Devant l'incurie qui clochardise sa ville, la population de Sebdou, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, crie son désarroi. « Nous manquons de tout. Nos routes sont désastreuses, l'éclairage public est quasiment inexistant, l'eau potable est une denrée rare... Socialement, nous vivons dans le dénuement », tonnent des citoyens regroupés en masse à la cité populeuse Chahid Bouanati Hocine. L'attroupement, avant-hier, amplifiait et déployait ses tentacules aux autres quartiers de l'agglomération, faisant craindre le pire. « Nous ne sommes pas des gens violents, nous voulons simplement attirer l'attention des responsables parce que nous en avons marre d'attendre que les autorités daignent prendre en charge les doléances des citoyens. Cette fois, nous sommes déterminés à crier fort notre mal profond », expliquent-ils. Située aux portes du Sud, Sebdou ne donne pas l'impression d'avoir bénéficié de projets entrant dans le cadre de la relance économique, comme l'indiquait tout le tintamarre fait par l'administration à une époque récente où l'argent coulait à flot sur le papier. « L'APC a montré son incapacité à gérer l'eau. Pourquoi les pouvoirs publics ne confient-ils pas sa gestion à l'ADE, à l'instar d'autres communes qui n'ont plus ce problème ? Si nos élus et les responsables ne sont pas capables d'éclairer la ville et de bitumer nos routes, à quoi, alors, se résume leur mission ? », s'interrogent, en colère, les manifestants pacifistes. L'intervention du chef de la daïra, en présence des éléments de la gendarmerie nationale, a tempéré quelque peu les ardeurs et a promis de mettre un terme à cette incurie, en accusant l'assemblée populaire communale d'être à l'origine de toutes ces carences. Pourquoi faut-il toujours que les citoyens sortent dans la rue pour que les responsables se mettent, subitement, à courir dans tous les sens et promettent de « s'exécuter » en un temps record ?
