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L'artisanat à l'ère des nouveaux processus technologiques
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2015

Appelée à devenir un pôle dans le domaine de la gemmologie et de la taille de pierres précieuses et semi-précieuses, cette école, estime le directeur de la Chambre d'artisanat et des métiers de la wilaya, Saïdani Mourad, contribuera certainement au développement socio-économique de l'ex-Fort Laperrine. Le choix de cette région a été, affirme-t-il, consolidé par l'Abragem (Association brésilienne de petits et moyens producteurs de pierres, bijoux et similaires) qui a effectué une visite de travail à Tamanrasset, en juin 2007, à l'effet de vérifier les statistiques avancées par le ministère de l'Energie et des Mines quant aux ressources naturelles et humaines dont jouit cette collectivité du Grand Sud.
Après cette expédition, les Brésiliens en avaient, en effet, conclu que le massif du Hoggar, connu chez les géologues sous le nom de Bouclier targui, présente beaucoup de similitudes avec les boucliers célèbres dans le monde, tels que les boucliers canadiens, australiens et brésiliens, sachant que 61 indices de pièces précieuses furent mis à l'évidence lors des travaux d'inventaire effectués par l'Office national des recherches géologiques et minières (ORGM) de la période allant de 1993 à 1996.
Ces indices sont représentés par 19 types de minéraux (béryl, corindon, topaze, piezo-quartz, disthène, spath d'Island, grenat, zircon, fluorite, agate, jaspe, calcédoine et opale, tourmaline, turquoise, quartz rose, néphrite, serpentine, roche à olivine et apatite). En partenariat avec l'Abragem et l'Agence brésilienne de coopération du ministère des Relations extérieures (ABC), le ministère du Tourisme et de l'Artisanat a mis le paquet pour la concrétisation de ce projet dans la perspective de développer un système productif local (SPL) via la création d'une coopérative des artisans à Tamanrasset.
Ces derniers bénéficieront ainsi d'une formation de qualité dans le domaine de la gemmologie conformément aux clauses contenues dans l'accord de coopération algéro-brésilienne, signé à Brasilia le 3 juin 1981.
Lequel accord porte essentiellement sur la mise en œuvre du projet de transfert de connaissances pour «la production de gemmes lapidées, de bijoux et d'artisanat minéral. Les Brésiliens sont ainsi chargés de former des formateurs dans diverses spécialités, particulièrement en ce qui concerne la taille de pierres précieuses, l'artisanat minéral, l'orfèvrerie artisanale, la fonte industrielle et le design de bijoux», ajoute M. Saïdani.
Formation de 540 artisans par an !
En tout, 54 candidats sont concernés par cette formation qui durera 18 mois. Ces futurs formateurs, qui devront prendre la relève et assurer le relais après le départ des Brésiliens, sont appelés à former jusqu'à 540 artisans/an, soit 10 candidats pour chaque formateur. Notons que la sélection des candidats s'est faite sur la base d'un questionnaire diffusé à l'attention des bijoutiers lors des différentes manifestations du secteur et transmis au niveau local par l'intermédiaire des chambres d'artisanat et des métiers (CAM). Une commission de sélection des candidatures a été installée pour garantir la transparence de cette opération.
Les candidats retenus sont sommés de signer un contrat de fidélité exigeant des futurs formateurs de transférer, à leur tour, le savoir acquis afin d'assurer un véritable transfert de connaissances. En somme, la mise en place d'une coopérative vise infailliblement la valorisation des pierres taillées par l'échange d'expériences entre les artisans brésiliens et algériens, tout en conservant les traditions et coutumes de la population locale ainsi que les richesses culturelles de cette région millénaire.
De nouvelles matières premières seront ainsi mises à profit, en plus des gisements existant au niveau local. Les Brésiliens chargés de piloter ce projet ont insisté sur l'importance de développer un SPL efficace afin de substituer à l'importation et de renforcer une main-d'œuvre qualifiée à même de promouvoir l'enseignement professionnel et technologique. «Ces procédés conduiront, sans nul doute, à l'innovation et au transfert de technologies industrielles nécessaires à élever la compétitivité de l'industrie tant au niveau national que local», souligne Abdellah Lagraoui, cadre à la CAM de Tamanrasset, selon qui le défi consiste à promouvoir la compétitivité et le développement durable des micro et petites entreprises, renforcer l'esprit de l'entreprise et encourager la formation d'association et l'organisation de foires commerciales.
