Les lecteurs de journaux à Béchar, au paroxysme de la colère, crient leur désarroi. En effet, depuis plusieurs semaines, les titres de la presse indépendante, qui constituent le gros des lecteurs, sont acheminés par autocar à partir d'Oran, non seulement vers 19 h tard dans la soirée mais souvent absents des étals des quelques libraires. Une situation qui est devenue aussi intolérable pour les distributeurs qui refusent de livrer les journaux à une heure aussi tardive. Devant les attroupements qui se forment dans la soirée autour du principal distributeur de la place de la République, les lecteurs nous ont interpellé pour signaler cette anomalie dans une région qui compte de nombreux lecteurs dont une grande partie n'est pas connectée au réseau Internet. A leurs yeux, le plus inadmissible c'est le lourd investissement dans le projet réalisé de l'imprimerie étatique mise en service par le ministre de la Communication au mois de novembre dernier et qui n'aura servi finalement qu'à prolonger la crise de la disponibilité des quotidiens au lieu de la résoudre. Sept titres seulement de la presse publique, accompagnés de deux ou trois titres de la presse indépendante avec un maigre tirage (au lieu de 45 000 exemplaires/jour prévus devant couvrir les trois wilayas) sortent de la rotative et disponibles dès les premières heures de la matinée chez les buralistes. Mais les lecteurs de journaux de la presse privée à grande audience (El Khabar, El Watan, Le Quotidien d'Oran, Liberté et le Soir d'Algérie) doivent patienter durant toute la journée pour lire la presse écrite en s'interrogeant sur l'origine de la faille et sur ceux qui tirent profit de cette situation.