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L'industrie du papier peut être sauvée
Publié dans El Watan le 09 - 03 - 2013

Effectivement, comme rapporté dans l'étude en question, et d'après les chiffres énoncés, la production de la pâte à papier en Algérie endure actuellement d'énormes difficultés en ce qui concerne le «manque de matière première». Les inquiétudes pourraient être dissipées, si l'on prend conscience de l'origine des problèmes. Sans paniquer, il y a des solutions qui existent mais qui sont négligées ou mal exploitées par les responsables. Tout en restant dans le cadre de l'article mentionné ci-dessus, j'ajouterais à ces faiblesses la carence du consommateur algérien en papier.
Le recyclage du papier est une pratique qui n'est pas encore assez ancrée dans la culture de la population algérienne. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire la comparaison entre une famille habitant dans un petit appartement d'une agglomération nord-américaine, et celle qui occupe un F2 en Algérie. La première met les papiers et les cartons dans un caisson pour les envoyer à l'usine de recyclage, la deuxième les jette dans la poubelle, ou les sème à tous vents dans la rue… On consomme 640 000 tonnes de papier par an, et on n'en recycle que 15,62% (100 000 t/an), alors qu'aux Etats-Unis, c'est 40% que l'on recycle, en Europe de l'Ouest 50%, et en Asie de l'Est c'est plus de 60%.(1) Ce n'est donc pas une question de matière à recycler qui fait défaut en Algérie, c'est plutôt une question d'éducation et de persuasion du citoyen à lui faire entendre raison pour ne pas jeter de grosses quantités de sa consommation de papier dans les ordures.
Il faut apprendre à ce même citoyen, qu'en France, la fabrication de la pâte à papier utilise 40% de bois et 60% de papiers et cartons recyclés. Nous achetons donc, sans nous en rendre compte, du papier recyclé à la France, contre des pétrodollars ! Il y a la part du responsable de l'usine, de la municipalité et des médias dans le processus de recyclage. En effet, ces trois entités doivent s'associer pour persuader le citoyen à ne pas détruire les papiers et les cartons qu'il n'utilise pas. Sachant que la consommation nationale annuelle en papier est de 640 000 tonnes, supposons que le nombre d'utilisateurs potentiels serait estimé à environ : 24 millions de personnes(2), tous calculs faits, chacun de ces consommateurs utiliserait 27 kg de papier par an.
Si chaque individu a remis les 2/3 du papier non utilisé au recyclage, on aurait récupéré 432 tonnes de pâte. On aurait ainsi dépassé le double des objectifs, à court terme, estimés par les experts.(3) Pour atteindre ces résultats, la municipalité, en contribution avec les responsables des usines et les médias, doivent mettre en place un programme sérieux pour rendre facile au citoyen la remise aux services de récupération, tout ce qui est jugé susceptible d'être ré-utilisé pour produire du papier.(4) Pour compléter cette quantité et la dépasser largement, il y a l'alfa.
La même étude citée plus haut indique que «la production alfatière continue de chuter de manière drastique, d'année en année, pour atteindre moins de 500 tonnes en 2011». Il faut faire attention, cher lecteur, qu'il s'agit de la quantité produite et non pas des quantités disponibles existantes et exploitables. Celles-ci sont largement supérieures, et elles dépassent l'imagination. Pour le prouver, permettez-moi de vous confier le statu quo de l'alfa dans le passé pendant la colonisation, tel qu'il a été décrit par Jean Blottière dans les Cahiers du Centenaire de l'Algérie, publié par le Comité national métropolitain en 1930.
En voici quelques extraits : «L'alfa couvre 4 millions d'hectares sur les Hauts-Plateaux, de la frontière marocaine à la frontière tunisienne. Elle déborde jusque dans le Tell, atteignant le littoral. Au Centre, elle couvre quelques milliers d'hectares dans le Sahara. L'emploi de l'alfa dans la fabrication du papier remonte au milieu du siècle dernier, il est dû aux recherches d'un papetier écossais. Un centre de manipulation et d'embarquement de l'alfa fut créé à Arzew par cet industriel. En 1870, 42 000 tonnes étaient déjà expédiées en Ecosse. Elles dépassent actuellement (en 1930) 200 000 tonnes. Il faut, en effet, pour sa cueillette, une nombreuse main-d'œuvre quelque peu expérimentée.
Les tribus indigènes nomades, qui viennent à l'époque de la récolte camper à proximité des chantiers, la fournissent en abondance : hommes, femmes, et enfants apportent leur cueillette au chantier de pesage ; l'alfa, pesé, est payé aussitôt.
C'est une autre source de revenus pour les nomades. Avec leurs chameaux, ils transportent à la gare d'embarquement l'alfa mis en balles. Les peuplements d'alfa cependant ne sont pas entièrement exploités. De vastes espaces, en effet, trop éloignés des chemins de fer, n'ont pu encore être mis en valeur. Ce n'est qu'à proximité des lignes de pénétration d'Oran à Crampel, d'Arzew à Colomb Béchar, d'Alger à Djelfa et de Constantine à Biskra qu'existent les principaux chantiers de récolte. Quoi qu'il en soit, les peuplements exploités fournissent à l'exportation plus de 200 000 tonnes par an de produits.
Longtemps, le monopole du papier d'alfa fut détenu par l'Angleterre qui achetait à l'Algérie la majeure partie de sa production. L'industrie anglaise nous revendait les papiers qu'elle produisait à des prix élevés, car le papier d'alfa fut longtemps considéré comme papier de luxe. Des essais de fabrication furent cependant tentés en Algérie, dès 1906. Repris après la guerre, ils durent être abandonnés. On se heurtait, en effet, à deux obstacles : le manque d'eau et le prix de revient trop élevé sur les lieux de production, du combustible et des produits chimiques…».
