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La transition vers un état de citoyenneté
Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2015


1- Pourquoi la citoyenneté
«On a falsifié l'histoire. On a inventé afin de le gérer un passé virtuel servant les intérêts de la clique au pouvoir. Ce système perdure. Ceux qui sont aujourd'hui à la tête de l'Etat et qui parlent de démocratie et de liberté d'expression ont toujours été contre les libertés… Pour eux, ce qui compte ce n'est pas la compétence, la capacité d'innovation ni même le patriotisme mais l'allégeance en échange de privilèges et de faveurs… Avec le recul, je constate qu'en 1962 nous avions acquis la nationalité, mais pas le droit à l'exercice de la citoyenneté». M'hamed Yazid, le 2 novembre 2002.
«La citoyenneté est le système idoine qui permet de faire barrage aux excès des idéologies et d'éviter les conflits politiques, parce qu'elle est basée sur ce qui rassemble le peuple. Elle s'érige sur la base d'un dénominateur commun défini dans un pacte national de citoyenneté qui fixe les grands principes de l'identité commune et les valeurs pérennes de la nation, lequel constitue le 1er acte fondateur de la 2e République.» Manifeste du 19 mars 2012.
«La citoyenneté traduit la relation sociale entre l'individu et l'Etat, elle évolue dans l'univers des droits et devoirs. Elle constitue le fondement de base de la sécurité des individus et de la nation. La citoyenneté cristallise ainsi l'unité nationale par le rejet de tout ce qui divise le peuple, instaure la tolérance et la fraternité, et annihile toute forme de racisme religieux, doctrinaire ou ethnique». Appel de Ouargla, janvier 2014.
La citoyenneté fait appel à l'organisation associative locale qui est en parfaite harmonie avec notre organisation traditionnelle et notre civilisation dans toutes ses dimensions, y compris la dimension spirituelle.
Elle s'inscrit dans le prolongement des traditions algériennes du «vivre ensemble» avec la nécessité absolue d'introduire les éléments que le XXIe siècle imposent pour construire un «Etat fort capable d'assurer la sécurité des citoyens et de faire face aux enjeux internationaux», mais avec un pouvoir légitime d'autant plus fort et crédible qu'il est l'émanation de la souveraineté du peuple, un système judiciaire indépendant du pouvoir, une opposition crédible présente qui a un rôle important à jouer pour l'équilibre de la gouvernance et qui constitue une force prête pour l'exercice de l'alternance, une presse écoutée et prise en compte comme un véritable miroir de la gouvernance, «un système de veille et de contrôle rigoureux et fiable», et enfin une société civile participative. Un tel Etat ne peut présenter de brèche à la médiocrité, au mensonge et à la cupidité, ni laisser le pays en proie aux convoitises.
2- La transition pour instaurer un état de citoyenneté
«L'Algérie est un pays qui assiste chaque jour à des manifestations génératrices de violences qui éclatent successivement dans toutes ses contrées pour la moindre des revendications. «C'est un pays miné par la corruption et mis en danger par l'élargissement du fossé qui sépare les riches avec des fortunes inestimables pour la plupart mal acquises et l'immense majorité du peuple… Un pays qui vit l'érosion des ancestrales solidarités parce que l'individualisme et la recherche du profit ont produit l'émergence d'une société sans repères, ni valeurs et sans élites et ont participé en grande partie à la destruction du creuset familial.» Le manifeste mars 2012.
La solution doit tenir compte de la situation actuelle caractérisée, entre autres, par :
– une crise de confiance qui secoue la société depuis 1962 et qui a pris des proportions alarmantes avec un discours en totale contradiction avec les actions sur le terrain et, surtout ces dernières années, des actions «en totale contradiction avec l'intérêt de la nation» et qui démontrent clairement l'hypothèque de la souveraineté nationale au Nouvel ordre mondial ultralibéral
– Un verrouillage du champ politique pour tuer dans l'œuf toute velléité de changement et toute approche alternative, un verrouillage provoquant un vide politique entretenu dans une «démocratie» de façade.
– «La neutralisation de tous les dispositifs de veille et institutions de contrôle» pour permettre une gestion opaque, une dilution de la responsabilité et la corruption en toute impunité. Ceci a eu pour conséquences : une absence de comptes à rendre, un fossé de plus en plus grand entre les riches et la très grande majorité des masses populaires, la lassitude et le découragement des élites et des cadres, la perte de la solidarité, l'effritement de l'unité nationale, l'indifférence et la démobilisation du peuple, la perte définitive de tout espoir ; tout ceci a pour corollaire «la dévitalisation de la Nation» et la préparation du pays a être dominé sinon occupé dans tous les cas à engager de façon irréversible sa souveraineté.
