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Zones Industrielles : Le désordre perdure
Publié dans El Watan le 29 - 02 - 2016

Dans le secteur de l'industrie nationale, à chaque époque son ministre, ses défis et ses promesses de renouveau industriel. Mais le mode de pensée reste figé. Enfermés dans le manque, si ce n'est l'absence totale de visibilité, nos décideurs ignorent, semble-t-il, qu'adopter des stratégies «innovantes» ou s'engager dans de nouveaux programmes, c'est aussi faire le bilan de ce qui a été fait pour mieux comprendre les besoins du présent.
Un énième programme de réhabilitation des Zones industrielles (ZI), ressortie du placard des fausses bonnes idées pour tenter de donner un coup de boost à l'industrie nationale, incarne de mieux en mieux le symbole de ce décalage entre les enjeux de l'heure et les moyens et les modes de pensée mobilisés pour y répondre.
A été annoncé, début janvier passé, par Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, le lancement d'une nouvelle opération de réhabilitation de 70 Zones indistrielles : «L'étude de la réhabilitation de 70 zones industrielles sur le territoire national a été achevée, l'enveloppe budgétaire consacrée à cette opération est prête».
Cette opération se fera «parallèlement» à la réalisation des 49 nouveaux parcs industriels, promettait le ministre. Près de 4 années plus tôt – avril 2012 -, Cherif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, apprenait que le Fonds national d'investissement (FNI) mettait à disposition de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF) une enveloppe de l'ordre de 85 milliards DA pour aménager, en 6 ans, 42 zones industrielles de «nouvelle génération», dont 27 sites devaient être construits sur 5600 hectares le long de la rocade Est-ouest, au Nord du pays, 10 sites sur 2720 ha le long de l'autoroute des Hauts-Plateaux et 5 sites totalisant 1262 ha dans le Sud.
«Ces réalisations s'inscrivent dans le cadre du redéploiement spatial des unités de productions industrielle». En août 2005, un autre programme national de réhabilitation des ZI et Zones d'activité (ZA) s'étalant sur 3 ans avait été mis en chantier pour un budget s'élevant 6 milliards DA. Y étaient alors concernées les ZI et ZAC situées dans les wilayas d'Alger, Blida, Tizi Ouzou, Tissemsilt, Annaba, Skikda, Sétif, Oum El Bouaghi, Constantine, Khenchela, Bordj Bou Arréridj, Relizane, Oran, Aïn Témouchent, Mostaganem et Mascara.
«Tous les besoins recensés au niveau de ces zones ont été pris en charge dans le cadre de cette opération d'une importance sans précédent», se réjouissait Abdelhamid Temmar, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements de l'époque. Devait, «en même temps», être mis en route le projet de création de trois villes industrielles, dont celle de Bellara dans la wilaya de Jijel. Début 1999 fut donné le coup d'envoi d'une opération de réhabilitation des ZI et ZA pour laquelle l'Etat avait consacré plus de 25 milliards DA.
Au total, «46 zones industrielles et 18 zones d'activités ont été réhabilitées en 7 ans dans 40 wilayas du pays, annonçait pompeusement Abdelmadjid Menasra, alors ministre de l'Industrie et de la Restructuration. Autres temps, autres conjonctures et enjeux, mais les réponses se focalisant toujours sur l'argent et les engagements sans lendemain. Alors que la crise s'est confortablement installée et les appels à la retenue budgétaire fusent tous azimuts, ce sont pas moins de 10 milliards DA qui seront, une fois encore, mobilisés pour les besoins d'un programme de réhabilitation des ZA, version Bouchouareb.
Bien que celui-ci se soit gardé d'indiquer le volume de l'enveloppe allouée à son programme, des sources sûres parlent de 10 milliards de DA au minimum, puisque peu de temps avant le déclenchement de la crise la mise allait être rejouée à hauteur de 20 milliards DA : «Pour la réhabilitation et l'extension des plus grandes ZI, dont la superficie va de 250 à 500 ha, l'Etat avait initialement consacrés 4 milliards DA/ZI. Austérité oblige, ce budget a été amputé de la moitié», assurent nos sources. Tout cet argent englouti pour aboutir à quoi, le secteur de l'industrie nationale peine à sortir la tête de l'eau et le «renouveau industriel» pas encore au rendez-vous ? «Tous les programmes de réhabilitation et de mise à niveau des ZI et ZA précédents ont été menés à leur terme et avec succès.
