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Raphaël, peintre emblématique issu de la renaissance
Le tableau 'excellence
Publié dans El Watan le 24 - 02 - 2005

Les artistes font bien de mourir parfois avant le grand âge. Condensée dans une poussière d'années, leur œuvre tonne et fulgure, magistrale. C'est le cas de Raphaël, né en 1483 et mort en 1520.
Le peintre a une chance inouïe. Il vient au monde au bon moment, ni trop tôt ni trop tard, ne se donnant pas l'occasion de se lamenter sur son sort. Raphaël est bien dans sa peau, bien dans une période de mutation historique qui cherche ses penseurs d'avenir et ses artistes pour le dire. La Renaissance - c'est de ce beau nom que s'appelle le moment de la naissance de Raphaël - nous rappelle qu'il existe dans l'histoire des pays des périodes charnières où il faut décider vers quoi l'on veut s'engager après avoir évalué sereinement un passé qui n'est pas que catastrophique dans le cas de l'Italie. Enfin ! Il faut renaître au monde et à l'histoire, et si chacun se met à l'ouvrage, le navire est là ne demandant qu'à embarquer ses passeurs d'espérance. Il faut de la volonté politique - comme on se plaît à le répéter ici et là pour justifier l'inertie et ne pas démériter de l'ordre corrupteur - et de l'argent. Tous ces cadeaux du ciel se trouvent au pied du berceau du petit Raphaël qui se donne une trentaine d'années pour s'accomplir. Le mécénat - pratique courante à l'époque - n'a pas que des défauts. S'il attache les artistes au service des princes, il leur permet de vivre et de s'exprimer. Voici donc notre jeune Raphaël embauché par le Vatican, le lieu du pouvoir par excellence, là où toutes les affaires nationales et internationales se décident. Voilà l'artiste au pied du mur vierge et vertigineux. Est-ce la jeunesse qui lui donne de l'audace ? Nulle angoisse dans le cœur de celui qui s'apprête à jeter le premier coup de pinceau, la couleur première d'où l'œuvre jaillira. La main est assurée, le geste mesuré pour équilibrer une représentation globale d'un monde passé, présent et à venir. Trois tableaux comme les trois actes d'une pièce de théâtre qui brasse le temps et les siècles afin d'assurer la visibilité renaissante. Décor assuré par le Vatican : la chambre du milieu, ou chambre de la Signature. A gauche, La Dispute du Saint-Sacrement, à droite le Parnasse. D'un côté la référence chrétienne, de l'autre l'univers païen de la mythologie. Reste le tableau central du triptyque : L'Ecole d'Athènes. Au cœur du pouvoir politique, au centre de la chambre du milieu, la représentation centrale du savoir. Raphaël signe. La dynamique de l'histoire des religions s'immobilise pour encadrer la question du milieu : celle du savoir, non moins dynamique que l'autre et dont le sens est inépuisable comme la connaissance.
La diagonale du Fou
L'Ecole d'Athènes convoque tous types de savoir établis à l'époque : les mathématiques, l'astrologie et l'astronomie, la philosophie. Au premier plan, mais noyées dans la pénombre, les sciences « exactes ». La lumière se déverse généreuse à l'arrière-plan, en position haute sur les philosophes. Tandis que Platon désigne le ciel, Aristote pointe son doigt en direction de la terre. Le débat philosophique entre l'option terrestre ou métaphysique est arbitré par Socrate. Verdict ? Aucune importance. Au pied des grands philosophes, debout et sérieux, un personnage se vautre sur les marches de l'escalier qui sert de piédestal au dialogue qui ne l'intéresse pas. L'homme est à moitié dévêtu et il s'appelle Diogène. Les cérémonies, le protocole : il n'aime pas ça. Au décorum en dur, bétonné d'or et de reconnaissance princière, il préfère son tonneau dans lequel il habite, et d'où il sort dans la journée, muni d'une lampe allumée, pour chercher - en vain - un homme dans les rues d'Athènes. Ce fou qui a osé dire au grand Alexandre venu l'amadouer : « Ote-toi de mon soleil ! », ce fou est venu au rendez-vous de Raphaël. Indifférent à ce qui l'entoure, à l'aise et même relâché, le philosophe est l'homme du tableau de Raphaël. L'homme que le fou cherchait dans l'antique Athènes est retrouvé par Raphaël et placé en pleine lumière, au centre du tableau et à l'écart de tout. Isolé et désigné comme l'homme fort de la représentation du savoir. Au cœur du Vatican, au centre de la chambre du milieu, au milieu de l'ordonnancement esthétique du monde, l'homme libre et nu exprime la quintessence du savoir. Au cœur d'une Humanité renaissante, Diogène continue à bouder les honneurs officiels, et Raphaël lui donne raison en lui octroyant les palmes de la reconnaissance artistique. Regardez-le, cet homme qui continue à chercher au plus profond de lui-même ce qui peut lui donner la valeur d'homme. Regardez-le comme il respire bien, à l'aise, les rythmes de son cœur accordés à ceux d'un univers vraiment humain. Rien ne peut couper le souffle à ce coureur de fond de la pensée rebelle à toute compromission. Rien. Ni la bêtise courtisane ni la prétention vide, remplie de la lumière artificielle des spots médiatiques. Regardez cet homme. C'est lui notre avenir si nous voulons renaître. Une autonomie de la pensée critique, une liberté de ton qui garantit la dignité du savant et du pédagogue : L'Ecole d'Athènes propose un bon programme en cette période de réformes fondamentales. L'Ecole d'Athènes ? Ecole d'excellence.


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