La côte algérienne est une zone de passage obligé entre les secteurs de l'Atlantique septentrional et méridional et le reste de la Méditerranée, elle est donc amenée à s'enrichir de nouvelles espèces d'élasmobranches dont nous connaissons le rôle régulateur au sein des écosystèmes marins. Il s'agit là d'un paramètre important au niveau bioécologique. Il existe environ 50 espèces différentes de requins, en Méditerranée, dont 20 sont considérées comme grands prédateurs. Bien loin des proportions monstrueuses exhibées par les films à sensations fortes, nombre de ces spécimens possèdent des dimensions plus raisonnables. C'est le cas du chien de mer, la plus petite espèce recensée en Méditerranée avec une longueur moyenne de 30 cm, alors que la plus grosse, le requin pèlerin, peut atteindre les dix mètres ! Chaîne alimentaire Le professeur Hemida, enseignant chercheur et spécialiste des requins, a indiqué : «N'importe quel requin, même petit, peut être dangereux. Mais ceux présents en Méditerranée ne représentent pas une menace pour l'homme. Seul le requin blanc a vraiment de quoi inquiéter, mais il en existe trop peu pour qu'il soit considéré comme un réel danger.» Les requins jouent un rôle-clé pour maintenir l'équilibre des écosystèmes marins. Leur disparition risque de provoquer des changements dans la chaîne alimentaire. Elle pourrait entraîner la suppression des organismes unicellulaires, à la base du réseau alimentaire. Ce sont des changements importants qui affectent la vie de tous les animaux – y compris celle de l'homme. Toute exploitation non cadrée et non réglementée pourrait aboutir à une surexploitation portant préjudice à la ressource et à l'équilibre du milieu marin. Selon le recensement des espèces de requins débarquées à la poissonnerie d'Alger, certaines poissons ont disparu ou se raréfient d'années en année.
