Il s'agit d'une des routes essentielles du commerce mondial et une source précieuse de devises pour l'Egypte, qui cherche à relancer une économie exsangue. La nouvelle voie est longue de 72 kilomètres. Soit un nouveau canal de 37 km, et l'approfondissement et l'élargissement du canal existant sur 35 km. Elle doit permettre de doubler le trafic à l'horizon 2023, selon Le Caire, soit quelque 97 navires par jour sur le canal contre 49 actuellement. La nouvelle artère assurera la circulation dans les deux sens, réduisant de 18 à 11 heures l'attente des bateaux, et doit faire passer les revenus du canal de 5,3 milliards de dollars attendus en 2015 à 13,2 milliards de dollars en 2023, selon les autorités. Elle a été construite en moins d'un an pour neuf milliards de dollars principalement financée par des participations vendues aux Egyptiens. Vicissitudes d'une longue histoire Reliant la Méditerranée à la mer Rouge, le canal de Suez constitue un enjeu important pour les grandes puissances. Bonaparte, lors de l'expédition d'Egypte, a eu l'idée de relier les deux mers. Mais le projet sera mené sous Napoléon II par Ferdinand de Lesseps. Ainsi est créée la Compagnie universelle maritime de Suez en mai 1855. Les travaux sont entamés en avril 1859. Le canal est inauguré le 17 novembre 1869. Mais la Grande Bretagne convoite cette voie qui réduit de moitié le trajet entre ses ports et ses possessions en Inde. Profitant de la crise financière qui asphyxie l'Egypte, Londres rachète 177 000 actions sur les 400 000 que possède le khédive égyptien. En 1882, les forces britanniques occupent l'Egypte et la zone du canal pour y demeurer jusqu'en 1954 date de la signature entre Londres et Le Caire de l'évacuation du canal. Le 26 juillet 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez. D'où l'agression tripartite menée par la France, la Grande-Bretagne et Israël contre Le Caire. Sous la pression des Etats-Unis et de l'Union soviétique, les forces britanniques et françaises quittent l'Egypte en décembre de la même année. De son côté, Israël se retire du Sinaï et de Ghaza en mars 1957. Mais Tel-Aviv a obtenu la présence des observateurs des Nations unies à Charm El Cheikh et Ghaza.