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6 ans dans un hangar
Les sinistrés du séisme de 2003 dans la précarité
Publié dans El Watan le 10 - 11 - 2009

Vautrée dans son fauteuil roulant, Djamila, une collégienne de 13 ans, regarde son feuilleton à la télévision. Ce n'est pas de ses habitudes. Si elle n'est pas allée à l'école, c'est à cause de la grève dans le secteur de l'éducation, dit sa mère. Cette handicapée moteur a passé la moitié de son enfance dans les hangars des anciens entrepôts de Eniem, sis à l'entrée est de la ville de Tizi Ouzou.
Il fait un temps maussade en ce début d'après-midi. Le hangar, dépourvu d'électricité, commence à sombrer déjà dans l'obscurité. Les tentes sont éclairées à l'aide de câbles électriques provenant des pylônes de l'éclairage public. Au milieu du hangar, l'eau de pluie s'infiltre du toit, mais lors des grandes averses, « on prend l'eau de partout, et l'on n'arrive pas à la dégager avec les frottoirs et les ballets », dit la maman de Djamila qui nous invite poliment à visiter sa tente. A l'intérieur, le drapeau national est accroché sur l'une des parois. Ici, on essaye de croire encore à des jours meilleurs. « Ce bain d'huile ne chauffe pas réellement cet espace malgré l'exiguïté de la pièce. Dans la nuit, le froid est paralysant. J'allume ce réchaud après avoir mis une plaque métallique dessous afin de mieux répandre la chaleur », ajoute-elle, en haussant les épaules. Comme la famille de Djamila, la plupart des ménages étaient des locataires en ville, à Tizi Ouzou, à Abid Chamlal. « J'habitais avec mon mari et mes enfants à la haute ville, où nous avons loué une maison.
Plusieurs murailles se sont écroulées suite au séisme de mai 2003, ce qui nous a ramenés ici il y a 6 ans », raconte une femme. Exaspérée, elle ajoute : « Si on est appelé à vivre dans des chalets, je préfère rester ici et construire une maison en dur, puisque les autorités ne nous prêtent aucune attention. » Les habitants sont exposés à plusieurs dangers. « On est tout le temps obligés de veiller à ce que l'eau ne soit pas en contact avec les câbles électriques qui alimentent les tentes. Les toilettes collectives ne sont utilisables que dans la journée ou au meilleur des cas on y va avec une bougie. C'est dire à quel point est dramatique la vie qu'on mène ici », disent-elles pleines d'amertume. « Comprenez que nous vivons la misère depuis 6 ans. Les logements sont distribués sous le manteau. Et puis, il ne vous échappe pas que des anonymes ont bénéficié de logements alors qu'ils ne souffrent point de ce problème », explique une vieille femme, désabusée. Tant pour les chefs de famille que pour leur progéniture, les conditions de vie dans ce « ghetto » sont intenables.
Hakim, un lycéen, prépare son bac cette année : « Au lycée, j'arrive à suivre, mais difficilement. On ne dort pas bien la nuit, avec le froid et le bruit qui vient de l'extérieur ; nous sommes à deux pas de la route », dit-il, le regard évasif. « On ne voit pas vraiment le bout du tunnel, ça décourage, mais je me ressaisis et je me dis qu'il n'y a que les études qui peuvent me sortir de là », conclut-il. Quelle sera la prochaine situation de ces 28 familles sinistrées ? « La misère aurait pu s'arrêter si avions été tuées sous les décombres de nos maisons lors du tremblement de terre de 2003 ! », disent-elles en chœur, ces femmes qui supportent à la fois les tâches domestiques et la douleur de leurs enfants, qui, pour certains, sont nés et ont grandi sous cette structure métallique. Cet endroit qui est censé abriter le nouveau siège de l'entreprise publique de transport (Etuto) n'est pas près de libérer ses sinistrés. Les travaux de construction de chalets au centre de transit de Oued Falli, là où ces familles devront être recasées, sont à la traîne. Djamila ne sait pas où elle va continuer à vivre. Aura-t-elle une maison décente comme ses camarades de classe ? Ce qui est certain, c'est qu'elle continuera ses études, car sa mère y tient. Elle lui assure le transport quotidien grâce à une misérable pension. En tout cas, à l'âge de 13 ans, elle semble comprendre ce qu'est la misère sociale. Elle veut faire des études de droit pour devenir avocate. Et ce, « pour défendre les pauvres », répond-elle.


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