Qu'est ce que la Maison d'entrepreneuriat ? C'est une structure qui a été créée en janvier 2014 entre l'Ansej et l'université. La première expérience a été celle de Constantine, mais il y a eu d'autres expériences plus intéressantes, comme celle de Guelma, créée avec l'Union européenne. L'objectif de la Maison est d'incruster la culture d'entrepreneuriat dans le milieu universitaire. Nous avons constaté que les entrepreneurs qui existent au niveau national n'ont pas réellement cet esprit d'entrepreneur. Ce sont en majorité d'anciens commerçants convertis, des gens qui se sont retrouvés à un moment donné à la tête d'un capital. On s'est dit qu'il fallait aller vers l'université, y trouver des porteurs de projets et les coacher. Nous organisons un cycle de formation pour 20 à 30 étudiants en fin de cycle, généralement des technologues. Il s'agit de trouver une idée d'un projet, de la développer avec un coaching pendant une semaine. Nous avons un formateur de l'Ansej, formé par le bureau international du travail, et nous faisons aussi appel, par exemple, aux gens de la Douane, des Impôts, de la Chambre de commerce, du registre du commerce, de l'ANDI…. Concrètement, après une année d'existence, combien de jeunes avez-vous accompagnés jusqu'au bout ? Nous avons formé à peu près une centaine de personnes avec trois cycles de formation. Est-ce que ce sont des personnes qui ont concrétisé leurs projets ? On n'en est pas encore à cette phase. Nous intervenons en amont et il y a un autre organisme qui devait prendre le relais. Malheureusement, on tarde à le mettre en place. Il s'agit de l'incubateur. La Maison d'entrepreneuriat détecte des personnes et les forme pour trouver les idées et à l'incubateur de suivre leurs projets pendant trois ans, parce que les statistiques démontrent que lorsqu'un projet dépasse le cap des trois ans, il a toutes les chances de rester sur le marché. Avant ce délai, il y a un taux d'échec très important. On coordonnera avec le centre de facilitation dont on attend la nomination de son directeur. Plus tard, nous aurons notre incubateur pour accompagner les gens jusqu'à la concrétisation. Quels sont les moyens de la Maison d'entrepreneuriat ? Pour l'instant, nous ne disposons pas de beaucoup de moyens. Nous avons au niveau de l'université un petit bureau. A un moment donné, on avait un animateur de l'université parce que la structure permanente est constituée du directeur et de deux animateurs, dont un est de l'Ansej. Cependant, on a mis à notre disposition une grande salle bien équipée au campus de Targa Ouzemmour. Est-ce que ces moyens sont à la hauteur de vos ambitions ? Jusqu'à maintenant, nous faisons du bénévolat. Si on veut réellement structurer et donner à cette structure un rôle à jouer dans la promotion de la culture d'entrepreneuriat, elle doit figurer dans l'organigramme de l'université à côté du Bleu, le Bureau de liaison entreprise/université. Ce qui n'est pas encore le cas. Le bénévolat a ses limites. Il faut créer le statut de directeur de la Maison de l'entrepreneuriat. J'espère que cela sera pris en considération dans la réforme qui interviendra.
