alger
Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2009

Les principaux prévenus – l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de police et le commissaire Abdelkader Corso – crient au « complot » ; ils accusent les anciens directeurs des Renseignements généraux et de la police judiciaire d'Alger « d'avoir monté de toutes pièces le dossier » et se réjouissent du fait que ces derniers sont eux-mêmes « à la porte de la prison ».
En dépit du nombre des cadres poursuivis et du grade de certains d'entre eux, le fond de l'affaire de l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de police (ESP) et ses cadres est vraiment banal parce qu'il concerne quelques points ajoutés à la note du commissaire Corso Abdelkader, lors d'un concours d'accès (annulé par la suite) au grade de commissaire principal, en décembre 2008. Pourtant, les rajouts complaisants et involontaires de points aux candidats lors des examens sont monnaie courante non seulement dans nos universités, mais également dans les plus grandes écoles du pays et ce n'est certainement pas l'école de police qui fera exception. Le procès en appel s'est ouvert hier à la cour d'Alger. Tout au long des auditions, notamment celles de Merzak Dridi et Abdelkader Corso, on sentait une odeur de règlement de comptes entre clans au sein de la direction de police. Ces mêmes clans qui sont à l'origine de la crise « relationnelle » entre le ministre de l'Intérieur et le directeur général de la Sûreté nationale, qui a fait couler beaucoup d'encre et eu de nombreux dommages collatéraux. C'est en audience spéciale et avec une assistance composée en majorité de policiers que le divisionnaire Merzak Dridi, le commissaire Abdelkader Corso et 10 autres prévenus comparaissent pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir « usage de faux, atteinte à l'honorabilité de la fonction et abus de pouvoir ».
Le premier à passer à la barre est Merzak Dridi qui, de par son poste de directeur, a eu à diriger au moins 80 concours. Il ne cesse d'affirmer qu'il s'agit d'« erreurs de frappe » et de « défier » la cour « de trouver une seule qui montre que ceux auxquels les points ont été ajoutés ont réussi et ceux qui en ont été privés ont échoué ». Le juge, M. Belkherchi, ne semble pas convaincu. Il insiste et le prévenu lui demande : « Exigez une autre enquête et donnez-la aux services de la gendarmerie ou du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Vous verrez que les résultats seront totalement différents de ce que vous avez entre les mains. Je suis victime d'une lutte de clans au sommet de la direction générale, entre le directeur des renseignements généraux et la police judiciaire. Les deux responsables de ces services sont aujourd'hui au seuil de la prison… » Le juge intervient pour mettre un terme aux propos de Dridi en lui lançant : « Ne me parlez pas de complot, revenez à l'affaire. » Le prévenu : « Pour comprendre l'affaire, il faut connaître ce qu'il y a derrière. » Mais le juge reste imperturbable. Il le ramène aux points ajoutés à quatre candidats et Dridi réplique : « C'était une erreur de frappe. » Il l'interroge sur le cas Corso Abdelkader, objet de la lettre de dénonciation transmise au directeur général et qui a fait éclater l'affaire. « Les points que vous lui avez ajoutés lui ont permis d'être bien classé au détriment d'autres candidats », lance le magistrat.
« Les correcteurs sont souverains. Ils ont estimé que la note qu'ils lui ont donnée était à la hauteur de ses réponses. Un ministre des Finances n'aurait pas répondu avec autant de connaissances. Il maîtrisait son sujet. » L'ancien directeur tente de lever le voile sur ce qu'il qualifie de complot : « Si le directeur général voulait la vérité, il aurait demandé une expertise de l'écriture pour savoir si ce sont celles des correcteurs ou falsifiées. L'expertise qui a été faite s'est limitée à la nature de l'encre. » Le juge l'interroge sur le registre des entrées de l'école, qui aurait été déchiré. « Posez la question à la brigade de recherches et d'investigations (BRI) qui a enquêté, parce que deux jours avant son passage, les deux pages qui ont disparu y étaient toujours et l'inspection générale les avaient consultées (…) Comment se fait-il que les renseignements généraux écrivent un rapport sur moi,me reprochant d'être hadj et que ma femme porte le djilbab ? Est-ce digne d'un corps de renseignement ? », lance-t-il avant d'éclater en sanglots, devant une assistance, y compris le juge et ses deux conseillères, très émues. Après une suspension d'audience d'une demi-heure, le magistrat rappelle Dridi à la barre. « Pourquoi la lettre anonyme visait-elle uniquement Corso ? », lui demande-t-il. « Parce qu'à l'époque, il était considéré comme un proche de Sebbouh, l'ancien chef de la sûreté de wilaya d'Alger, avec lequel le directeur général et le directeur des renseignements généraux, Beldjillali, étaient en disgrâce. Ils l'ont muté à Birrine, au fin fond de Djelfa, et mis sous la responsabilité d'un officier moins gradé que lui. Un jour, il est venu voir le directeur de la formation, Bouhadba Kara – et lui même le dit dans ses procès-verbaux – mais ils ont mis qu'ils venaient me voir régulièrement, alors que je ne le connaissais pas. » Dridi reprend sa place difficilement, et c'est Corso Abdelkader, visiblement affaibli, qui passe à la barre. Le juge lui demande s'il était déjà passé devant la cour. Et le prévenu de répondre : « Je suis victime d'une machination qui ne connaît pas de fin. » « Je suis passé devant vous pour l'affaire des SMS transmis au DGSN et je vous ai expliqué que j'étais innocent », précise le commissaire avant d'être interrompu par M. Belkherchi.
En fait, Corso avait été jugé et condamné pour une affaire de SMS envoyé avec son téléphone (mais pas sa puce) sur le portable de Ali Tounsi, lui signifiant sa fin avec l'éclatement du dossier Blanky. « Vous êtes là pour un autre dossier, restons-en là », lui fait savoir le juge. Corso aussi accuse le directeur des RG et celui de la police judiciaire d'Alger d'avoir « monté une cabale à son encontre » et ce, depuis 2005, juste « parce qu'il a exercé » avec Sebbouh, « leur ennemi ». Pour ce qui est des examens, il jure avoir travaillé « très dur » durant toute sa traversée du désert, pour décrocher le grade. « Certes, j'ai échoué trois fois, mais cela m'a permis d'approfondir mes connaissances et de réussir la quatrième fois. Mais Dieu merci, les deux qui ont brisé ma carrière sont aujourd'hui poursuivis… » L'audition de Corso dure à peine 20 minutes avant que Zibouche Fateh, un correcteur, le seul qui se trouve parmi les détenus, soit appelé à la barre. Il est là parce qu'il a ajouté des points à un candidat, non cité dans le procès, contrairement à Corso Abdelkader qui comparaît, faut-il le préciser, pour en avoir bénéficié. Il explique qu'il est « en droit », en tant que correcteur de revoir sa note s'il estime que le candidat, dont il ne connaît pas le nom, le mérite. Les mêmes propos sont tenus par Guettaf Abdelkader, directeur des études, qui toutefois précise que les copies surchargées ne « devraient pas être acceptées ». Deux autres prévenus, Yacine Boudraâ et Khaled Ziane, nient les faits qui leur sont reprochés. C'est en fin de journée que M. Belkherchi lève l'audience, pour la reprendre demain, avec les autres prévenus.


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