– Enfin, un dispositif constitutionnel et un système électoral qui, au lieu de jouer leur rôle pour l'alternance d'un pouvoir défaillant, sont devenus un instrument de ce même pouvoir dont la seule stratégie est son maintien avec des velléités quasi monarchiques.
Une transformation irréversible vers un Etat de citoyenneté. Pour instaurer l'Etat de citoyenneté, il faut mettre en place dans le cadre de «la transition politique», des structures et des mécanismes construits à l'appui de la citoyenneté sur la base d'un dénominateur commun fixant les valeurs pérennes, les grands principes de l'identité nationale dans sa diversité et les exigences de la gouvernance. Une gouvernance réactive, fondée sur l'équité et la justice sociale, constamment à l'écoute des préoccupations et des aspirations des citoyens et des citoyennes.
La citoyenneté constitue ainsi le vecteur porteur d'un véritable «Etat national apte» à anticiper les évolutions et les changements sur les scènes régionales et mondiales, à prémunir le pays contre les dérives de toutes natures en neutralisant les conflits idéologiques ou identitaires, et à inscrire notre Nation dans une stratégie de puissance avec des objectifs à long et très long termes. Toutes les transitions que l'Algérie a connues depuis son «indépendance» sont des transitions factices dans la mesure où elles se sont attachées uniquement à régénérer le système en place pour le sortir d'une impasse conjoncturelle ou majeure. La transition préconisée doit être irréversible et doit viser justement à faire remplacer le système en place par un système basé sur la citoyenneté, laquelle doit être comprise non comme un ensemble idéologique mais comme un nouveau système.
Depuis des décennies, l'Algérie a payé le prix le plus fort. Elle ne peut plus différer la mise en chantier d'une véritable transition, qui vise des objectifs clairs et transparents, avec un cahier des charges et une feuille de route pour sortir ce pays du cercle vicieux de la médiocrité, de la corruption, de l'esbroufe. «L'union de toutes les forces patriotiques est exigée» pour construire cet Etat de citoyenneté, un véritable Etat de justice précurseur de toutes les espérances de développement, de puissance et de prospérité. Cet Etat réalisera enfin ce grand «rêve algérien» porté par les martyrs de la Révolution au moment du sacrifice suprême.
Il s'agit tout d'abord de prendre toutes les mesures d'urgence pour éviter au pays le krach économique ou politique annonciateur de tous les dangers. Ces mesures sont identifiées et sont d'abord sécuritaires, politiques et juridiques, parce qu'elles passent par la nécessaire «reprise de confiance» du premier concerné par l'avenir de l'Algérie, «Le peuple», surtout les jeunes générations qu'il faudra mobiliser et impliquer totalement dans l'œuvre de changement. Il faudra également lui redonner «l'espoir» et, par conséquent, l'inscrire résolument dans une dynamique de changement radical, avec une transition irréversible pour l'édification d'un Etat de citoyenneté.
Au cours de cette phase de transition seront mis en place les fondements de la 2e République, en particulier :
– un pacte de citoyenneté ;
– une nouvelle Constitution qui consacrerait un véritable Etat de justice.
La transition commence par la lutte contre le désordre et la corruption
Pour rétablir la confiance, élément déterminant pour le succès de la transition, il faudra d'abord mettre fin à l'impunité, qui s'est liguée à l'injustice pour piller les richesses du pays, disqualifier les institutions et provoquer une fracture béante entre l'Etat et le peuple.
La première tâche sera d'engager l'action pour éliminer la corruption sous toutes ses formes en réduisant à néant le «système politico-maffieux» qui a contaminé toute la société en se nourrissant de la violence et du désordre que ce système a lui-même suscités par l'injustice sociale, la bureaucratie, le népotisme et l'arbitraire administratif et judiciaire.
Ainsi, toutes les actions de corruption et de détournement commises individuellement ou collectivement devront être «qualifiées par le législateur parmi les crimes les plus élevés dans la hiérarchie pénale». Afin de mener cette bataille capitale pour l'avenir du pays, nous devons mettre en place immédiatement un pôle anti-corruption regroupant l'ensemble des institutions concernées avec une compétence territoriale nationale. Ce pôle disposera de tous les moyens nécessaires d'investigation pour que les corrompus soient appréhendés, les corrupteurs poursuivis où qu'ils se trouvent, traduits devant la justice pour répondre de leurs actes, et punis avec une sévérité à la hauteur des préjudices économiques, sociaux et moraux commis contre la nation.
