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Poterie et céramique : Beau et utile
Publié dans El Watan le 27 - 04 - 2016

Quoi de plus délicieux qu'une chorba ou un tadjine préparés dans une marmite en poterie ? La terre cuite de ces ustensiles intensifie le goût et donne aux plats une saveur naturelle douce et raffinée. Jadis activité réservée aux femmes, la poterie à usage domestique était très répandue dans tout le Maghreb. Une épopée archéologique menée en 2009 dans le Tassili N'ajjer révélait des poteries parmi les plus anciennes du monde. Elles avaient permis la découverte d'une civilisation vieille de quelque 11 000 ans. Le style Tassili est d'ailleurs l'une de spécificité de la poterie et céramique algérienne. Cette spécificité concerne aussi le style berbère dont les signes et symboles décoratifs remontent, pour certains, à la préhistoire de l'alphabet tifinagh qui date de l'Antiquité. Et celui dit arabesque plus récent. L'art de la poterie et de la céramique, qui était très répandu il y a à peine quelques décennies, a perdu de son lustre malgré les 28 000 tonnes de pâte d'argile importés chaque année pour une valeur de 30 000 euros.
Ainsi, c'est tout un pan de la culture ancestrale qui se perd. La faute à qui ? à quoi ? En plus des raisons économiques liés à l'absence de valorisation du produit local, de l'anarchie des espaces de commercialisation et de la précarité des artisans, se greffent d'autres aspects plus compliqués encore. «Il y a un manque de culture artistique. Les gens ne savent pas apprécier à leur juste valeur les produits issus de la poterie et de la céramique d'art», tranche Mme Serarma Louiza, diplômée de l'Ecole des beaux-arts et professeur de poterie et céramique au centre de formation professionnelle d'El Achour. Cette dernière précise que, par ailleurs, le commerce de ces produits est tributaire d'un secteur économique largement délaissé, il s'agit bien entendu du tourisme.
Malgré ces couacs, l'activité (poterie et céramique) attire un nombre appréciable d'apprentis à l'âme d'artiste. «J'aime le dessin, les couleurs… J'apprécie beaucoup le contact avec la terre et l'argile. La poterie est très relaxante et j'adore cette activité», assure une jeune stagiaire soutenue par les larges sourires approbateurs de ses deux copines, appliquées à réaliser des dessins. Très concentrés, une vingtaine de stagiaires d'âges et d'horizons divers reproduisent les arabesques imposées par l'enseignante sur du papier calque. Un travail minutieux qui nécessite une concentration et une patience absolues. «Je leur apprend les différentes techniques pour la réalisation de produits en poterie et en céramique», explique Mme Serarma.
Moulage, coulage, modelage et décoration sont les étapes principales. «D'abord, il s'agit de fabriquer le moule du produit souhaité. Ensuite, il faut y faire couler l'argile et après façonner et appliquer les décorations et couleurs», énumère l'enseignante. Entre ces différentes étapes, plusieurs haltes de cuisson sont nécessaires. Dans un four réglé à 980 degrés Celsius, la première cuisson intervient après le coulage et dure environ 8 heures.
«On obtient alors ce qui est appelé biscuit», enseigne Mme Serarma. La seconde, à la même température, a pour objectif de fixer les décorations et couleurs. La troisième et dernière cuisson est facultative, elle est opérée en cas d'utilisation de dorures.
Cet agréable contact avec l'argile et le plâtre, cette délicieuse odeur de terre cuite et ce bonheur que seul les artistes peuvent apprécier dès qu'il s'agit de voir le résultat du travail manuel, tout cela a un prix. Et pas des moindres. Pour deux jours de travail, un petit tadjine d'à peine 20 centimètres de diamètre, décoré d'arabesques, peut être commercialisé à 5000 DA pièce.
Un porte-stylos en céramique peut coûter jusqu'à 4000 DA. «Et là je parle d'articles dits de production. Les œuvres plus recherchées et artistiques n'ont pas de prix. Des tableaux en céramique, par exemple, coûtent vraiment très cher quand il s'agit d'œuvres signées», assure l'enseignante en désignant sur une table, une partie des produits élaborés par les stagiaires : tadjines, potiches, vases, coffres à bijoux et autres cendriers en poterie et en céramique qui donnent une idée des potentialités des apprenants et révèlent toute la beauté décorative mais surtout utile de ces produits.
A l'aise au milieu des jeunes, une apprentie particulière semble plus appliquée que les autres. Souriante et sereine, Hadja Rokia a onze petits-fils et s'est inscrite avec une grande volonté dans ce groupe. «J'adore tout ce qui est artistique. J'ai fait des formations de macramé, de couture, de décoration et maintenant je veux faire de la poterie», explique-t-elle, enjouée. Et au-delà de son amour pour tout ce qui est «art», comme elle aime répéter, cette retraitée d'une grande compagnie nationale, par son acte de formation, souhaite passer un message : «Je le fait aussi pour deux raisons.
D'abord, je veux encourager les jeunes générations pour aller vers la formation. Voir une femme âgée comme moi partager les cours avec eux, ça les amuse d'abord, puis les motive. Ensuite, je veux que cet art, la poterie et la céramique, reprennent de son lustre d'antan. C'est une partie de notre culture qu'il ne faut pas perdre. Et je reste très optimiste. Quand je vois ces jeunes autour de moi, je ne m'inquiète pas.»


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