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Le choix de la facilité et du charlatanisme
Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2015

Nous sommes arrivés à une situation de délabrement moral et de dégradation éthique telle que notre tradition religieuse se voit flétrie, avilie et pervertie. Nous ne cessons de le dire. Le simple vocable «islam» est devenu anxiogène et synonyme, pour beaucoup de non-musulmans, de violence et de terreur.
Le champ sémantique afférent à la tradition religieuse islamique est totalement piégé et beaucoup d'arabismes qui ont investi les langues européennes, ont été détournés de leurs sens. Ils occasionnent beaucoup de dégâts sur la psyché des lecteurs et des auditeurs au lieu d'ouvrir des débats entre protagonistes du dialogue interreligieux et interculturel. Il est vrai que la méconnaissance du sujet par les faiseurs et relayeurs d'opinion a aggravé la donne.
Le djihad est devenu une «guerre sainte» et le djihadiste un tueur fou furieux assoiffé de sang. La fatwa est synonyme de condamnation à mort. Et, la charia est dans l'imaginaire collectif un ensemble de lois archaïques minorant la femme et autorisant les châtiments corporels et admettant la mutilation des fautifs, contrevenants et autres transgresseurs.
Et, le choix que nous avons maintenant consiste soit à tout faire pour que tous ces termes dévoyés par l'action combinée des idéologues islamistes et les détracteurs de la religion islamique, recouvrent leurs véritables sens dans leur neutralité et les inscrire dans l'histoire ; soit, tout simplement, les abandonner à ce triste sort de mots portant haut l'ignominie et l'abjection.
Allez expliquer que le djihad est l'effort dans la voie de Dieu et notre connaissance des deux djihads, le mineur et le majeur salvateur… Vous ne pouvez convaincre personne. Pourtant la guerre n'a jamais été sanctifiée en islam !
D'un côté, nous ne saurions nous accommoder de cette réalité amère de voir tout un patrimoine corrompu à cause de l'altération de sens des termes essentiels qui l'expriment.
De l'autre, l'entreprise paraît irréalisable du fait de l'ancrage de ces sens dans la compréhension générale que l'on se fait du vocabulaire de la doctrine islamiste voire de la conception djihadiste de l'altérité (je constate que je ne peux que sacrifier, hélas, à l'utilisation de mots dans un sens dont je discute le bien-fondé de sa signification).
Et pourtant, il est de notre devoir de sauver ce patrimoine en mettant en exergue ses valeurs de bonté, de miséricorde et d'amour. La question est d'être ou ne pas être… musulman au XXIe siècle. J'entends par-là : est-ce que le musulman, dans le meilleur des cas, est un homme à la barbe hirsute, à la mine patibulaire, à l'haleine fétide portant un qamis et une calotte vissée sur la tête couleur blanc-sale – dans les deux sens de la teinte – entrecoupant ses phrases par des «ma chaa Allah» et autres locutions empruntées au Coran mais incongrues au discours ? Je ne veux même pas m'attarder sur l'esprit gangrené par les arguties ni sur le cœur rongé par le ressentiment.
Et, est-ce que la musulmane est celle qui, emmitouflée dans un voile long, le traîne dans la poussière parce que, lui a-t-on dit, les anges vont le lui nettoyer ? On lui a inculqué l'idée saugrenue que si un garçon voit ses cheveux elle périt par le feu de l'enfer… J'évoque ces aspects pour ne m'appesantir que sur les SER – les signes extérieurs de religiosité. Malheureusement, une religiosité aliénante et crétinisante.
Ou bien le musulman est cet homme affable, courtois, élégant propre sur lui, d'une grande patience devant l'adversité, faisant preuve de générosité d'âme et de noblesse de cœur.
Humaniste et spirituel. Amoureux de l'art et de la beauté. Sensible à la poésie et à la musique. Eduqué et bien instruit, ouvert sur le monde et avide de savoir. Je rêve de la musulmane comme une femme d'intelligence, de charme et d'esprit, respectée et respectable dont l'honneur, la pudeur et la bonne éducation constituent le voile sans qu'il soit nécessairement médiatisé par un tissu. A suivre.

* Ecrivain, essayiste, animateur de l'émission «Islam» de France 2


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