Tous les responsables à quelque niveau qu'ils se situent, qu'ils soient fonctionnaires, élus de la nation ou exerçant dans le secteur privé devront savoir que dorénavant le temps de la corruption, du mensonge et de l'impunité est définitivement terminé. Afin de réhabiliter l'honnêteté à tous les niveaux de la société, la justice sera dotée d'un outil puissant «en pénalisant le parjure et le mensonge».
C'est la condition indispensable pour rétablir la confiance entre les citoyens et l'Etat. C'est la condition indispensable pour rétablir l'ordre dans toutes ses dimensions, avec toute la force et la fermeté nécessaires, «car sans ordre rien n'est possible» ; ceci dans le respect total des droits fondamentaux du citoyen, qui sera préservé de tout abus ou excès du pouvoir, car «sans» équité et sans justice, la force est aveugle.
Si la lutte contre la corruption est prioritaire, elle ne saurait être efficiente sans une totale indépendance de la justice, seule habilitée à réprimer les manquements à la loi et à trancher les conflits qui émergent au sein de la société, car force doit rester à la Loi. Il faudra interdire donc toute interférence dans le travail du juge en lui garantissant une totale indépendance pour dire le droit et rendre la justice sur la base uniquement de la loi. Cette indépendance constitue un grand pouvoir et implique donc une grande responsabilité. Ainsi, aucun magistrat ne sera au-dessus de la loi, dès lors qu'il brisera son serment de probité et d'intégrité inhérent à sa charge, tout de suite, au niveau de l'institution compétente, seront mis en œuvre les dispositifs adéquats de contrôle et de sanction.
Dès lors que la justice sera mise rapidement en ordre de bataille, la voie à la recomposition du système de gouvernance dans son ensemble sera ouverte pour reconstruire tout l'édifice institutionnel, politique, économique et social et aboutir à l'Etat «de citoyenneté». C'est un défi énorme, il faut en être conscient mais ne pas se laisser inhiber ou décourager par l'adversité, parce que toute l'histoire passée et récente de notre peuple, et de l'humanité en général, nous démontre que lorsqu'on démultiplie nos forces par la prise de conscience et l'action collective et solidaire, nous sommes capables de franchir avec une facilité déconcertante les plus grandes épreuves qui se dressent devant nous. Redresser notre pays dans cette phase de transition demandera un engagement et une détermination sans faille.
Il faut rassembler notre société pour la remettre sur le chemin de l'abnégation dans le labeur quotidien, du courage et de la persévérance dans l'effort, de l'unité et de la solidarité dans l'action. Il faut que le peuple soit uni dans un «nouvel élan patriotique», et déterminé à défendre tous ses droits dans une vigilance de tous les instants ; il pourra alors vaincre les groupes d'intérêts qui se ramifient au-delà de nos frontières et qui s'organisent pour la domination politique et économique de notre pays.
C'est à ce prix que nous pourrons mettre en œuvre un véritable plan de développement économique et social qui pourra bénéficier réellement de nos immenses richesses pour répondre immédiatement aux énormes besoins de nos concitoyens en termes d'emploi, de santé, d'éducation et de sécurité. C'est à ce prix que nous pourrons bâtir «cet Etat de citoyenneté» algérien tel que défini plus haut, «un véritable Etat de justice, précurseur de toutes les espérances de développement, de puissance et de prospérité».
Les priorités seront donc orientées principalement vers quatre directions qui feront l'objet chacune de développement particulier : refondre notre système d'éducation pour projeter notre pays dans la société de la Connaissance, mettre en place un système de santé performant, assurer notre sécurité alimentaire, et bâtir une économie basée sur le travail donc capable d'assurer le plein emploi, en inscrivant notre société dans la perspective du développement technologique et sociétal pour préparer notre transition socio-écologique.
3- Les Modalités d'exécution
Il s'agit ici de définir les tâches essentielles de la transition, les structures devant gérer cette transition et dont il faudra pour chacune définir, au moment opportun, les missions, les rôles et les attributions.
Les tâches
Les tâches ci-dessous décrites ne sont pas exhaustives, mais constituent un minimum pour assurer une «véritable transition vers un Etat de citoyenneté».
