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Saïd Sadi : « les berbéristes victimes d'un procès en sorcellerie »
Publié dans El Watan le 11 - 12 - 2014

«Aujourd'hui, le concept des droits de l'homme fait partie du discours quotidien en Algérie. Pourtant, il n y a pas longtemps, la simple évocation de ce sujet était l'objet de dénonciations épiques de la part des forces politiques y compris celles se réclamant du progressisme. Pour ces dernières, les droits de l'homme ont été longtemps été brocardés en tant que valeur « bourgeoise» destinée à distraire les masses populaires des tâches d'édification nationale ; pendant que le pouvoir, qui y voyait une ingérence étrangère, opposait à ce combat l'idée de droit des peuples, les deux notions étant naturellement antinomiques». C'est en ces termes que le Dr Saïd Sadi, ex-président du RCD, a entamé sa conférence sous le thème : «Droits de l'homme et identité : chemins de traverse», qu'il a animée hier mercredi à Tizi Ouzou, à l'occasion de la journée internationale des droits de l'homme (10 décembre).
L'invité de l'association culturelle Amusnaw a rendu hommage à «toute une génération qui a introduit dans le champ politique algérien le thème des droits de l'homme», en dépit, a-t-il précisé, du fait qu'il soit «ignoré ou diabolisé par les pouvoirs algériens.» Sadi estime que la marginalisation des préoccupations de l'être algérien est liée à la « nature des deux dernières occupations subies par les algériens », notamment ottomane et française, où les algériens sont exclus des responsabilités politiques et militaires, expropriés…etc.
Outre ces conditions qui ne facilitent pas la satisfaction des droits, le principal pivot de la création de la première Ligue algérienne des droits de l'homme, soutient que « le refuge dans la religion… ne facilitait pas la promotion de l'individu.»
En remontant l'histoire jusqu'à la période du mouvement national, le conférencier a indiqué que « la littérature du premier quart de siècle dernier donne des indications assez précises de la volonté d'ignorer les aspirations personnelles dans les luttes en faveur de l'émancipation algérienne », combien même les élites du mouvement national étaient inspiré par la révolution française, a-t-il précise.
« Idir El Watani »
L'auteur du livre «Amirouche : Une vie, deux morts, un testament», a lié la notion des droits de l'homme à la lutte pour l'identité. «Excepté la furtive polémique épistolaire entre Imache Amar qui revendiquait la démocratie des villages berbères et Messali qui commençait à se laisser tenté par l'hégémonie arabo-islamique», il n'y a pas eu de débat sérieux concernant la place du citoyen dans la cité algérienne, au sein des partis nationalistes, a-t-il indiqué. Il a fallut attendre la crise berbériste de 49 pour évoquer la question des droits de l'homme, a-t-il ajouté, en donnant l'exemple de la «brochure Idir El Watani», les militants du PPA-MTLD qui débattent pour la première fois des questions autour de l'histoire du pays. « Selon ses réalités et non en fonction du complexe du jacobinisme français ou des incantations dictées par les conjonctures extérieures desquelles Messali attendait des réponses aux problématiques nationales», a-t-il dit.
Cependant, « les réponses inadaptées et violentes» ayant découlées, ont pesé sur le cours de la guerre et grève encore le destin algérien d'aujourd'hui, a-t-il indiqué. « C'est par la revendication identitaire que nous sommes parvenus à nous installer dans un espace politique…», a assuré conférencier, non sans évoquer les anciens militants berbéristes et même Mouloud Mammeri, ayant été isolé et vilipendé par l'hégémonie arabo-islamique, après la parution de son roman «La colline oubliée», en 1953. Selon Sadi, c'est cet élan inspiré de cette phase de l'histoire qui a donné naissance au séminaire de Yakourene, sensé «donner un semblant d'assises politiques et doctrinales à notre mouvement», intervenu après l'explosion d'Avril 1980. Il a estimé en ce sens que cela est comparable au 1er Novembre 54 ayant précédé le congrès de la Soummam, en notant par là une: «singularité algérienne où l'action anticipe la réflexion», en estimant que faute de connaitre l'histoire, pour ainsi dire, «chaque génération devait tout éprouver, tout réinventer.»
L'orateur a parlé ensuite d'un document produit par les jeunes militants berbéristes, lequel, « en dépit des oppositions qui ont, par la suite, déchiré les hommes, aura imprégné la proclamation du 1er Novembre, la plate forme de la Soummam…etc», en ajoutant que «ce rappel d'un texte invitant en 1949 à un débat qui n'a jamais eu lieu, et qui demeure en suspens, mérite d'être revisité en ce 10 décembre, car il vient rappeler à la jeunesse d'aujourd'hui que les vainqueurs d'hier qui sont les tuteurs d'aujourd'hui, ont usé de moyens violents et déloyaux pour imposer ce qu'ils appellent les constantes nationales.»
Saïd Sadi soutient encore que la notion des droits de l'homme a été combattue par le système Oudjdien, contrairement au document de la Soummam ayant consacré ses principes. Cependant, « la plate forme de la Soummam, n'a pas été indemne des anathèmes du courant arabo-islamique», ajoute le conférencier, en citant les «berbéristes victimes d'un procès en sorcellerie.»
Au Maroc, « l'Amazigh est constitutionnellement officialisé au côté de l'Arabe »
Enchaînant les événements, il a rappelle entre autres, ses premiers contacts avec maître Ali Yahia Abdennour lors de la création de la Ligue algérienne des droits de l'homme (1983-1985). En outre, l'orateur a parlé de son engagement avec ses pairs en faveur des droits de l'homme. Il a cité notamment : «Le refus de la presse gauche française en 70 d'inscrire l'Algérie parmi les pays violant les droits de l'homme après leur demande, Le courrier adressé à la Fédération internationale des droits de l'homme pour la création de la Ligue des droits de l'homme, convaincre Amnesty international d'ouvrir une section en Algérie».
Passant en revue l'actualité des droits de l'homme dans le pays, S. Sadi assure que le pouvoir a crée une « foultitude d'organes officiels chargés de veiller aux droits des citoyens » qu'il instrumentalise pour faire diversion sur les reculs des libertés, avant d'observer que: «l'effondrement éthique enregistré par la combat des droits de l'homme est synchrone d'un certain affaissement du combat identitaire». Cela se vérifie, selon l'orateur, par «les comportements individuels, les décisions des pouvoirs publics…», en donnant comme exemple les sub-sahariens, victimes notamment d'animosités, de xénophobie…etc.
S'agissant de l'officialisation de Tamazight, il estime qu'au Maroc, « l'Amazigh est constitutionnellement officialisé au côté de l'Arabe», contrairement à notre pays. Pour l'orateur, ce n'est pas un hasard, puisque dans ce pays, l'on constate «une vigueur sans précédent dans le mouvement pour la défense des droits de l'homme.» Pour faire avancer la question de l'amazighité et des droits de l'homme, le conférencier invite les universitaires de Kabylie, «où a été révélé et mené la lutte pour l'amazighité de mettre à profit cette pause forcée pour procéder à une analyse méthodique de la synergie entretenue par ce combat avec la promotion des droits de l'homme dans le pays.»
Par ailleurs, Saïd Sadi s'est félicité de la tenue de la 9e session du colloque organisé par l'université de Skikda sur Zighout Youcef, et de conclure, qu' «aucune construction nationale ne se réalisera sans ni contre la reconnaissance de ceux qui sont combattus pour une nation plurielle, tolérante et démocratique.»
Notons enfin que la conférence a été précédée par une vente-dédicace de la 4e édition de son livre «Amirouche : Une vie, deux morts, un testament»


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