L'Observatoire des violences faites aux femmes (OVIF) et l'association Djazairouna, qui ont appelé à cette manifestation, ont placé la Journée internationale de la femme sous le thème de la lutte «Contre l'oubli et le devoir de mémoire». Les manifestantes ont brandi des banderoles sur lesquelles étaient inscrits les noms, prénoms, dates de naissance et d'assassinat de centaines de femmes, victimes des islamistes dans les années 1990. Cette manifestation, sous le contrôle des policiers, a été aussi l'occasion de rappeler le combat de ces femmes qui ont fait face au discours islamiste et qui l'ont payé de leur vie. Les protestataires ont rappelé également les affres subies par les femmes violées qui ont été longuement ignorées par les autorités publiques et dont on n'a reconnu le statut de victime de terrorisme que récemment. «Non à l'oubli de toutes ces femmes assassinées», scandent ces manifestantes en colère. «Les associations revendiquent le statut de martyr pour toutes ces femmes assassinées», a indiqué Idriss Bendiab, de l'association Djazairouna. Aux policiers qui encadraient cette manifestation, elles ont rappelé que la première femme à avoir été victime des islamistes était Karima Belhadj, jeune dactylographe dans un commissariat, assassinée en avril 1993. «C'est une manifestation qu'on organise, chaque année, à la mémoire des femmes violées, enlevées et assassinées, victimes du terrorisme islamiste pendant les années 1990 et début 2000. Nous avons choisi cette place qu'on avait baptisée Karima Belhadj et qui a été baptisée par la suite place de la Concorde civile», indique Cherifa Kheddar, présidente de l'association des familles de victime de terrorime, Djazaïrona. Mme Kheddar souligne que pour cette journée de commémoration et d'hommage, «il est important de rappeler que pour les principes d'impunité, d'oubli et de primes aux crimes imposés par la charte pour la paix et la réconciliation nationale, notre association oppose un devoir de mémoire, de justice et de vérité». L'association Djazairouna a rejeté les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et revendique la «reconnaissance des sacrifices de tous ceux qui ont lutté et qui sont morts pour l'Algérie».