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Les résignés des bas-fonds
Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2013

Une liste comportant 1849 noms, tous bénéficiaires du nouveau quota de logements sociaux, mais pas le sien! Il s'agit de Saïd Bouâdjadja, 36 ans, trois enfants dont un nouveau-né et habitant un taudis à Parc-à-Fourrage. Ses yeux pleins de larmes parcouraient inlassablement et désespérément la liste. Il ne comprenait pas pour quelle raison il n'était pas concerné par cet affichage. Et pour cause, les conditions de vie qu'il endure dépassent parfois l'imaginaire… Son «abri» est situé dans une petite venelle qui laisse à peine passer une voiture. La gorge nouée, il nous a suppliés de lui rendre visite. En entrant, l'on est accueilli par des toilettes. Ces dernières, sans murs ni porte, se confondent avec l'espace de vie de la petite famille, notamment avec ce qui lui sert de cuisine. L'atmosphère est angoissante, les murs jaunis par le poids de 13 longues années. L'odeur nauséabonde varie d'intensité, selon l'utilisation des sanitaires.
Deux mètres plus loin, on trouve ce qui sert de chambre. Sans porte, elle fait office à la fois de chambre conjugale, de salle de séjour et de chambre d'enfants. Ce qu'il appelle le gourbi d'à peine 20 m², est aussi, selon notre hôte, source de maladies pour lui et pour ses enfants. Ces trois enfants ont dû subir des interventions chirurgicales au niveau du nez car, infectés de microbes, ils ont développé des allergies. «La santé de mes enfants est menacée. La mienne aussi», s'est écrié Saïd, comme pour se faire entendre des responsables. Lui qui n'entend presque plus, ses tympans étant percés. «Un jour je ne supportais plus l'odeur qui régnait à l'intérieur de la maison, je suis sorti de manière soudaine, et un coup de froid m'a privé de mon ouïe», nous a-t-il raconté. Saïd est manœuvre et parfois maçon. Un étage au-dessus, ce sont ses 8 frères qui s'entassent dans trois chambres avec le père et sa femme. Le garage à moitié ouvert laisse entrevoir derrière un rideau sale en lambeaux, la présence d'une autre famille.
Celle de Larbi, le frère de Saïd. En pénétrant, on est face à l'exacte réplique de la maison occupée pas Saïd. Commodités, cuisine et chambre s'entremêlent. Les femmes qui partagent la galère de ces frères nous expliquent qu'en plus de ces conditions de vie affligeantes, leurs familles sont constamment menacées d'être jetées à la rue. «Le père exige un loyer pour ces taudis, et menace de nous expulser chaque fois qu'on a un retard de payement», dit l'une d'elles. Et ils sont nombreux dans cette même situation, qui n'arrivent pas à s'expliquer que d'autres, vivant dans des conditions meilleures, bénéficient de logement alors qu'ils viennent à peine de déposer leur demande ! D'autres personnes encore se sont présentées au bureau d'El Watan pour relater leur réception par le chef de daïra. «Il (le chef de daïra) m'a reçu dans son bureau et m'a donné un papier dans lequel il me demande de renouveler le dossier», nous raconte Toufik Rouabeh, qui, il n y a pas longtemps (octobre passé), s'est présenté à la daïra pour la mise à jour de son dossier.
«Et là, comme je me suis marié, j'ai dû compléter avec l'acte de mariage.» Tayeb Tamersit, l'aîné d'une famille composée de dix frères et sœurs, partage avec toute cette flopée, en plus des parents, un appartement de deux pièces. Le père, retraité, a déposé sa demande en 1986 et l'a renouvelée en 1991. Il a eu le même traitement. Parmi les neuf familles qui habitent une maison située au centre-ville, datant des années 1800 et qui menace ruine, trois seulement ont bénéficié de logements. Rencontrée sur le perron d'une école, une jeune femme, en pleurs, nous a abordé pour nous dire qu'elle est divorcée, qu'elle a à sa charge 5 enfants et qu'elle loue un appartement alors qu'elle travaille en tant que vacataire. Sa demande, elle l'a déposée en 2002. Ce qui accentue la colère de ces malheureux, déçus, c'est le fait de louer chez ces mêmes bénéficiaires. «Je défie les autorités de venir enquêter et ils se rendront compte que tous les appartements distribués dans le dernier quota sont sous-loués», s'indigne une personne présente au rassemblement devant le siège de la daïra.


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