L'épisode que vient de vivre hier la journaliste italienne Giuliana Sgrena est un véritable feuilleton à rebondissements. En effet, non encore remise de ses émotions et ses joies, la journaliste italienne a été blessée à l'épaule et transportée à l'hôpital américain, peu après sa libération par des tirs américains contre le convoi qui la conduisait à l'aéroport de Bagdad, et un membre des services secrets italiens a été tué. Ce sont les premières informations annoncées par le quotidien Il Manifesto qui venait tout juste d'apprendre la libération de sa journaliste. En effet, un mois après son enlèvement, la journaliste italienne Giuliana Sgrena a été libérée, hier, à Baghdad. C'est la chaîne Al Jazeera du Qatar qui a donné l'information confirmée tout juste après par le président Carlo Azeglio Ciampi et le quotidien Il Manifesto pour lequel travaille la journaliste. Aucun détail n'a été donné sur la libération de la journaliste enlevée le 4 février dernier. La nouvelle de sa libération a été quelque peu évoquée par plusieurs personnalités irakiennes qui ont avancé, durant ces derniers jours, que des négociations positives étaient en cours. Envoyée spéciale du journal de gauche Il Manifesto en Irak, la journaliste avait été enlevée, alors qu'elle préparait un reportage sur des réfugiés de Falloujah. Une cassette vidéo avait été diffusée le 16 février dans laquelle, en pleurs, elle demandait au peuple italien de faire pression sur le gouvernement de Silvio Berlusconi pour que les troupes étrangères se retirent d'Irak. Dernièrement, une large campagne a été organisée en Italie pour sa libération et celle de sa consœur française Florence Aubenas, enlevée le 5 janvier avec son guide en Irak. Dans une cassette vidéo diffusée mardi dernier, Florence Aubenas est apparue visiblement très éprouvée et appelant à l'aide un député français. Giuliana Sgrena, 56 ans, est une journaliste expérimentée dans les zones de conflit et engagée dans la défense des femmes. Spécialiste de l'Irak depuis la première guerre du Golfe, Giuliana Sgrena s'est opposée avec vigueur à la campagne militaire menée par les Etats-Unis depuis mars 2003. Elle a écrit plusieurs ouvrages, parmi lesquels Kahina contre les califes, en1997, sur la crise algérienne dans les années 1990. La libération de Sgrena a été accueillie avec satisfaction par l'ensemble de la corporation, mais aussi par des millions de personnes qui suivent avec inquiétude les enlèvements de journalistes.