C'est l'investissement qui faisait défaut. En l'absence d'investissements et d'entretien, les ZI se dégradent avec le temps, d'autant que la réhabilitation d'une zone industrielle suppose l'installation ou le renouvellement des réseaux et des équipements (eau potable, éclairage, voirie, clôtures, assainissement, sécurité…) aux fins de l'optimisation de l'activité industrielle», justifient nos interlocuteurs.
Partant, estiment-ils, «la multiplication des opérations de réhabilitation devient incontournable. Mais, aujourd'hui, la donne a changé. Tout bénéficiaire de terrain à des fins d'investissement, dans le cadre de la concession qui faillit à ses engagements risque d'en être dépossédé. La récupération par l'Etat du foncier industriel inexploité, en cours, en est la preuve».
Et cela, à en croire M. Bouchouareb, devrait contribuer à «résoudre définitivement le problème du foncier industriel d'ici à juin 2016». Serait-ce d'un tour de baguette magique que le ministre entend y parvenir, eu égard à la constellation d'obstacles et d'enjeux qui gravitent autour de ce dossier ? En d'autres termes, le ministre serait-il en mesure d'accomplir en moins de six mois ce que ses prédécesseurs n'ont pas réussi à faire en 15 ans, voire plus ? Car ce que le n°1 du secteur de l'industrie nationale semble omettre, c'est que les vieux litiges propres au foncier industriel demeurent jusqu'à l'heure le souci majeur des quatre SGP ZI (Est, Ouest, Centre et Sud).
Ces litiges concernent, dans leur ensemble, la situation juridique des assiettes foncières à l'intérieur des zones. A ce sujet, il est utile de rappeler qu'en matière d'offre foncière, les pouvoirs publics ont encouragé la création à travers le pays de ZI et de Zones d'activité (ZAC) qui totalisent une superficie de plus de 22 000 hectares.
Aussi, de 1974 à 2004, l'Etat avait mis sur le marché, à partir de son propre portefeuille, près de 100 000 ha, transférés vers la sphère économique dont 11 000 ha affectés aux ZI et 8000 ha aux ZAC. Selon des sources du secteur, au plan domanial, les 11 000 ha ont été entièrement régularisés et les actes de propriété établis au profit des organismes propriétaires. Ainsi, plus de 6500 lots industriels avaient été juridiquement créés au sein de 65 ZI dont 2885 lots régularisés. Près de 2800 autres ont été attribués de manière effective sans pour autant être régularisés.
En cause : la régularisation, selon nos sources, butte sur plus d'un obstacle, à l'image du désaccord sur les prix de cession, du comportement spéculatif, de l'origine de propriété. D'où les situations conflictuelles qui caractérisant la gestion de ces espaces, notamment lorsqu'il s'agit du règlement des créances des organismes aménageurs. Par ailleurs, les lots de terrain d'assiette qui ne sont pas encore attribués représentent près de 12%.
Aux yeux de nombre de dirigeants des SGP, ZI et SGI, le foncier industriel a, de manière générale, fini par s'ériger en facteur de blocage pour le développement économique du fait de moult lacunes et les défaillances au niveau de sa gestion. «Les ZI et le foncier ont été victimes d'un traitement approximatif, générant un affaiblissement considérable de leur potentiel. Le foncier industriel est aussi un domaine hautement complexe, car régi par un grand nombre de textes.
Le conflit de compétences est un autre problème crucial, une armada d'intervenants sans pouvoir de décision réel. La complexité et le croisement des législations, des attributions des acteurs, des dispositifs de prise en charge ont aiguisé les appétits des spéculateurs», déplore un industriel (plastique et recyclage) activant dans la ZI-MIN de Annaba. C'est dire que la prise en charge du patrimoine foncier, affecté au secteur de l'industrie, tous dispositifs confondus, s'est avérée inefficace car n'ayant pas réussi à endiguer le processus de dilapidation en règle de dizaines de milliers d'hectares.


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