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Pour le modèle algérien de croissance par l'Etat-acteur, le 5e mandat a déjà commencé
Publié dans El Watan le 18 - 09 - 2017

Le Premier ministre est persuadé qu'il représente une réponse anti-crise qualitativement différente de celle des gouvernements Sellal, puis Tebboune. Son exposé à l'Assemblée nationale dit, bien sûr, l'inverse. Le modèle de croissance ne change pas. Il fait toujours implicitement de la dépense publique et de l'action souveraine de l'Etat l'acteur central de la création de richesse. Et en arrière-plan, des revenus des hydrocarbures le carburant de ce modèle. Logements, infrastructures, création d'emplois, pérennité des entreprises publiques, les «réalisations» sont celles de l'Etat. Hier et demain.
Donner une nouvelle impulsion à l'investissement productif ? Oui bien sûr. Quelle est la mesure qui incarne une nouvelle compréhension des moteurs de la croissance ? Dans l'organisation des priorités de son plan d'action, le premier ministre de 2017 colle à celui de 2011. «La décentralisation» de la régulation de l'investissement est noyée dans le «récit». Les 50 nouvelles zones d'activités sont survendues (réalisation de l'Etat). L'amélioration du climat des affaires est, forcément, évoqué, mais jamais articulé à des mesures choc pour un changement d'univers mental dans la relation Etat-business. Le plan d'action, décliné par un Ahmed Ouyahia dont la suffisance, à l'inverse du FFR, n'a ni disparu ni même fondu, reproduit une variante contrainte de la pensée bouteflikienne en économie. Ne surtout pas inverser le primat infécond : d'abord la part du souverain (Etat), ensuite la création de richesses. Le pari du gouvernement Ouyahia IV est limpide. Une mobilisation sans précédent de l'investissement non coûteux pour la collectivité. C'est-à-dire des capitaux où qu'ils soient. Or, le plan d'action n'est pas construit autour de l'attractivité de l'Algérie.
Juste sur sa capacité de résilience face à la chute de ses revenus. Ancien modèle. Si un parallèle devait se faire avec la gestion du contre-choc de 1986, il est dans la prévention de l'explosion du chômage. Ouyahia note qu'il est reparti à la hausse depuis 18 mois ; pour ensuite le traiter dans un point technique des systèmes d'aide de l'Etat (pré-emploi, emplois aidés…) «qui seront maintenus». C'est bien, mais où sont les nouveaux gisements d'emplois ? Ahmed Ouyahia est persuadé d'avoir tout compris de ses précédentes expériences. Il dit en privé qu'il veut libérer plus l'initiative. Dans le cadre des lignes rouges du président Bouteflika ? Pas de privatisations, pas d'arrêt des recapitalisations des entreprises publiques non viables, pas d'endettement à l'international, pas d'ouverture au privé national des secteurs fermés, pas de suppression du 51-49 systématique, pas d'ouverture de la Bourse d'Alger aux capitaux étrangers, pas de nouvelle dévaluation du dinar. Cela ressemble furieusement à un statu quo maquillé. Un point dans la lecture du plan d'action d'Ahmed Ouyahia trahit son archaïsme doctrinal. Dans le chapitre consacré au commerce extérieur, la lutte contre la fraude à la surfacturation des importations arrive en deuxième position. Comme si un phénomène clairement lié à la surévaluation du dinar avait vocation à devenir chronique dans les politiques publiques. Quatre lignes plus bas dans la hiérarchie des mesures, arrive l'appui aux mesures de promotion des exportations. Un sous-point perdu dans les stalactites caverneuses d'une pensée conservée au froid. Soutenir les exportations hors hydrocarbures ? Un plan d'action innovant aurait fait de ce point le pivot de toute l'action publique en économie. Comment sortir vraiment de la mono-exportation ? En rentrant vraiment dans le monde. Ahmed Ouyahia va y entrer à reculons. Il a préparé les Algériens à travailler plus longtemps avant de bénéficier de la retraite, car la CNR via la CNAS est au bord de l'implosion. Cela a sans doute échappé aux lignes rouges de Bouteflika.
En l'absence d'une aspiration à la réforme du modèle de croissance, il reste la polémique sur le financement des déficits publics. Le Premier ministre s'est montré inquiet du traitement que l'on prédit à son amendement à la loi monnaie et crédit. Il s'est dit qu'une majorité du groupe parlementaire le plus important, celui du FLN, s'apprêtait à débuter sa mandature par un vote de dissidence. Contre le recours au financement non conventionnel. L'argumentaire est simple. L'achat par la Banque d'Algérie des émissions du Trésor produit de l'inflation et rabote donc le pouvoir d'achat du peuple. Ce risque est une réalité. Mais Ahmed Ouyahia n'a pas su la relativiser. Il a même eu recours en fin d'exposé à un argument désopilant : «Il y en a qui ont critiqué, il y a douze ans, le projet de la réconciliation nationale du président Bouteflika et qui sont contents aujourd'hui que nous vivons en paix. Dites-vous que cela sera pareil pour le financement non conventionnel. Dans quelques années on reconnaîtra que c'était un ‘‘bon recours'' pour poursuivre le développement de l'Algérie.» Personne n'en sait rien a priori.
Le recours à une politique de Quantitative Easing (QE) peut se défendre dans le contexte algérien. Pas par Ahmed Ouyahia. Le premier programme américain de QE n'a pas produit d'inflation aux Etats-Unis — où il a été lancé par la Fed fin 2011 sous inspiration de son président Bern Bernanke. Il s'agissait de récupérer les créances douteuses des banques afin de leur reconstruire une capacité à prêter à l'économie et ainsi à éviter une récession trop forte après l'effondrement de Wall Street en septembre 2008. La Banque centrale européenne (BCE) a eu recours, à son tour, à l'assouplissement quantitatif afin de contenir les effets de la crise souveraine de 2012-2013. Dans les deux cas, c'est une trappe déflationniste qui a été évitée. Pas d'emballement inflationniste. Pourquoi ? Parce que cette abondante création monétaire n'a pas abouti à une demande solvable additionnelle. Elle n'a pas atterri dans la poche des salariés consommateurs. Elle est restée dans le circuit financier et a provoqué cependant une hausse du marché des actions. Les QE des pays riches ont provoqué l'inflation du prix des entreprises et soutenu la cotation des émissions obligataires souveraines. Que va-t-il se passer avec le programme de cinq ans de QE algérien proposé aux députés ? Il profitera autant aux banques commerciales qu'au Trésor public. Dans quelles proportions la nouvelle monnaie arrivera-t-elle dans la boucle marchande de la demande finale et fera déraper les prix ? C'est sur cette perspective que le Premier ministre aurait dû donner des gages aux Algériens. Il a préféré citer la réconciliation nationale. Tonalité de cinquième mandat. Sans Bouteflika.


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