Cette absence est selon le journaliste et écrivain Djamel Eddine Merdaci concomitante avec la disparition et de la distribution et de l'exploitation. Et d'ajouter que la critique a toujours était instrumentalisée au profit de certaines tendances. Merdaci intervenait lors d'un débat sur la critique cinématographique en Algérie organisé aujourd'hui, mercredi, par le forum culturel du quotidien El Moudjahid. Cela dit, relancer cette critique ne peut être une opération détachée des autres. Bien au contraire, cela s'inscrit dans une dynamique d'ensemble qui tend à revoir les fondements de ce secteur. « Le cinéma a perdu sa base logistique, mais aussi son public, et cela est plus grave », dit l'intervenant. Allant dans le même ordre d'idées, Abdelhakim Méziani, critique de cinéma, estime que la relance du cinéma en Algérie passe avant tout par la reconstruction du public. Laquelle reconstruction, doit passer, selon lui, par la création des cinéclubs. Ces espaces pouvant jouer le même rôle que celui qu'ils ont eu durant les années 70, à savoir encourager l'émergence des cinéphiles, et par là du public. «Pour récupérer les salles, il faut d'abord récupérer le public pour que, lui, soit défenseur de la cinématographie », dit il à l'adresse du ministère de la culture. Pour sa part, Nabil Hadji, journaliste et critique de cinéma, estime que la critique ne saura prendre de l'élan que s'il y a produit à critiqué. Selon lui, si le travail de critique a reculé c'est parce qu'il n'y a pas assez de productions qui pourront susciter l'intérêt de la presse, des clubs et des professionnels.