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A propos de Nachid El Oumal
Publié dans El Watan le 17 - 03 - 2015

, dans son ouvrage à paraître, Le mouvement ouvrier et syndical en Algérie 1884-1962, apporte un nouvel éclairage sur cet épisode.
Voici le texte dans le livre :
En effet, c'est lui, Haroun Er-Rachid l'Algérien, l'enfant de Belcourt qui, militant actif depuis le début de la lutte armée, a été repéré par les «forces de l'ordre» et appréhendé.
Pendant son internement au «célèbre» camp de Bossuet – dommage que le nom de l'auteur du «Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même» ait été donné à ce sinistre lieu de détention –, il fit la connaissance, pour l'apprécier ensuite, du docteur Ahmed Aroua, «un homme sincère et pur», qui était à la fois médecin, poète, penseur, nationaliste «morchid» et humaniste. Ainsi, l'a peint le journaliste Hamid Tahri dans le quotidien El Watan.
Mais vous allez vous demander, que vient-il faire ici, dans cet écrit réservé spécialement aux travailleurs, au syndicat, à ces militants inlassables, qui ont payé de leurs efforts, de leur santé et même de leur vie pour que soit libre cette Algérie qui a été longtemps exploitée par l'abject colonialisme ? Parce que, comme nous l'apprend le journaliste déjà cité, les paroles de l'hymne des travailleurs Nachid el oumal ont été écrites par lui au camp de détention de Bossuet.
Et, plus en détail, écoutons Haroun Er-Rachid, au cours de son interview, avec notre frère Hamid Tahri : «C'est à l'instigation de Aïssat Idir, créateur de l'UGTA, détenu lui aussi, qu'Aroua se mit à écrire les paroles sublimes de cet hymne. Je me souviens que Aïssat Idir ne cessait de contacter, dans la baraque du camp, Aroua pour discuter avec lui des idées clés qu'il fallait faire ressortir dans l'hymne. Aïssat était exigeant et Aroua très patient.
Lorsque la mouture finale des paroles du nachid fut agréée par Aïssat Idir et Aroua, pendant l'hiver 1957/1958, ils sont venus me trouver à ma baraque pour que j'en compose la musique. L'entreprise n'était pas si simple, car dans ce camp de Bossuet où je me trouvais avec Aroua et Aïssat, je n'avais ni instrument ni papier à musique à ma portée. Mais comme on dit, avec la volonté on fait des miracles et avec des bouts de papier et la mémoire, la musique de Nachid el oummal fut composée par moi en ce même hiver.
Cela n'empêcha pas Aroua, qui était un perfectionniste, de changer de temps à autre une parole ou une autre au poème de l'hymne. Aïssat, quant à lui, venait me demander de fredonner la mélodie du chant que je venais de composer, peut-être pour voir s'il était assez martial.
Puis vint le jour où commencèrent les répétitions avec la chorale des détenus de Bossuet. Le camp se métamorphosa en grande salle des fêtes. ‘‘Nachid el oummal'' fusait de partout jusqu'au jour de sa présentation officielle aux membres de l'UGTA, clandestinement, à cause des miradors qui nous cernaient de toutes parts.»
Cela étant, Tahar Gaïd nous fit savoir que c'est lui le concepteur de cet hymne, avec Boualem Bourouiba, et qu'Ahmed Aroua «pensionnaire» lui aussi du camp de Bossuet, a été sollicité par eux, pour ses connaissances en matière d'écriture, pour apporter un plus à la mouture.
D'ailleurs il persiste en nous informant que, bien après l'indépendance, ce dernier, en l'occurrence Ahmed Aroua, a bel et bien confirmé, dans une déclaration au quotidien El Moudjahid, sous forme de témoignage, leur paternité – celles de Gaïd et Bourouiba –, pour ce qui est de «l'Hymne des travailleurs», cette œuvre magistrale et bénéfique pour l'ensemble des masses laborieuses.
Alors, comment ne pas y croire quand on connaît Tahar Gaïd, cet homme qui est imprégné de poésie et à cheval sur sa métrique, vu son passé de «médersien» à la légendaire Thaâlibiya. Il était, sans aucun doute, le mieux placé pour choisir les mots, les assonances et les rimes qui convenaient pour faire vibrer les travailleurs au rythme de leur «Nachid».
Ceci dit, les deux versions sont là, celles de Haroun Er-Rachid et de Tahar Gaïd. Aux historiens de se prononcer sur ce cas et d'autres, après avoir pénétré les profondeurs de la recherche et de l'analyse, pour les situer dans leur véritable contexte. Ainsi, l'Histoire, dans une meilleure écriture, retrouvera la crédibilité qui est sienne.
Quant à «Bossuet», le lugubre camp de détention qui a été le théâtre et, incontestablement, le premier témoin d'un hymne aux laborieux Algériens, ne s'était-il pas amendé pour laisser place au grand, au véritable Bossuet, Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), le prédicateur, l'écrivain français et «le plus grand orateur peut-être que le monde ait connu», dont il porte le nom ? N'était-ce pas, peut-être, un devoir de réparation vis-à-vis de nos travailleurs, cette agréable «chose» qui est sortie de la douleur…, de ces guitounes rébarbatifs ?
Pensez-vous ! Car, le camp de Bossuet restait un lieu sinistre…, la lutte continuait dans des conditions très rudes et les syndicalistes redoublaient d'activité, se mobilisaient davantage et espéraient des jours meilleurs sous la bannière d'un Etat libre et souverain.


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