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Sortir les films des avant-premières mondaines
Publié dans El Watan le 16 - 05 - 2014

Prenons Bachir Derrais, producteur et réalisateur algérien. Quand on lui pose ces deux questions, Derrais ne peut s'empêcher de faire la moue tout adoptant une posture frontale : «Nous savons tous que l'avant-première, à l'origine, fut créée par les distributeurs dans un cadre promotionnel, et ce, pour la sortie d'un film. Ce plan de distribution est mis en place pour attirer l'attention du public sur la sortie prochaine d'un film.» Maintenant qu'on sait cela, allons en Algérie : «Comme il n'y a ni salle de cinéma ni circuit de distribution, cet événement n'a aucune relation avec une quelconque sortie, ni avec la promotion, ni avec le public. L'avant-première en Algérie est devenue une soirée mondaine entre amis : le producteur le fait pour justifier les financements qu'il a eus et satisfaire les partenaires. Généralement, aucune date de sortie n'est annoncée. Et pour les financiers, l'Etat, ou le ministère de la Culture, le fait également pour justifier les budgets dont il a bénéficié auprès de sa hiérarchie gouvernementale. L'avant-première en Algérie se fait, d'une manière générale, dans la capitale en excluant les autres citoyens de l'intérieur du pays avec les mêmes invités depuis 25 ans. Ceux-là mêmes qu'on trouve dans les vernissages, les festivals, les concerts classique, le théâtre, etc. Un public composé des deux tiers de mondains. Et le lendemain, tout est oublié ; pas de sortie, rien !» Si nous devions prendre l'exemple d'un pays avec lequel l'Algérie effectue souvent des coproductions, ce serait automatiquement la France. De ce point de vue, les choses divergent nettement en raison d'une industrie de cinéma établie. Sidy Sakho, critique de cinéma insiste sur la réceptivité des spectateurs face à cet événement : «Plus peut-être qu'une critique, l'expression par un spectateur privilégié de son ressenti face à un film sortant le lendemain ou quelques jours plus tard peut inciter ses proches, ‘followers' ou ‘amis' facebook à aller y voir d'eux-mêmes dès sa sortie. La proximité temporelle entre une avant-première et une sortie officielle est donc assez essentielle.»
Rapport au temps
Victor Lopez, distributeur pour Arcades, dit à ce sujet : «Si l'avant-première n'a pas lieu dans sa suite, l'intérêt économique s'en trouve amoindri pour le distributeur, et si elle n'est pas prévue, c'est moins une avant-première qu'une projection exceptionnelle ou événementielle. Les avant-premières tendent d'ailleurs à prendre la place des premières (qui n'existent plus vraiment) : avec la présence de l'équipe du film et une médiatisation accrue à quelques jours (voire heures) de la sortie.» Mais là où le sens de cet événement prend une place quasi philosophique, c'est dans le rapport au temps.
Pour Fabien Alloin, universitaire : « Sortir des films en salle six mois – voir un an – après leur avant-première me semble être une manière de les exclure de leur époque ; un moyen de les regarder comme des objets n'ayant aucun lien avec leur temps. Donner à voir des œuvres au grand public près d'une année après leur réception par un petit groupe de privilégiés, me semble être une façon détournée de leur ôter la vie et de les présenter au monde mort-nées. Plus encore que d'anesthésier tout travail critique, partant de ce principe, plus aucune image n'a alors de lien avec son présent. Partant de ce principe, toute image en vaut une autre, et chacune d'elles se trouve dégagée de son regard. Des films sortis un an après leur avant-première regardent tout et rien ; tout le monde et personne. Comment un film peut s'inscrire dans une histoire si on ne lui permet pas de trouver sa juste place dans le temps ?» Une question restée, hélas, en suspens dans le milieu cinématographique algérien !


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