– Elaborer le pacte national de citoyenneté qui fixera les valeurs pérennes, le dénominateur commun et les grands principes de l'identité nationale dans sa diversité, les fondamentaux de gouvernance et le Standard Social Minimum. Il arrêta aussi les intérêts vitaux et les éléments constitutifs du «rêve algérien» dans une projection a long terme, qui deviendront autant d'objectifs à atteindre en matière de développement économique social, industriel et des technologies, et en matière de formation et de prise en charge sanitaire des citoyens.
Ce pacte visera à rassembler l'ensemble de la nation et cristalliser l'unité nationale dans un Etat fort capable d'assurer la sécurité des citoyens et de la nation dans son ensemble, unité nationale garante de notre existence et notre pérennité et pouvant permettre de relever les défis de ce siècle. Le projet devra être inscrit dans une vision à long terme et appeler tous les efforts du pays. Ce pacte National de Citoyenneté qui sera enrichi par un débat populaire qui implique toutes les composantes de notre société sera soumis ensuite à référendum. Ce texte rassembleur, 1er acte fondateur de la 2e République, principal instrument de la Citoyenneté ;
– élaborer une nouvelle Constitution consacrant l'équilibre des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et, organisant les mécanismes des contre-pouvoirs de veille et de protection de la démocratie et de la souveraineté du peuple, et enfin précisant le rôle des institutions. Cette Constitution consacrera la fondation de la 2e République ;
– élaborer une nouvelle loi électorale qui tienne compte des insuffisances des lois précédentes pour donner une force et un crédit aux expressions du peuple dans l'acte de vote. Parallèlement, procéder au nettoyage et à la mise à jour du fichier électoral en employant les nouvelles technologies de l'information. Il serait souhaitable que l'acte de vote devienne obligatoire, à l'instar de certains pays pour que tous les citoyens de la Nation se sentent concernés par le devenir du pays ;
– réorganiser l'Etat et mettre en place les mécanismes dans le sens de la déconcentration de la gouvernance et d'une redistribution des responsabilités aux niveaux local, régional et national. A tous ces niveaux les responsables exécutifs doivent être l'émanation du choix du peuple pour donner un sens à l'exercice de la citoyenneté qui commence dès le niveau local ;
– réformer la justice dans le sens d'une totale autonomie du pouvoir judiciaire pour réprimer tout manquement à la loi. Les lois doivent être durcies pour la lutte contre les fléaux mettant en péril la nation, parmi lesquels la corruption ; une loi sur le parjure devra être adoptée pour combattre le mensonge érigé en système et faciliter la lutte contre la bureaucratie. Enfin, la justice de proximité devra être progressivement organisée pour combattre la petite délinquance ;
– initier le plan de développement économique et social pour répondre aux besoins de nos concitoyens en matière d'emploi, de santé, d'éducation, et de sécurité alimentaire :
* refonder notre système d'éducation pour lui permettre de coller au marché du travail et pour projeter notre pays dans la société de la connaissance et de la science ;
* mettre en place un système de santé performant structuré en réseau intégré pour la prise en charge sanitaire de la population sur tout le territoire national ;
* assurer notre sécurité alimentaire et bâtir une économie basée sur le travail, donc capable d'assurer le plein emploi en inscrivant notre société dans la perspective du développement technologique et sociétal.
Les structures
Une «présidence» confiée à une personnalité nationale qui ne sera pas candidat aux élections présidentielles ou à un comité présidentiel avec une présidence collégiale et tournante. Il aura, pendant la période de transition, l'autorité morale du président de la République et sera chargé de coordonner les actions des différente structures chargées de la transition.
Un «gouvernement de transition» présidé par un chef de gouvernement et formé de technocrates chargé des affaires courantes et de la gestion des urgences. Une «constituante» regroupant des experts constitutionnalistes, de politologues, de juristes et de sociologues pour rédiger le pacte national de citoyenneté, puis la Constitution. Le pacte de citoyenneté sera soumis à débat national, puis à référendum ; la Constitution sera présentée à la future Assemblée nationale élue pour l'entériner avant de la soumettre au référendum. Le rôle de la constituante s'achèvera à la mise en place de la première assemblée nationale de la 2e République.
Une «commission nationale» constituée de juristes et de cadres administratifs pour rédiger la loi électorale et mettre à jour le fichier électoral.
Une «commission nationale de juristes» pour la réforme de la justice dans le sens de l'autonomie du juge et l'organisation de la justice de proximité pour le durcissement des lois afin de lutter contre les fléaux destructeurs de la société.
Des «commissions nationales spécialisées» rassemblant les meilleures compétences, (chercheurs ou universitaires) nationales par secteur et par domaine de développement chargés de mener des études particulières ou spécialisées et mettre au point des programmes d'action sectoriels pour répondre aux objectifs définis par le pacte national de citoyenneté. A l'issue de la transition, ces commissions s'organiseront en «centres d'études stratégiques particuliers» au domaine d'emploi ou de planification considéré.
