D'une tête splendide (36e), Griezmann a montré la voie, avant d'inscrire un penalty pour une main d'Andres Iniesta (88e) dans une fin de match électrique. Et la force collective des hommes de Diego Simeone a fait le reste pour écœurer le grand Barça, pourtant vainqueur 2-1 à l'aller. La désillusion est immense pour le club catalan : après avoir dilapidé une grande partie de leur avance en championnat, les voilà sortis précocement en C1, avant même de pouvoir rêver devenir le premier club depuis un quart de siècle à conserver la couronne européenne. La crise guette, les jambes ont semblé lourdes et même si les Barcelonais ne peuvent désormais plus reproduire leur triplé Liga-Coupe-Ligue des champions de 2015, ils vont devoir se remobiliser très vite pour se raccrocher à un doublé Liga-Coupe. Pour l'Atletico, en revanche, c'est le nouveau triomphe d'un épouvantail européen, une équipe parfois frustrante mais si efficace et solidaire. Abnégation Comme il y a deux ans, lorsqu'ils avaient éliminé le Barça au même stade de la compétition (1-1, 1-0), les finalistes de l'édition 2014 ont été impressionnants d'abnégation. Au stade Vicente-Calderon, le match a pourtant mis du temps à se débrider, chacune des deux équipes jouant la partition attendue dans cette opposition de styles : l'Atletico pressait en bloc, le Barça faisait tourner le ballon. Et jusqu'à l'ouverture du score, le match a été longtemps cadenassé, mis à part peut-être une puissante frappe de Gabi partie au-dessus du cadre (3e) ou une bonne tête de Griezmann stoppée par le gardien blaugrana Marc-André ter Stegen (7e). Mais «Grizi» a bousculé ce scénario : précieux dans la conservation du ballon pour permettre à son équipe de remonter, lucide dans ses remises et ses passes en profondeur, le Français s'est démené au pressing. Et il a été récompensé sur un centre de Saul venu de la droite, dont il a coupé la trajectoire de la tête pour tromper Ter Stegen (36e). Le stade Vicente-Calderon, qui n'attendait que ça, s'est mis à rugir. Et l'Atletico, qui n'espérait que ça, s'est retrouvé virtuellement qualifié en vertu de son but inscrit à l'extérieur à l'aller. Statut De quoi enfoncer dans le doute le FC Barcelone, en pleine crise de résultats et également sous la menace de l'Atletico en Liga (à 3 points). C'est un signe : la défense madrilène a bien su museler le trio offensif «MSN» (Messi-Suarez-Neymar), incapables de se trouver. Quelques rares fulgurances seulement, comme ce coup franc de Messi au-dessus du cadre (33e) ou cette frappe enroulée de Neymar (42e). Et en seconde période, malgré une tête lobée de Saul sur la transversale barcelonaise (53e) ou un déboulé de Griezmann mal conclu (61e), le Barça a tout tenté pour revenir au score : frappe contrée de Messi (58e), tir d'Iniesta capté par Oblak (63e), tentatives de Luis Suarez (66e, 84e)… Mais rien n'y a fait et les esprits ont commencé à s'échauffer côté catalan, Suarez (coup de coude sur Godin) et Neymar (tacle par derrière) recevant des cartons jaunes mérités. Tout aussi mérité : le penalty obtenu au bout d'un contre haletant par Filipe Luis pour une main d'Iniesta. Griezmann l'a transformé sans trembler (88e), pour son 6e but dans cette C1 et son 29e cette saison toutes compétitions confondues. Il y a des soirs qui font grandir et Griezmann, en effectuant un tour d'honneur inoubliable après la victoire, a pu savourer jusqu'au bout son nouveau statut. Cinquième Le Bayern Munich, tenu en échec (2-2) sur le terrain du Benfica Lisbonne mercredi en quart de finale retour de Ligue des champions, a validé sa 5e qualification consécutive en demi-finale grâce à l'avantage pris à l'aller (1-0). En dépit d'une prestation peu convaincante pour un candidat à la victoire finale, le géant allemand, qui avait déjà souffert pour éliminer la Juventus Turin en huitièmes, peut continuer à rêver d'un cinquième titre en C1, dont il rêve depuis celui de 2013. Et son entraîneur Pep Guardiola, qui prendra les rênes de Manchester City cet été, peut toujours espérer achever son séjour de trois ans en Bavière avec un succès en C1, après ses deux sacres avec le FC Barcelone. Benfica, qui tentait de son côté d'atteindre les demi-finales de C1 pour la première fois en 25 ans, a cru à l'exploit en ouvrant le score mercredi soir grâce au jeune attaquant mexicain Raul Jimenez (27e). Mais les espoirs des 66 000 supporters survoltés qui ont rempli le stade de la Luz ont été douchés par l'égalisation de Vidal (38e), déjà buteur à l'aller, puis par le second but des Bavarois, signé Müller (52e), son 8e cette saison en C1. L'égalisation offerte au Benfica par Talisca, d'un superbe coup franc en pleine lucarne (76e), ne suffisait pas à qualifier les siens, mais confirmait encore une fois que le Bayern est peu à l'aise à l'extérieur, n'ayant gagné qu'un seul match en huit déplacements en phase à élimination directe de la C1 depuis l'arrivée de Guardiola en 2013. Le tirage de la demi-finale de la Ligue des champions aura lieu ce matin à 11h.