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L'Etat en quête d'argent
Publié dans El Watan le 06 - 03 - 2016

L'échec des tentatives de mobilisation des fonds de l'informel ne laisse plus qu'une seule option : l'endettement. La dette est dans l'air du temps. Mais entre endettement extérieur et endettement intérieur, le gouvernement semble avoir fait son choix.
Mercredi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonçait le lancement d'un grand emprunt obligataire national rémunéré au taux de 5%, reprenant en partie l'une des propositions du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Il a d'ailleurs été affirmatif à ce propos : tant que l'Algérie maîtrise ses équilibres économiques, il n'y aura pas de recours à l'endettement extérieur.
Des propos qui en disent long sur la gravité de la crise. L'on s'interroge dès lors sur l'objectif d'un tel emprunt. Une question demeure : l'endettement interne évitera-t-il pour autant le recours aux financements extérieurs ?
Il est clair que dans le contexte actuel, marqué par un tarissement des ressources du Fonds de régulation de recettes (FRR) et des capacités de financement du Trésor, l'épargne collectée via l'emprunt obligataire sera destiné à financer le déficit budgétaire. D'où l'inquiétude quant à l'usage de ces ressources obtenues sur le crédit de la dette.
Les experts sont unanimes à ce sujet : il serait inutile de s'endetter pour refaire les erreurs qui ont émaillé l'exécution des budgets au cours des 15 dernières années. Autrement dit, refaire exactement la même chose et espérer un résultat différent relève de la démence pure !
Le vice-président du Conseil national économique et social (CNES), Mustapha Mekidèche, est d'ailleurs clair à ce sujet. Il a favorablement accueilli le lancement de cet emprunt obligataire national, rappelant qu'il avait lui-même appelé à une levée de fonds dans le cadre d'un grand emprunt national de solidarité dès août 2015. Il précise que l'Algérie a pris du retard si l'on considère que l'Arabie Saoudite a eu recours à ce genre de financements dès juin 2015. M. Mekidèche pense cependant que ces ressources ne devraient en aucun cas servir au budget de fonctionnement, mais plutôt être consacrées au financement des programmes d'investissement publics.
L'endettement extérieur est inéluctable !
Le vice-président du CNES par ailleurs que le recours à cet emprunt obligataire ne dispensera pas du recours au financement extérieur qui, lui, est inéluctable. Il cite à ce titre les exemples de Sonatrach et Sonelgaz qui pourraient recourir au project financing et à des bailleurs de fonds comme la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Banque européenne d'investissement (BEI).
Il pense, cependant, qu'il ne faut pas attendre d'être en mauvaise posture pour négocier un endettement à des conditions défavorables. Il estime dans ce sens que l'Algérie peut recourir aux financements chinois, qui présentent certains avantages. Il rappelle dans ce sens que « Djibouti a bénéficié auprès des Chinois d'un différé de remboursement de 7 ans et d'un taux d'intérêt de 2 % ».
Cet emprunt nous fait-il pour autant gagner du temps ? Pour Liess Kerrar, président du cabinet Humilis Finances, il n'y a pas de revirement dans la position du gouvernement par rapport à l'endettement. Il explique que l'emprunt obligataire national «répond au besoin de financer les déficits budgétaires.
Le budget de la LF 2016 s'équilibre à 108 dollars le baril. Le Fonds de régulation des recettes ne pourra pas éponger une autre année de tels déficits. Par contre, un emprunt extérieur répondrait à un autre besoin : celui de financer les déficits de la balance des paiements. On a encore des réserves de change qui permettent d'éponger les déficits de la balance des paiements pour quelques années. Mais si la tendance se poursuit, elles vont s'épuiser».
Un emprunt obligataire attractif ?
C'est donc un fait : l'endettement extérieur est inévitable. Serait-ce la panacée pour autant ? Et a-t-on raison de craindre l'endettement ? Il est vrai que la dette est un mécanisme de financement tout à fait naturel dans le monde. Des années de financements budgétaires ont-elles à ce point anesthésié le marché financier et les capacités nationales d'endettement ? Sur ce plan, l'ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, Badreddine Nouioua, estime que ce n'est pas la dette qui pose problème, mais bien l'usage à faire des ressources collectées.
Et c'est sur ce point-là que réside le plus gros des doutes. Il estime qu'emprunter pour poursuivre dans des politiques stériles qui ont fini, au cours des dernières décennies, par détruire le tissu économique national et aggraver la dépendance de l'Algérie aux importations serait extrêmement grave et mènerait l'Algérie «droit dans le mur».
Il estime que si l'on doit aujourd'hui s'endetter, que ce soit en interne ou en externe, c'est pour initier une véritable politique d'investissement qui implique aussi bien les secteurs public que privé. Il pense aussi que ce n'est pas «l'équipe actuelle qui est susceptible de mener ce genre de réformes, elle qui a échoué à les mettre en place du temps de l'aisance financière».
L'ex-gouverneur de la Banque d'Algérie met aussi en doute l'attractivité de l'emprunt. Il estime que la rémunération de 5% est certes plus élevée que les taux d'intérêt proposés par les banques, mais reste insuffisante pour attirer les détenteurs de fonds.
Il estime que la majorité d'entre eux — qui gravitent dans l'informel pour une bonne partie — trouve plus d'intérêt à investir leurs fonds dans l'achat de devises, dans le commerce extérieur ou dans le commerce de gros. M. Nouioua pose aussi la problématique de la confiance et de la rupture entre ces acteurs de l'informel et les institutions de l'Etat.
Il pense enfin que pour servir à quelque chose, cet emprunt ne devrait en aucun cas être ouvert aux institutions publiques (banques, assurances…), auquel cas cela se traduirait par une réduction des dépôts bancaires et leur transfert vers la dette.


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