Un «conseil de sécurité» constitué de personnalités de renseignement et d'intelligence pour veiller au respect des intérêts vitaux de la nation et au bon déroulement de la transition. Echéanciers (pour mémoire). Toute la transition devrait durer 3 années et s'achever avec l'élection du 1er président de la
2e République.
4- Conclusion
«Si le monde souhaite apporter la stabilité et le calme au Moyen-Orient, il n'a d'autre choix que de laisser les pays arabes modernes – ceux dont les frontières limites ont été créées par les Français et les Anglais – s'effondrer et se diviser en petits Etats, chacun étant basé sur un groupe homogène. Cela donnera à chaque citoyen le droit de décider lui-même du sort de sa tribu ou de son groupe…
Et de construire un Etat stable et légitime. Vous voulez aider le monde arabe à se soigner de ses maladies chroniques (assassinats de masse, corruption, pauvreté, violence, sous-développement) ? Cela ne viendra que par l'avènement de mini-Etats nations. Voilà la seule solution, à mes yeux, pour un Moyen-Orient calme et pacifique.
Un Moyen-Orient comme tout le monde en rêve». Mordekhaï Kedar.
Il faut absolument relever le défi et contredire cette idée ci-dessus, portée par cet universitaire israélien Mordekhaï Kedar, qui éclaire sur la visée stratégique des initiateurs du Grand Moyen-Orient, et sur le «rêve occidental d'un retour à la case départ», avec une nouvelle approche cependant, parce que le Nouvel Ordre Mondial ne raisonne plus en termes de terres à occuper, mais en termes de territoires à exploiter et de ressources à s'accaparer.
Qu'on le veuille ou non, notre pays est placé par ce Nouvel Ordre Mondial dans cet espace destiné à constituer dans le cadre de la globalisation une périphérie d'Etats ethniques ou tribaux dominables et dominés, de «sleeping states» définitivement assujettis. C'est une évolution où se profile la sombre perspective d'être dirigés par des institutions «autochtones», bâties sur le mode ethno-tribal, désignées par des «maîtres» outre-mer et qui fonctionneraient sous leur «haut patronage» pour «leurs intérêts», pour reprendre l'expression d'Alexis de Tocqueville qui, en 1840, à la tribune de l'Assemblée nationale française, préconisait déjà pour l'Algérie ce mode de domination, moins coûteux et plus durable.
Ne sommes-nous pas déjà dans ce cas de figure ? Tout semble l'indiquer, surtout depuis deux ans. A la stratégie du choc, la réponse est une thérapie de choc Mais il ne faut pas que cette thérapie nous vienne de l'extérieur, c'est-à-dire du Nouvel ordre mondial triomphant et prêt à faire main basse sur nos richesses comme un butin de guerre. Cette thérapie de choc doit émaner de l'énergie de notre peuple et de ses élites, c'est vers lui qu'il faut se tourner pour construire un autre avenir, une 2e République, et permettre aux forces patriotiques qui existent partout, même à l'intérieur du système, ce sursaut salvateur.
Notre peuple a toujours payé le prix le plus fort, c'est vers lui qu'il faut se retourner pour qu'il trouve les ressorts pour vaincre sa division, son fatalisme et qu'il se remette à espérer d'une Algérie forte et prospère. Qu'il reprenne l'état d'esprit qui était le sien en 1962 pour relever le défi du droit au développement, Qu'il reprenne, s'il le faut, l'état d'esprit qu'il avait en 1954 pour relever le défi du droit à l'existence, droits largement compromis 52 années plus tard.
La réponse passe d'abord par le nécessaire rassemblement de l'ensemble des acteurs nationaux et des forces patriotiques pour construire ensemble la seule alternative au sauvetage de l'Algérie : «une transition pour un Etat de citoyenneté». Ce sont ces acteurs nationaux qui sont aujourd'hui appelés à transcender leurs intérêts particuliers et vaincre leurs divisions et à unir leurs voix et leur intelligence pour refuser l'inacceptable et s'élever à la hauteur des enjeux de l'heure et des attentes de notre peuple pour sauver le pays et la nation. C'est la seule possibilité de relever le défi et pouvoir édifier cet Etat national «rayonnant sur le monde, souverain dans ses choix fondamentaux de développement national, indépendant, fort par son caractère démocratique et riche de sa diversité».


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