Mieux encore, Makhloufi, battu sur le fil par le jeune Kenyan de 18 ans, Biwott Robert (1'44''69) aurait pu gagner s'il ne s'était pas retourné, avant de franchir la ligne d'arrivée, pour surveiller le Sud-Africain Olivier Andre (3e en 1'44''85). Malgré cette «naïveté» Makhloufi, spécialiste du 800 m, a frappé un grand coup, surtout lorsqu'on sait que sa dernière course remonte au meeting de Stockholm, en août 2012, où il avait établi un record personnel (1'43''71). Pour rappel, ce temps constitue le deuxième chrono algérien après celui de Saïd Guerni Djabir (1'43''09). Le finaliste olympique algérien du 800 m aux JO de Barcelone et médaillé aux JM d'Athènes 1991, Réda Abdenouz, estime que la performance de Makhloufi est un signal fort : «Le temps de 1'44''73 signé par Makhloufi en ce début de saison est révélateur. Même à l'époque des grands athlètes algériens comme le champion olympique du 1500 m Noureddine Morceli (1'44''79) et le champion du monde du 800 m et recordman d'Algérie (1'43''09) Saïd Guerni Djabir, n'avaient débuté en trombe la saison. Pour moi, Makhloufi n'a pas mis beaucoup de temps pour retrouver son rythme. Cela pourrait l'encourager à descendre largement sous la barre des 3'30'' sur 1500 m. A Shanghai, Makhloufi, éloigné des pistes depuis deux ans, a couru en toute aisance par rapport a ses adversaires.» A noter que juste après la course, Makhloufi a eu droit aux félicitations et encouragement du ministre des Sports, Mohamed Tahmi.
