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Un bidonville au cœur du centre-ville
Tizi Ouzou
Publié dans El Watan le 12 - 03 - 2005

On l'appelle « site du Croissant-Rouge », mais bidonville est le mot qui conviendrait le mieux pour désigner les locaux hébergeant treize familles nécessiteuses, mitoyens au stade communal Oukil Ramdhan de la ville de Tizi Ouzou.
« La plupart se sont installés ici depuis 1994 », nous dit un résident, âgé de 35 ans et sans emploi, rencontré sur place. Résigné mais réaliste, notre interlocuteur nous montre sa « chambre » : une cage d'escalier aménagée et dont la façade apparente n'est qu'une bâche en plastique noir soutenue par des lanières en bois. « Après avoir fui la localité de Sidi Naâmane en 1994, en raison de l'insécurité qui y régnait, je me suis installé ici, moi et ma famille. Depuis, nous sommes en attente d'un hypothétique relogement », précise-t-il. Difficile d'imaginer un semblant de vie sociale ou familiale au sein de ces taudis insalubres et inhospitaliers : une cour commune cernée par les déchets et les ordures, des eaux usées qui ruissellent à même le sol irrigant des herbes douteuses. Un seul robinet planté dans un mur que longent les égouts. Ni cabinet de toilette, ni salles d'eau pour plus de 70 pensionnaires. « Nous partageons ces réduits avec les chats et les rats qui y prolifèrent, lorsque nous ne nous faisons pas mordre par ces bestioles », nous dit un résident en désignant l'une des victimes qui s'est fait mordre au visage par un rat. Chaque chambrée est partagée par deux familles qui s'entassent dans un espace dont les deux parties sont délimitées par une couverture. L'intérieur est humide, l'air y est irrespirable et confiné, les toits laissent filtrer l'eau. Comment fait-on pour se réchauffer ? Les plus chanceux possèdent des réchauds à gaz, le reste, c'est avec des braises puisées d'un feu que les jeunes allument dans la cour à longueur de saison hivernale. La suie qui enduit les façades témoigne des longues veillées « passées dehors faute d'espace pour dormir à l'intérieur des maisons », confient avec dépit nos interlocuteurs. Au moment même de notre passage, l'on nous apprend que le courant électrique venait d'être coupé par les services de Sonelgaz. La mine désemparée et le regard hagard témoignent de la vie rude que mènent les occupants des lieux. Ils passent leur temps à faire et refaire les dossiers de relogement auprès de l'administration. « Ici, il n' y a pas une seule famille qui n'ait pas d'enfants malades, de vieilles personnes handicapées », tiennent à observer les jeunes du quartier. Diabète, asthme et dépression sont le lot de ces petites gens. « Dans pareilles conditions, il est impossible de poursuivre nos études, constamment harcelés par l'impératif de subsistance au détriment de la scolarisation », précise-t-on. Selon les dires des résidents, une action en justice aurait été introduite pour l'évacuation des familles résidentes, mais nous n'avons pu avoir l'avis du responsable de wilaya du Croissant-Rouge ainsi que de l'APC de Tizi Ouzou, « en raison des festivités de la célébration de la Journée de la femme », nous rétorque-t-on. Pour sa part, le chef de daïra de Tizi Ouzou nous explique que « le relogement des treize familles du centre d'hébergement du CRA se fera dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire et l'opération de recensement s'est faite il y a plus d'une année et demie ». Ce programme concerne plus de 400 familles occupant actuellement huit bidonvilles.
Sans nouvelle de deux résidents
Pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives, des jeunes du site du Croissant-Rouge de Tizi Ouzou se sont mis au commerce informel. Mais cette activité n'a pas été de tout repos. Ainsi, lors de notre visite dans ce centre, les résidents nous font part du sort angoissant de deux des leurs. Les jeunes citoyens M. Samir et S. Farid (âgés de 22 et 19 ans) « se seraient fait arrêter, il y a quatre mois, par les services de police pour avoir installé un étal de vente de fruits et légumes tout près du centre d'hébergement », nous révèlent les résidents. Ils s'interrogent quant à leur sort : « Sont- ils en détention préventive, mis sous mandat de dépôt ? Leur jugement est-il pour bientôt et quelles sont les charges retenues contre eux ? ». Nos tentatives insistantes de vérifier ces informations auprès du procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou ont été vaines.


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