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Le film Ça à Alger : dans la mécanique de la peur
Publié dans El Watan le 13 - 10 - 2017

La salle Ibn Khaldoun à Alger était archicomble, lundi 9 octobre au soir. La sortie algérienne de It (ça), le film d'épouvante de Andrès Muschietti a fait déplacer une foule de jeunes cinéphiles bien informée sur l'actualité du 7e art. Aux Etats-Unis, ce long métrage, inspiré d'un célèbre roman fantastique de Stephen King, enregistre des records de recettes en salle. Il risque même de détrôner l'inoubliable L'exorciste, sorti en 1973, et qui est le film d'horreur américain qui a réalisé le plus grand succès au box office de toute l'histoire du cinéma US.
Une audience similaire est enregistrée pour It en Australie, en Corée du Sud, en Norvège, au Brésil, en Espagne, en Indonésie et en Russie. Le trailer V.O du film a pulvérisé tous les records de «vue» sur Youtube. Mais comment expliquer ce succès pour un film d'horreur qui porte les stigmates du cinéma grand public (malgré les avertissements en Europe et aux Etats- Unis) ? Il y a d'abord l'histoire.
«Le Club des ratés»
A Derry, petite ville du Maine, aux Etats- Unis, une créature sort tous les 27 ans des bas fonds pour s'attaquer aux enfants en se nourrissant de leur peur. Il disparaît ensuite. Un matin de pluie, l'entité effroyable, qu'un groupe de collégiens appellent «ça», revient sous la forme d'un clown qui se prénomme Pennywise (Bill Skarsgard) et qui «dialogue» avec le petit Georgie (Jackson Scott) qui suivait le parcours d'un petit bateau en papier confectionné par son frère aîné, Bill (Jaeden Lieberher), jusqu'à une bouche d'égout. Georgie est «avalé» par le clown maléfique.
Petit à petit, un climat de terreur s'installe sur la ville rythmé par de mystérieuses disparitions. C'est bientôt l'été. Les enfants sont heureux d'accueillir les vacances, tellement heureux qu'ils jettent leurs affaires scolaires dans les poubelles ! L'éducation est-elle un système répressif ? Bill, Richie (Finn Wolfhard), Eddie (Jack Dylan Grazer), Mike (Chosen Jacobs), Stanley (Wyatt Olef), Ben (Jeremy Ray Taylor), Beverly (Sophia Lillis) forment le «Club des ratés» et décident de passer les vacances estivales ensemble. Ils sont persécutés par «les durs» de l'école, le groupe de Henry Bowers (Nicholas Hamilton) qui malmène Mike (noir de peau) et Ben (obèse).
La sauvagerie de Henry s'explique par l'agressivité assumée d'un père policier dans la peau d'un looser. Un père qui représente le double ordre : parental et étatique. Henry se vengera à sa manière. La violence n'est-elle pas d'abord et surtout une «invention humaine» ? Beverly subit également les assauts d'un père incestueux et dépressif.
Idem pour Eddie, étouffée par une mère poule qui semble installée dans un spleen continu. Autant donc dire que la protection familiale vole en éclats avec l'évolution, parfois inattendue, du film, écrit par trois scénaristes ; Gary Dauberman, Chase Palmer et Cary Fukunaga. Le Suédo-Japonais Cary Fukunaga, qui est également acteur, connu notamment par la fiction Beasts of no Nation (Sur les enfants soldats en Afrique), devait réaliser le film ça, mais sa vision artistique n'a pas plu aux cinq producteurs, dont le célèbre Roy Lee (Dark Water, Les infiltrés, The eye et Le Cercle…).
La force dans la phobie
Les membres du groupe de Bill découvrent qu'ils ont été, à un moment ou un autre, face au «monstre» qui les terrifie. La créature puise sa force de leurs phobies et de leur peur. On le sait depuis la nuit des temps : la peur est un carburant puissant pour la machine de la domination.
Et les temps contemporains nous apprennent, presque chaque jour, que la théorie de la peur fonctionne parfaitement bien dans l'élaboration des cartographies politiques et géopolitiques pour «refaire» la marche du monde ou pour nourrir les illusions sur la paix. Pennywise existe parce que les enfants ont peur et parce que les habitants de Derry croient à la malédiction cyclique du méchant clown traversant les siècles et les ténèbres. Restés unis, malgré les petites querelles, les sept enfants décident d'affronter Pennywise en oubliant leur angoisse. Face au danger, l'union fait la force et la division la faiblesse.
La leçon est basique, mais le film de Andrès Muschietti le rappelle à gros trait au point d'en faire la chair vivante du récit et de convoquer la symbolique du «pacte de sang», le Blood oath. Le cinéaste, qui s'est illustré en 2013 par le long métrage Mama (Espagne-Canada), maîtrise tous les codes du film d'horreur actuel. En plus des rebondissements bien menés de l'histoire, il y a la musique qui évolue comme une porteuse efficace aux fins de susciter la frayeur.
C'est l'oeuvre du compositeur britannique Benjamin Wallfisch, célèbre notamment pour sa participation dans des films tels que Constantinople, Hours, Lights out et Hidden Figures. Il est actuellement à l'affiche avec un autre blockbuster, Blade runner 2049, de Denis Villeneuve, qui sera bientôt projeté à Alger, grâce au distributeur MD Ciné, celui qui permet aux algériens de voir des films récents, selon la disponibilité des salles.
Le regard du métamorphe
Le montage vivace, les images soignées et l'interprétation réaliste des comédiens marquent également It. Même si son visage est effacé, Bill Skarsgard a su camper le personnage repoussant du métamorphe Pennywise en développant un regard percutant, méchant et terrifiant. Un regard qui s'affiche partout dans le monde actuellement et qui donne «une identité» à une histoire terrifiante.
Le travail de la costumière Janie Bryant a permis de raconter les époques traversées par la créature depuis les âges anciens. Andrès Muschietti, qui a déjà dirigé deux fillettes dans le film Mama, a réussi à orienter les sept jeunes comédiens, réunis pour affronter le «Mal», vers le sens circulaire de l'histoire. Car il s'agit pour lui d'assurer la deuxième partie, IT : Chapter II prévue en 2019. Il s'agit de revenir vingt-sept ans après le premier volet. Que feront les petits héros à l'âge adulte ?
Et comment va se comporter le cauchemardesque Pennywise ? Tous les paris sont ouverts, même si la trame est tout trouvée pour les scénaristes. Mais le défi est grand pour le cinéaste pour maintenir le même niveau artistique et esthétique. Le roman de Stephen King, publié en septembre 1986, a été adapté au petit écran par Tommy Lee Wallace en 1990 sous le titre Il est revenu.


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