Huit pièces de théâtre seront en compétition, lors de la 7e édition du Festival culturel local du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès, prévue du 10 au 16 avril prochains, a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, le commissaire du festival, Hacène Assous. Ce dernier a souligné que ces 8 pièces ont été présélectionnées par une commission, qui a visionné et évalué, en tout, 18 œuvres théâtrales proposées par des troupes du centre, de l'ouest et du sud-ouest du pays. La troupe de Tindouf, El Malga, pourtant retenue par la commission de sélection, ne participera pas à cette 7e édition en raison d'«un problème administratif qui a contraint les membres de la troupe à annuler leur participation», a expliqué le commissaire du festival. Elle sera remplacée par la coopérative Le masque bleu, de Mostaganem, qui présentera la pièce Le filet. Cette année, le festival fait la part belle aux troupes de Mostaganem, puisque pas moins de trois formations théâtrales issues de cette wilaya y seront présentes. Il s'agit, outre la troupe Le masque bleu, de l'association culturelle La scène bleue, qui se produira, avec la pièce Moudniboun min rayri danb (Coupable à tort), texte de Nicolaï Ostrovski, mis en scène par Mohamed Sebat, et la troupe Ichara, qui présentera Zahrat eddahra, texte et mise en scène par Abed Djamel Eddine Bensabber. Parmi les représentations portées également au programme de ce festival, on peut citer Frilanda, de la coopérative Les amis de l'art de Chlef, Aboib El Bahja, de l'association Achbal Aïn Benian (Alger), Ma Tabaka mina el wakt de la coopérative culturelle de Sidi Bel Abbès, coproduite avec l'association El Basma de Hammam Bouhadjar (Aïn Témouchent) et Monsera de la coopérative du Théâtre Port Saïd. Ces spectacles seront évalués par un jury composé de Salim Benzedira, Abdelhak Kasaïr, Larbi Boulbina, Sofit Ismaïl et Tamer Anwel. En ouverture, les organisateurs proposent, hors compétition, La chambre des amis, pièce conçue et écrite par Sadek et Sabine El Kebir, produite, en 2012, par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Première tentative du genre en matière d'expérimentation théâtrale, cette pièce réunit sur scène des non-voyants, ainsi qu'un enseignant atteint de xeroderma pigmentosum, une maladie génétique rare, appelée également maladie des enfants de la lune. «La chambre des amis est un lieu où les visiteurs s'imprègnent de la vie des non-voyants, où la lumière est interdite, où les comédiens, autant que le public, ont perdu la vue», note l'auteur de la pièce. Une pièce adaptée du livre du même auteur, intitulée L'homme malin voyage sans son cœur, et qui s'inspire de L'homme qui voyage sans son cœur, de l'écrivain arabe Ibn El-Moqaffaâ (VIe siècle), auteur d'ouvrages célèbres, à l'instar de Kalila wa dimna. Dans La chambre des amis, Hamidi, Barkat, Hakima, Amina, Ouarda, Hassani et Lahouli prêtent leur voix à un texte rédigé en braille et évoluent comme des comédiens à part entière. Ils sont accompagnés du musicien, Mrabet Samir, professeur de piano au conservatoire municipal de Sidi Bel Abbès, non-voyant lui aussi. L'histoire se joue dans une tribu de singes, dont le roi, arrivé à un certain âge, est détrôné par ses enfants. Exilé, il croise sur son chemin une tortue avec laquelle il se lie d'amitié. La tribu des tortues réprouve ce rapprochement et exige la mort du primate. Sentence ultime : son cœur doit être dévoré par les reptiles à carapace. La tortue se charge alors de le conduire au sanctuaire de sa tribu, mais, chemin faisant, rongée par le remords, elle ne put lui cacher la vérité. Le roi déchu la rassure, sur un ton serein, qu' «un singe voyage toujours sans son cœur»…