Tel que rapporté ci-dessus, l'exploitation de l'alfa en Algérie a été abandonnée par manque d'eau et à cause du coût du combustible et des produits chimiques. En 2013, notre pays est maintenant riche en ressource hydrique, en énergie et en produits chimiques. Malheureusement, pour mettre en œuvre ces éléments et produire de la pâte à papier, une ressource très importante fait défaut : c'est une ressource humaine efficace qui manque. Elle concerne les plus hauts responsables des sphères dirigeantes jusqu'aux plus simples ouvriers saisonniers. Il est vrai que sur les 4 millions d'hectares qui existaient pendant la colonisation, il y en a une bonne partie qui a disparu.
La cause majeure de sa dégradation résulte de l'abandon de son exploitation, de son utilisation illicite comme pâturage au cheptel et surtout de la désertification. Je présume que malgré tout, il doit rester dans une large mesure plus de la moitié des surfaces encore vierges et riches en alfa. Celles-ci ne demandent qu'à être exploitées. Il appartient donc à chaque concerné, dans la hiérarchie de l'industrie papetière, de réfléchir à la remise en exploitation de cette matière presque gratuite, facile à arracher et de très bonne qualité pour la production de papier. La mise à niveau des unités de production, actuellement à l'arrêt, n'est pas conseillée dans la conjoncture actuelle de l'industrie papetière, avant d'assurer une disponibilité garantie et permanente de la matière première. Qu'elle provienne du recyclage de papier ou de l'exploitation de l'alfa, ces deux matières, une fois disponibles, permettront la relance de la filière dans de bonnes conditions de technologie et de rentabilité.
Les solutions que je propose à court terme sont les suivantes : dans une première urgence, continuer à inciter le citoyen à recycler tout ce qui pourrait servir à produire du papier. Pour cela, il faudra associer cette opération à la collecte des ordures comme dans les pays déjà lancés dans ce domaine. Dans une deuxième urgence, inventorier les zones d'alfa encore exploitables dans les Hauts-Plateaux, notamment celles qui se situent aux alentours des axes ferroviaires et routiers. Installer des stations de mise en balles de cette plante à des points de chargement. Il est même possible de créer des petites unités de traitement de la pâte à papier dans certains points stratégiques. Faire appel à la main-d'œuvre saisonnière pour arracher et acheminer l'alfa vers les points de mise en balles et de chargement.
Dans un moyen terme, je suggère la construction d'une usine localisée systématiquement dans les Hauts-Plateaux. Le projet, en plus de la matière première abondante et non coûteuse, demande un bon emplacement, de l'eau, et la proximité d'une source d'énergie. Pour toutes ces commodités, je propose la future ville de Boughezoul comme implantation idéale. La commune est localisée au sud-ouest de la wilaya de Médéa. Elle est située à 170 km d'Alger, à 20 km au sud de Ksar El Boukhari et à 30 km au nord de Aïn Ouessara. Elle se trouve à l'intersection de l'axe Nord-Sud de la RN 1, et de la rocade Tiaret-M'sila (Est-Ouest). Elle accueillera une concentration de population de plus de 350 000 habitants à l'horizon 2025. Un pôle de compétitivité et d'industrie de pointe, des équipements collectifs qui s'étendront sur 533 ha, ainsi que la construction d'un aéroport international.
Boughezoul bénéficie de l'avantage de se trouver à côté d'un lac de 1886 ha. En plus de cet avantage, il y a le pipeline de gaz en provenance de Hassi R'mel qui passe juste à côté.(5) Avec cet emplacement stratégique, la faisabilité du projet est presque garantie. Ce qui manque, c'est un investisseur qui voit loin. Public ou privé, peu importe, mais tout réside sur une bonne conception et une bonne gestion du projet. En effet, l'Algérie importe actuellement plus de 500 000 tonnes de papier pour ses besoins.
Les industries actuelles (Gipec, Tonic et les autres) comptent sur la collecte et le recyclage des déchets. Elles ont parfois recours à l'importation pour leur matière première avec, en plus, des difficultés d'approvisionnement en eau et en énergie. Ce qui donne un surcoût excessif au produit à sa sortie d'usine. La France, l'Italie, le Canada, le Brésil sont actuellement nos fournisseurs principaux. Si ce projet est finalisé, la satisfaction du marché local sera assurée et les pays de l'Europe, du bassin méditerranéen, du Maghreb et de l'Afrique deviendront nos clients potentiels… Ce n'est ici qu'une simple idée qui mérite réflexion et exploitation. Je suis prêt à donner de plus amples informations et à répondre aux questions de ceux qui sont intéressés par ce projet.
Notes :
1 – Source : Ressource information systems Inc. (RISI – 2008)
2- 2/3 de la population – composée de commerçants, usines, ménages, écoliers, imprimeries, etc.
3- D'après l'article d'El Watan du 07/02/2012, cité en référence : «Objectifs à court terme de 200 000 t/an»
4- Dans le même ordre d'idées, on demandera au citoyen de remettre aux services de récupération tous les produits en plastique et métalliques susceptibles d'être réutilisés.
5- Informations tirées de l'article : «La nouvelle ville de Boughezoul se dessine» – in Le Quotidien d'Oran – 2005/2006 par Rabah Benaouda.


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