Les professionnels brésiliens, quant à eux, exhortent la création d'un SPL comprenant nécessairement l'extraction de minéraux, la taille de pierres, la collection d'objets en pierres et l'industrie de bijoux. A tout cela s'ajoutent les machines et les équipements de production, la conception de bijoux, le design et la stratégie de marketing et de commercialisation.
D'où l'impérative mise en valeur de la politique de coopération technique internationale et la coordination de toutes les démarches de coopération en provenance de l'extérieur, à l'effet de prendre connaissance des différentes normes et procédés légaux appliqués dans l'identification et l'homologation des gemmes. Une procédure qui permet de garantir la production, la commercialisation et l'usage des biens et services dans une dynamique concurrentielle, tout en contribuant au développement scientifique et technologique de l'environnement et du consommateur.
Sauf que le cas de Tamanrasset est particulier. «Tout ce que l'on trouve dans le désert peut être précieux compte tenu de la valeur ajoutée apportée par le professionnel qui dispose de l'art et des compétences nécessaires pour développer le produit de joaillerie, de bijouterie et de l'artisanat minéral», estime Oscar Ferreira, professeur brésilien de taille artisanale.
Contrairement à la taille à facette, enchaîne M. Saïdani, la taille artisanale est un métier de réflexion et d'invention qui permet à l'artisan de développer des produits de valeur et des designs du terroir. Evoquant le volet linguistique qui avait nécessité l'engagement de deux interprètes brésiliens à la charge de l'Algérie, le directeur de la Cam fait savoir au demeurant que «les manuels pédagogiques adoptés par l'école seront traduits dans la langue arabe pour faciliter la tâche aux futurs formateurs.
C'est une autre étape à franchir avec l'aide de nos partenaires brésiliens». Pour ce faire, des formateurs du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels et des ingénieurs de l'ORGM ont ainsi pris part à ces cycles de formation ayant vu, jusque-là, la participation de 22 stagiaires issus de plusieurs wilayas du pays.
30% des stagiaires à la découverte du pays de la samba
«Si l'on considère que ce sont des artisans qui en sont à leur première expérience de taille à facette, la rapidité avec laquelle ils assimilent le processus est extraordinaire. La taille à facette des pierres précieuses exige la maîtrise de techniques complexes et un niveau de connaissances assez important. Avec le premier groupe, nous avons eu des résultats probants», estime le professeur de la taille à facette, Silvio Andre Aguiar. Et de renchérir : «Nous avons affaire à des professionnels dont la performance est excellente. L'objectif a été atteint en ce qui concerne leur formation et leur développement.
Ce sont eux-mêmes qui ont pu évaluer leur niveau de développement et ils en étaient très satisfaits. Je les prépare afin qu'ils soient de futurs enseignants. Toutefois, pour qu'ils puissent développer cette activité, je considère qu'il est absolument nécessaire qu'ils aient un appui de la part de leur institution pour continuer la pratique de ce métier.» A ce titre, il soulignera l'importance d'avoir accès aux équipements qui sont pratiquement essentiels. Certes, «la machine est chère, mais souvent la pierre taillée vaut plus que l'équipement. Il faut savoir que les professionnels algériens sont au même niveau que les professionnels brésiliens, je dirai même plus avancés».
Il convient de signaler que dans le cadre de ce projet, 30% des élèves seront sélectionnés et envoyés au Brésil, et ce, suivant la qualité des pierres qu'ils ont produites pendant leur stage, leur sérieux et leur vision professionnelle. «Très souvent, on peut distinguer chez certains artisans un bon producteur de pierres d'un bon professeur», a conclu M. Silvio. Pour rappel, les équipements destinés à la mise en service de l'école-pilote sont collectés et expédiés par l'Abragem avec le concours du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Les équipements sont offerts sous forme de don au ministère du Tourisme et de l'Artisanat.
Le matériel comprend un calibreur, des machines à facettes, une machine de coupe, une rectifieuse et un équipement pour la fonderie. Acheminés à Tamanrasset en mars 2013, les équipements ont été montés par une équipe d'experts brésiliens en présence des cadres de l'Agence nationale de l'artisanat et du tourisme (Anart) qui ont réalisé le test de vérification.


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